Grand Blanc entre frayeur et rage
Les Parisiens originaires de Metz étaient de retour au Botanique ce mercredi pour présenter leur album Mémoire Vive au public belge. Encensé par la presse, le groupe new-wave aux textes mélancoliques et glaciaux a su se démarquer de la scène francophone. On s’est fait peur. On a plané, crié, dansé. On vous raconte.
La première partie est assurée par les limbourgeois de Whispering Sons qui se paient une belle dose de stress d’entrée de jeu avec un synthé qui lâche dans les premières minutes du set. Après cinq minutes de courses chez les techniciens, le synthé crache une note de vie et le concert reprend. Les 30 minutes suivantes se déroulent sans surprises. L’atmosphère sombre et froide accompagne bien la sonorité post punk du groupe. Le petit set proposé nous laisse cependant sur notre faim. On regrette l’absence d’une vraie batterie pour apporter plus en intensité qu’une simple boite à rythmes. Le light est par contre très bien calibré et adapté au style agressif. Notre photographe ne remercie pas l’ingé chargé des lumières. Le public, lui, l’applaudit sur le coup de 20h30.
Grand Blanc arrive sur scène à 21h00. Camille, la chanteuse du groupe, lance les premiers accords de Surprise Party au synthé. Les 3 garçons la rejoignent à la guitare, basse et batterie électronique. Le groupe pose directement l’ambiance grâce au premier titre efficace de leur dernier album ; Mémoires Vives. Les corps dans l’assistance se lèvent et se mettent à suivre le rythme. La voix légère et boostée d’échos de la chanteuse hypnotise les esprits. Belle entrée en matière. La rotonde bien garnie retient son souffle quand une nouvelle fois, le synthétiseur décide de ne plus émettre le moindre signal. C’est en moins de trois minutes que l’ingé son parvient à régler le problème, soulager le groupe et les spectateurs.
Le groupe reprend la set-list et l’assistance se lâche au fur et à mesure. Le batteur du groupe nous conforte également dans l’idée qu’une batterie électronique apporte plus sur les morceaux qui tirent en longueur. La rythmique est de suite plus diversifiée. Le leader du groupe s’attaque au micro une paire de titres après la reprise. Sa voix grave ne laisse pas indifférent et agrémente le coté cold-wave du groupe. Les textes nous rappellent Bashung dans sa mélancolie et sa poésie. Les titres s’enchainent, la vitesse et le style varient sensiblement. Le bassiste du groupe offre quelques riffs disco pour ensuite nous plonger dans des slows intensément froids. Le groupe nous propose de passer à la seconde partie du concert.
En nous expliquant avec humour que l’élément déclencheur de cette partie repose uniquement sur sa consommation de bière sur scène, le chanteur/guitariste déclenche la partie sauvage du concert. Les titres deviennent de plus en plus entrainants tout en restant sombres. La techno s’invite à la fête, le public suit avec enthousiasme et l’esprit de soirée déchéance commence à apparaître dans les textes et sonorités musicales. Le groupe se lâche complétement, se permettant même quelques écarts expliqués par le leader et son second degré piquant.
Là par exemple, je suis en train d’accorder ma guitare mais ça ne sert à rien pour cette chanson
L’electro-pop prend le dessus sur la cold-wave de la première partie. Les quatre musiciens s’amusent et nous quittent sur un rappel, Samedi la nuit. Il est 22h00. Le groupe français a su démontrer sur scène que la cold-wave de Joy Division est loin d’être enterrée tout en s’adaptant à la scène électronique pour proposer un set évolutif, novateur et authentique. Le public conquis prend le temps de redescendre sur terre avant de quitter la Rotonde.