Le ProPulse Festival nous invitait la semaine dernière à découvrir les groupes émergeants qui jouaient durant trois soirs sur les scènes du Botanique. L’idée de départ était de faire un top cinq des prestations. On a de suite compris que ça allait être délicat vu la qualité de la programmation proposée. Nous avons finalement choisi trois groupes et décidé de les mettre en valeur par leur originalité, énergie et capacité à s’extirper de la masse Pop Rock classique.
Coubiac
Coubiac
© Joseph Havenne
La claque du festival revient au quatre membres du groupe punk-noise. Un grand défouloir musical, voilà ce que nous vend le quatuor composé d’un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur. Le premier crache son trop plein d’énergie au micro qui regrette d’être tombé entre ses mains. Coté musiciens, c’est ultra technique, impressionnant et ça ne passe pas inaperçu. La rotonde est transformée en une grande cage où quatre espèces sauvages montrent les lois de la jungle punk-noise de la meilleure des façons. Le rendu ne plaît évidemment pas à tout le monde vu le style mais le public est secoué du début à la fin de la prestation, et ça, on aime.
Ulysse
Les trois jeunes talents d’Ulysse faisaient figures d’outsider au ProPulse. Le style du groupe n’y est pas pour rien. Annoncé sur la programmation comme étant Pop Rock, on se refuse à y croire en les découvrant sur scène. C’est donc un style très difficile à définir puisqu’ils proposent un son tourné vers l’électronique avec de grosses touches r’n’b, ambiant, post-dubstep. A l’orangerie, on voyage en leur compagnie. Les boîtes à rythmes et autres effets constituent les bases du set et la voix du chanteur apporte beaucoup de profondeur aux morceaux. Instrumentalement c’est proche de The xx avec le coté pop de Metronomy. Électroniquement on retrouve un style dérivé de Bonobo dans les sonorités afro-orientales proposées par le trio. Mais le tout est très difficile à faire rentrer dans un genre particulier. Ça plaît bien au public dans l’ensemble mais ce n’est pas la folie coté ambiance. On remet la faute au style général du festival qui attire un public beaucoup plus rock qu’électronique. C’est pas nous qui allons nous en plaindre.
Faon Faon
Faon Faon
© Joseph Havenne
La francophonie est bien représentée. Pas par le nombre car seul deux groupes sur l’affiche chantaient en Français. C’est sur la qualité que la langue est représentée puisque les deux belles brunes de Faon Faon en font leurs armes principales. On apprécie donc le rendu lyrique, très travaillé, décalé et léger. Ça sonne rythmique et Pop pour ce qui est de l’instrumental. Dans le public, certains tombent sous le charme de suite. D’autres accrochent avec ou sans difficulté. Une partie décroche totalement sans nuire à la bonne ambiance installée par le duo, accompagné d’un bassiste pour l’occasion. Si vous n’avez pas déjà eu l’occasion de l’expérimenter cette chute, on vous recommande vivement le saut dans l’univers pop francophone.
Au final, la programmation, assez éclectique, aura fait des heureux et des moins heureux mais le mot d’ordre a été respecté : la découverte de la scène belge émergente. Le contraste se ressentait dans l’ambiance générale sur certains concerts malgré des salles combles. Mise à part cela, on n’en retire que du positif et d’excellentes découvertes. Vous aussi, prenez le temps d’apprivoiser ces futurs talents en vous rendant sur leurs fanpages. Écoutez, aimez, partagez.
Jeremy Walch
© Joseph Havenne