SOLIDS – Le meilleur non-duo de la scène Montréalaise underground investit les Nuits Botanique.
30 Mai 2014

SOLIDS – Le meilleur non-duo de la scène Montréalaise underground investit les Nuits Botanique.

Ca fait un moment que j’attends de

30 Mai 2014

Ca fait un moment que j’attends de voir Solids en live. Depuis que leur EP Generic Dogs (sorti en 2010) a traversé l’océan Atlantique pour atterrir sur une platine à Metz (la ville, pas le groupe. Même si je vous conseille d’écouter le groupe.) Ca tombe bien, ce mercredi soir les Nuits Bota ont eu la bonne idée de leur laisser la scène de l’Orangerie. Et, malgré un line up douteux – Solids méritant, à mon avis, largement sa place devant des Amazing Snakeheads tronqués et des Royal Blood aseptisés – c’est en live que « l’expérience Solids » prend tout son sens.  Rencontre champêtre dans le jardin du Botanique et interview « Lost in Translation » avec Louis Guillemette (batterie et chant) et Xavier Germain Pointras (guitare et chant).  

SOLIDS live

© Photo : Camille Loiseau

Expectorated Sequence. C’est dans un accent à couper au couteau que la fine fleur de Montréal me raconte ses débuts. Habitués à jouer dans des groupes plus « hardcore / défonce », Xavier et Louis créent les Solids avec en tête des riffs accrocheurs et des beats dépouillés. Simple mais efficace, le groupe passe deux ans à jammer et compose ainsi ses premiers morceaux parmi lesquels le sublime « Whatevers and Neverminds » (en téléchargement gratuit ici). Bien vite, les Solids se retrouvent associés à la catégorie « duo ». Une étiquette qui ne colle pas vraiment au projet de base :

SOLIDS live 2

© Photo : Camille Loiseau

Xavier : « Au début on devait être un trio, avec un bassiste. Et puis en fait Louis avait une pédale chez lui qui splitait le signal de la guitare pour aller vers deux amplis. On a utilisé ça en attendant. Et puis bah… on est encore en attendant. » (Rires)

Louis : « On n’est pas fermés. La porte est encore ouverte. On trouve ça bizarre d’être toujours associés à des duos. Tu vois ce soir on est bookés avec Royal Blood qui est un duo. »

Xavier : « Ouais, on sait que ça a quelque chose à voir. C’est drôle que les gens essayent de créer tout le temps un genre avec les duos parce que ce n’est en vraiment pas un. Y’a pas de show où ils vont dire : ‘On fait un show de quatuor ce soir. Avec juste des bands à quatre personnes.’ »

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© Photo : Camille Loiseau

Touring with Solids. Et même s’ils refusent les carcans, les Solids ont réussi à tirer le meilleur de leur petit nombre. Forcé à jouer également les notes de basse, pas question de solos interminables pour Xavier qui doit garder les choses simples. L’essence de l’esthétique Solids. A part peut-être quand il s’agit de matériel. Le groupe a bien vite troqué sa voiture contre un tour van dans lequel ils pouvaient « fitter » tous leurs amplis. Et pour cause, les rockeurs passent le plus clair de leur temps sur la route. Plus de 65 spectacles en trois mois, une tournée nord-américaine suivie d’une tournée européenne, le groupe revient sur les heures passées à tourer.

Xavier : « Ca fait peu de temps qu’on est concentrés uniquement sur les Solids, qu’on a plus de travail à côté. Alors on essaye de tourer le plus possible. »

Louis : « C’est comme ça qu’il faut faire. Y’a pas d’autre manière. Et puis on a une bonne équipe. Y’a pas de cocaïnomane fucked up. On n’est obligé de courir après personne. C’est pas la déchéance. »

Xavier : « On boit juste plus de bières que d’habitude. »

Keep it simple and DIY. Pour leur première date en Belgique, les Solids ont investi une grosse salle. Plus habitués aux endroits type DNA, sous-sols et autres festivals underground, le groupe a dû ajuster son show à la scène de l’Orangerie.

SOLIDS live 4

© Photo : Camille Loiseau

Louis : « Normalement on ramène toujours notre propre éclairage. On leur demande d’éteindre tout et puis on ramène des lampes d’atelier. On les accroche au plafond et ça fait un show interactif, plus intéressant, avec les ombres qui se promènent. »

Xavier : « C’est bizarre de faire des shows sur des scènes avec des gros spots. Mais on est en train d’apprendre. Nous on est le plus minimal possible habituellement. Les éclairagistes sont toujours un peu déçus quand on leur demande de faire quelque chose de sobre. (Rires) On veut rien, pas de strob, rien qui flashe, le moins de couleurs possibles. »

SOLIDS live 5

© Photo : Camille Loiseau

What’s next ? C’est donc sous les spots blancs et jaunes du Botanique que les adeptes du Do-It-Yourself livrent leur set. En toute sobriété mais avec l’énergie de ceux qui se revendiquent aussi bien du « Hardcore » que de la « Motown ». Un rock aux accents nineties qui remplit rapidement la salle jusqu’ici déserte. Les gouttes de sueur perlent sur le front des deux musiciens qui nous assènent entre autres les très bons « Over the Sirens », « Traces » et « Cold Hands », extraits de leur premier LP Blame Confusion, sorti en février 2014. Un album que j’ai tellement écouté que le pauvre disque est usé, rayé. C’est donc pleine d’espoir et avec une impatience non dissimulée que je demande des nouvelles du second.

Xavier : « Après la prochaine tournée qu’on fait (Canada/Etats-Unis), on aimerait bien essayer de s’asseoir puis composer ce qui sera le noyau du prochain album. Il y a des chansons qu’on avait faites sur Blame Confusion qu’on n’avait jamais jouées avant de les enregistrer. Pour le prochain on aimerait être encore plus fidèles à ce que c’est live. »

Lorsque vous aurez terminé cet article, que vous vous serez rendus compte à quel point les Solids ne sont pas « des trous du cul » mais plutôt des gars « easy going », et que vous ne passerez plus une journée sans écouter un titre du duo montréalais (l’album est en écoute intégrale ici), il vous faudra donc, comme moi, prendre votre mal en patience avant de pouvoir goûter à la suite. Les Solids – des vrais vendus de la Belgique – ont pourtant promis de nous revenir bientôt.

Petit bonus made in Montréal : Duchess Says (dont le live complètement ahurissant a retourné Madame Moustache il y a quelques jours) et Ought (signés sur l’excellent label Constellation). Le Mont Royal a encore bien des choses à nous apprendre.

solids offciel

© Photo : Camille Loiseau

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