Le grimoire d’Alexandre Francisco Diaphra
Aujourd’hui, la scène musicale électronique de Lisbonne rayonne somptueusement et développe une identité propre à elle. Le Portugal est un pays où se croisent un amas de cultures différentes provenant essentiellement du monde lusophone: le Brésil, le Cap-Vert, l’Angola, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, le Timor Oriental, Macao ou encore le Mozambique. Un brassage de cultures qui a permis l’émergence de plusieurs styles musicaux dont le “kuduro” ou encore la “kizomba“.
Provenant de la Guinée-Bissau et vivant actuellement à Lisbonne, Alexandre Francisco Diaphra est un artiste plus qu’éclectique qui mérite entièrement le détour. Il commencera sa carrière en remportant la 1ère place de l’International Poetry Slam à Rio de Janeiro. Ensuite, il rejoindra le collectif Batida en tant que rappeur et tournera partout en Europe. Aujourd’hui il vous présente enfin son premier projet solo issu directement de son imaginaire cérébral.
Avec Diaphra’s Blackbook Of The Beats, il nous guide tel un marabout à travers une aventure épique parsemée de samples afro-spirituels caractérisés par les saccades propres à l’absence de quantization. Cet artiste a démontré une fois de plus sa pluridisciplinarité. Il alimentera sa musique d’une écriture percutante qu’il retranscrira oralement grâce à la poésie, au rap mais aussi au chant. Grâce au savoir-faire du label suisse Mental Groove Records, le projet a pu être diffusé mondialement avec une sortie digitale et une sortie physique. Mr Diaphra a réalisé un mini-film purement lo-fi pour les plus impatients d’entre vous. Une oeuvre audiovisuelle où il nous expose son univers atypique composé de sessions productions dans le tram de Lisbonne avec sa SP-404, de réveils enflammés, ainsi que l’écriture de ses vers poétiques sur un miroir.
Il vous aura prévenu grâce à cette phase de Kool Keith: “Now my helmet’s on, you can’t tell me i’m not in space”