BeatChronic a envoyé 3 de ses émissaires à l’assaut de l’abbaye de Floreffe. Etant donné le vol de notre appareil photo, aucune image ne sera disponible mais on vous réserve bien d’autres surprises filmées!
Esperanzah! c’est de l’engagement avant tout, une ambiance familiale et chaleureuse, une scène découverte qui fait autant danser que les grosses têtes d’affiche, une Marie-Jeanne toujours au rendez-vous et des artistes de rue de plus en plus imaginatifs. Ici, pas besoin de décors en plastiques ni d’entrée hors de prix pour nous emmener dans de doux rêves éveillés…
Vendredi
Une fusion des styles qui ouvre la scène côté jardin avec The Souljazz Orchestra (dont le pianiste Pierre a gentiment répondu à nos questions), un orchestre déjanté qui mêle les genres et des suisses chevelus qui font du rock/punk garage ont signé le début de cette 12ème édition du festival. Valerie June avec ses plumes a fait grincer des dents ceux qui n’apprécient pas la tonalité folk si particulière de sa voix et du côté de la scène découverte, Chicos y Mendez ont fait suer les fronts à l’heure où la température commençait à baisser…
Les deux têtes d’affiche de ce jour nous ont offert un spectacle à la hauteur de leur réputation : Patrice s’est emparé du muret côté cour le temps d’une petite danse, lors d’un concert de qualité où il a pour la énième fois de sa carrière rechanté ses vieux classiques (Soulstorm, Lions,…) qui ne sont pas prêts de lasser nos oreilles. Quant à Woodkid, il a accompagné sa voix d’un show qu’on qualifiera de “luminovisuel”calculé au poil. Ses premières chansons ont mis de la magie dans les yeux des festivaliers présents (même ceux n’étant pas dans le délire dansant des premiers rangs) mais l’ambiance s’est progressivement affaissée avec des morceaux plus planants… Heureusement qu’il a bouclé son show par « Run boy run », morceau attendu et plus entraînant.
La journée s’est clôturée par le duo sud-africain Goldfish, aux sons électros un peu en décalage avec l’affiche générale, qui s’y insère pourtant parfaitement lorsqu’arrivent les mélodies du saxophone et de la contrebasse…
“Run, boy, run, break out from society” (Run boy run – Woodkid)
Samedi
S’il y a bien un jour qui a fait parler de lui, c’est le samedi annoncé sold out ! Un réveil en amérique latine avec l’énergie cumbia de La Yegros, le hip-hop engagé d’Akua Naru, l’univers doux si particulier de la belge Melanie de Biaiso et l’orchestar de Bernard qui fait autant danser que les autres groupes avec ses rythmes des balkans lorsqu’il est plongé dans la foule de la scène découverte pour ce deuxième jour de festival.
Le soldat Cody ChesnuTT qui nous avait manqué depuis 2002 a accompagné le coucher de soleil avec sa musique soul et ses cuivres, et c’est Primitiv qui a le mérite d’avoir orchestré avec son duo bouche-micro le public dansant du côté de la scène découverte, dont le parterre était comble !
Les deux groupes finaux furent haut en niveau, avec en tout dernier des Dub Inc déchaînés, transmettant leur énergie aux festivaliers qui ont continué la fête jusqu’aux petites heures à radio bistrot, à la péniche et au camping. Et juste avant ça, du haut de ses 80 ans, Omara aura elle aussi su faire danser nos souvenirs avec Buena Vista et Eliades Ochoa. Un concert où l’on a eu cette légère impression de flirter avec l’histoire et défier les lois du temps, plongés dans le Cuba natal des musiciens. Une dernière chanson ? Dos gardenias para ti, pour tous les amants séparés, pour cette poésie de la langue espagnole qui transcende les années…
“Mais si une fin d’après-midi les gardenias de mon amour se meurent, c’est qu’elles ont deviné que ton amour m’a trahi, parce qu’il existe quelqu’un d’autre.” (Dos Gardenias – Buena Vista Social Club)
Dimanche
Pour les plus téméraires, il y avait Scylla côté cour qui nous a plongé dans les profondeurs abyssales de sa voix, An Pierlé qui nous a accompagnés pour l’heure du repas et puis Lokomotiv pour se remettre sur pattes du côté de la scène découverte, avec leurs instruments auto-fabriqués et leurs rythmes plus qu’entraînants. Ce sont les déjantés de Skip & Die qui nous ont foutu la fièvre côté cour, et on n’a rien lâché en ce dernier jour avec HK & les Saltimbanks. On a goûté aux sonorités moustachues de Deluxe, et on a aimé : des membres un peu tapés qui dansent et qui sautent partout avec des costumes d’exception, c’était tout ce qu’il fallait pour bien commencer la soirée. Le ska-punk des Mad Caddies et un Asian Dub Foundation appréciable pour ceux qui tenaient encore debout ont fermé la scène côté Cour. Du côté jardin, il y a eu la “Reine d’Esperanzah” Rokia Traoré aux sonorités malienne et pour la fin, on a accueilli Keny Arkana, dont les textes criants contre un système mal foutu font soit des adeptes, soit des moqueurs. Engagée jusqu’au sang, c’est aussi une chanteuse désarmante de sincérité qui a su gérer l’imprévu au début de son concert (table de mixage qui ne répondait plus, 5 ans plus tôt c’était la pluie qui semblait vouloir la décourager) en imposant “J’ai osé” a capella en beauté sous les encouragements du public.
“Jeune vagabonde qui quand la masse la prone fuit, amie de chaque passion
Aux couleurs j’écris à la bombe les rêves sur les murs gris de la nation” (J’ai osé – K. Arkana)
Cette édition, considérée comme la 2ème meilleure du festival après celle de 2009, était forte en musique mais aussi en arts de rue. Vous pourrez découvrir sur le site internet les noms qui ont fait frissonner, sourire et applaudir le public. Parmi eux, des coups de coeurs pour le collectif 360, Vulkaô la marionnette géante, Bernard Orchestar dont on ne voyait dépasser de la foule agitée que le scintillement de ses cuivres, et les (belles) mystérieuses coiffures qui furent distillées parmi les femmes du public…
Bientôt, et comme promis en début de cet article, nous vous publierons des articles plus approfondis et interviews exclusives d’Akua Naru, de La Yegros, de Souljazz Orchestra, de Chicos y Mendez et une impro beatbox de Primitiv… “Stay tuned” !
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