Black Lips – Bad kids, mais pas trop
07 Juin 2014

Black Lips – Bad kids, mais pas trop

Ca y est, je ne suis plus

07 Juin 2014

Ca y est, je ne suis plus vierge des Black Lips. Ma première fois n’était pas aussi sauvage et bestiale que je l’attendais, mais ils m’ont quand même donné beaucoup de plaisir. 

Un vieux drap blanc, « Black Lips » à la bombe et quelques fleurs taguées à la va-vite. Le décor est planté pour la énième prestation des ambassadeurs du flower punk (C’est eux qui le disent, pas moi) à l’Orangerie. Bien loin des strass, marionnettes gonflables et autres canons à paillettes du Cirque Royal une semaine plus tôt, Black Lips n’ont en commun avec les Flaming Lips que le nom. Et encore.

Premières notes, premières bousculades. Le quatuor d’Atlanta réputé pour ses lives déjantés nous balance d’entrée de jeu le très underneaththerainbowefficace « Family Tree » – une des rares pépites sur le discuté et discutable Arabia Mountain. L’avant-dernier album (2011) avait déchaîné les passions des fans harcore. Et pour cause, le groupe aurait vendu son âme pour s’encanailler avec le producteur Mark Ronson, grand manitou de la pop s’il en est. Nouvel album, nouvelle production – cette fois-ci pour Underneath the Rainbow, c’est à Patrick Carney, le batteur des Black Keys, que le quatuor fait les yeux doux.

Mais sur la scène du Bota, l’heure est encore au flashback. Comme un retour aux premiers émois, le groupe entonne « Dirty Hands ». Hymne à l’amour éraillé et intemporel (“We’ll be together / Cause I really want is you / We’ll be forever / Cause I gotta stick with you”) qui nous ferait presque regretter le lo-fi crado des premiers albums. Pourtant, tout n’est pas à jeter dans les nouveaux Black Lips. Au contraire. « Boys in the Wood », blues fougueux et suave mené d’une main de maître par un Cole Alexander déchiré sous son bonnet, rend folles les groupies les plus aventureuses qui finiront par se déhancher sur scène aux côtés du chanteur avant de se faire gentiment raccompagner par les videurs.

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Pas toujours gentils ce soir d’ailleurs. Probablement sévèrement briefée au préalable, la sécu se fait violence. Entre arrachages de clopes et expulsion manu militari des quelques stage divers un peu trop insistants, la surveillance de la salle tourne vite à la démonstration de force. A tel point que Jared Swilley (bassiste) lui-même interviendra pour calmer les ardeurs des gros bras du Bota. Il n’y a pas non plus de quoi s’affoler. Mis à part quelques slams impromptus, pogos vite interrompus et gobelets de bière qui volent, la foule est plutôt calme. Un peu trop calme même. Et ce ne sont pas les quelques rouleaux de papier toilette lancés dans la fosse qui y changeront quelque chose. On frôle l’ennui avec « Raw Meat », heureusement vite compensé par la basse sautillante de « O Katrina ! » et un « Not a Problem » à se péter les cordes vocales.

Le set se termine avec l’incontournable « Bad Kids » qui me fera finalement troquer mon calepin contre une mini dose d’adrénaline pogotique. Deux morceaux en rappel (dont un des Almighty Defenders, side project avec King Khan et Mark Sultan) et la foule se disperse, un peu trop propre sur elle.

Un dernier verre et on rentre chez soi, content. Même si on aimerait sentir un peu plus la bière et la transpiration. Entre Bad Kids et Wild Men, les Black Lips auraient-ils perdu un peu de leur hargne dans la bataille ?

 

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