Salut! Bien revenus d’Amérique du Sud où joue Alterna? Eh bien nous repartons directement vers Kuala Lumpur en Malaisie pour aller écouter un groupe d’un autre genre : Blister ! Et en même temps nous ferons un petit coucou chez nous à Bruxelles où un groupe porte le même nom…
Ca y est, je ne suis plus vierge des Black Lips. Ma première fois n’était pas aussi sauvage et bestiale que je l’attendais, mais ils m’ont quand même donné beaucoup de plaisir.
Nous sommes dimanche soir, 19h30, heure fatidique à laquelle le petit peuple se prépare mentalement à encaisser une nouvelle semaine de dur labeur. Et bien ce soir, je romps la malédiction et m’offre un échappatoire de deux heures dans la chaleur aride du Sahara. En effet, c’est en grandes pompes que l’Ancienne Belgique accueille Tinariwen, piliers du Blues Nord-Malien.
C’est à cause de ce froid de canard que nous sommes allé nous réchauffer de bons sons le mercredi 5 décembre au botanique. Les bruxellois de Moaning Cities et les hollandais de Jacco Gardner présentaient en effet leur dernier opus dans l’Orangerie.
Moaning Cities se décrit comme un groupe alliant des racines blues avec du rock’n roll et un peu de post-rock psychédélique. On ne peut être déçu de leurs 7 titres joués live tant l’énergie était positive. Les 4 titres de leur EP éponyme seront joué, mais pas seulement. Agrémenté de 3 chansons exclusives, la sitar emmène des sons comme Heaven/Abyss au delà de la psyché , nous rappelant parfois The Doors tandis que des sons plus rock (Coal is mine) altèrent les applaudissements de la salle et la voix railleuse du chanteur et de la magnifique chanteuse/bassiste.
Aussi la très bonne Wandering Souls qui commence crescendo à la guitare sèche met le public en furie.
See you fall est leur dernier morceau et c’est la qu’ils lâchent toute la sauce, entrant en transe totale et faisant durer le plaisir une bonne dizaine de minutes, chaque instrument improvisant à son tour.
Si vous les avez raté, n’hésitez pas à aller les voir pour leur prochaine date, toujours au bota le 15 février 2014. Pour un apercu et un téléchargement gratuit de deux de leurs titres, rendez-vous sur leur bandcamp
Après un quart d’heure de pause, quelques poussées pour parvenir aux quelques bières désirées et de sympathiques rencontres nous nous redirigeons vers l’Orangerie (un peu moins pleine à craquer) pour Jacco Gardner.
Ce jeune bonhomme signé sur les labels Exelsior Recordings en Europe et Trouble In Mind aux States, nous envoie dans une ambiance musicale des années ’60 faisant penser à des groupes comme The Yardbirds, The Kinks ou encore Syd Barett (la comparaison est osée mais non négligeable !). En effet, deux synthés (un plus électro) agrémentent la guitare, la basse ainsi que la batterie pour présenter leur album sobrement intitulé Cabinet Of Curiosities, cet album nous offre une heure de voyage dans un monde féérique et excentrique faisant vaguement penser à celui d’Alice au pays des merveilles.
Pour chauffer le public, il commence par le titre éponyme à l’album (exclusivement instrumental) pour montrer ce dont lui et son groupe sont capables d’un point de vue instrumental.
Le mood est lancé et le public suit sans retenue. L’intro rythmique de Puppets Dangling s’allonge de quelques minutes et nous entendons enfin la douce voix de Jacco et des chœurs.
Les chansons se succèdent, toutes meilleures les unes que les autres en live surtout Watching the moon, Clear the air et bien entendu la fameuse The Ballad of Little Jane.
Après avoir joué presque l’entièreté de son album, il s’en va en remerciant le public et revient en rappel pour extasier les spectateurs restant d’un Lullaby d’une dizaine de minutes ou le batteur (en particulier) expérimente avec son mic pour finir en beauté.
A la sortie, les deux groupes vendent leurs vinyls/cd’s avec succès, ayant conquis l’entièreté du public.
On retiendra de cette soirée les salles bondées, l’ambiance bon enfant (si ces groupes se produisent en festival, je serais curieux de voir l’ambiance en plein air) et le son de qualité.
Après la folie, plus grand thème de tous les temps : l’amour ! Utilisé plus que souvent en musique, comment est-il abordé et selon quelles interprétations…?
Loin de la foule, de la ville, dans un cadre naturel et super posé, le Roots & Roses festival accueille tout les premiers mai depuis 2010 les fans de Blues rock, Folk, Delta blues , Rockabilly , et bien d’autres.. Depuis sa création des groupes tels que les Stranglers (cette année), Trigger Finger et Dick Dale y sont passés .
Jason Becker. Si son nom ne vous est pas encore familier, c’est qu’il est grand temps de prêter l’oreille à l’histoire bouleversante d’un des meilleurs guitaristes au monde.
Amis de la musique, bonsoir ! Aujourd’hui nous vous présentons une interview réalisée avec Senso du groupe Joshua (des Bruxellois, je tiens à le rappeler). J’ai déjà eu la joie de les présenter sous forme d’article lors de nos débuts ! Après un an, c’est avec plaisir que j’interroge ce groupe qui berce mes journées depuis mon plus jeune âge. Un petit pas de reporter, un grand pas pour le Mélomane ! Enjoy !
L’industrie du cinéma ne cesse de changer et de remporter un vif succès populaire. Cette évolution extrêmement rapide s’inscrit dans le mouvement général de notre société vers toujours plus de vitesse, certes, mais ce n’est pas tout. En effet, chaque composante de ce qui fait la qualité d’un film évolue indépendamment et à son rythme : le jeu des acteurs, les effets spéciaux ou encore la musique. Et c’est pourquoi la rédaction de Beatchronic a décidé d’offrir à ses lecteurs une nouvelle catégorie musicale consacrée aux soundtracks. Il semblerait que le cinéma ai toujours été lié à la musique et ce depuis ses origines. Au départ, il s’agissait surtout d’une commodité pratique, le bruit infernal que produisait, à cette époque, le projecteur, dérangeait l’expérience visuelle de cet art nouveau; aussi les premières projections cinématographiques étaient accompagnées d’un piano ou d’un petit ensemble musical qui neutralisait le grondement désagréable du cinématographe. On dit que même le premier film des frères Lumière, “La Sortie des usines Lumière à Lyon”, en 1895, fut dévoilé avec un arrière-fond musical.
Cet instinct pratique s’est très vite transformé en mouvance artistique et à partir des premières années du 20e siècle, des compositeurs furent engagés pour exclusivement écrire la musique des nouveaux films, plus nombreux, plus longs et plus innovants. On voulait suggérer de manière sonore les émotions et les actions muettes qui défilaient sur l’écran. C’est dans ce contexte qu’apparut le premier chef d’œuvre de l’histoire des soundtracks, à savoir, la partition créée par Camille Saint-Saëns (1834-1921) pour le film “L’assassinat du Duc de Guise” en 1908, le compositeur avait atteint l’âge très respectable de 73 ans. Le scénario se déroule lors d’une journée en 1588, le roi Henri III convie son grand rival le Duc de Guise dans sa résidence du Château de Blois où il le fait brutalement assassiner. La rapidité de l’action trouve son équivalent dans le tempo soutenu imposé par Saint-Saëns à son œuvre. La musique, en plus d’être figurative et de décrire le déroulement de l’histoire de manière élégante et subtile, fait preuve d’une supériorité technique évidente. Ce qui est véritablement frappant c’est la modernité incroyable de ce soundtrack qui pourrait être utilisé de nos jours pour n’importe quel film d’animation, tant c’est coloré, simple, diversifié, emballant. Le final est survolté, un véritable ouragan d’une intensité très surprenante, une bénédiction pour les oreilles.
Par la suite, le cinéma mit beaucoup de temps à se libérer de l’empreinte de la musique classique. On utilisait des thèmes très connus, on imitait le style de compositeurs de renom, on en engageait d’autres, plus jeunes. Si bien qu’il fallut attendre les années 50 pour voir apparaître dans le paysage cinématographique, des films à la bande son originale et de plus en plus en phase avec leur époque. Un soundtrack en particulier fait office d’œuvre charnière entre l’émancipation du classique et la tradition mélodique. Il s’agit de la musique composée par Leonard Bernstein (1918-1990) pour le film culte d’Elia Kazan avec Marlon Brando, “On the Waterfront”, sorti en 1954. L’adaptation d’une série d’articles publiés dans le New York Sun, “On the Waterfront” se déroule sur les quais du port de New-York. Le syndicat des dockers, contrôlé par un gang mafieux, engage un ancien boxeur, Terry Malloy (Brando), lui-même docker, pour participer au meurtre d’un employé qui voulait dénoncer les activités illégales du syndicat à la police. Terry se trouve face à un dilemme complexe lorsqu’ Edie Doyle, la soeur de l’homme assassiné, lui demande son aide pour enquêter sur l’affaire. La musique réunit des sonorités propres à la nouvelle vague moderne installée en musique classique pendant la première moitié du 20e siècle mais aussi des influences jazzy, du blues, le tout enrobé d’harmonies monumentales et de passages rythmiques violents. Le résultat est grandiloquent, il soulève l’âme, il bouge, il accompagne les larmes des acteurs; et se profile, vague après vague, vers une conclusion surpuissante et solaire, d’une beauté sanglante. La musique de ce film occupe encore actuellement la 22e position sur la liste des plus grandes B.O. de tous les temps de l’American Film Institute (AFI).
Il n’existe pas d’autre moyen d’expression musical aussi diversifié de nos jours que les musiques de film. Cette richesse fut le résultat de l’ascension, chef d’œuvre par chef d’œuvre, d’une forme artistique aux possibilités infinies, le cinéma. Beatchronic ne pouvait pas se passer de sonorités pareilles.
A bientôt.