Interview : L’âme du Lieutenant
16 Avr 2013

Interview : L’âme du Lieutenant

Pour cette nouvelle interview fraichement sortie de

16 Avr 2013

Pour cette nouvelle interview fraichement sortie de la plume Beatchronic, nous avons choisi de poser quelques questions au groupe Lieutenant, groupe belge formé en 2010. Une interview touchante à laquelle se prête ce groupe

Une petite présentation pour commencer dans les règles de l’art ? Pourquoi avoir choisi un grade militaire pour votre nom de groupe ?

Lieutenant est un groupe d’indie/folk qui tire son originalité dans les croisements harmoniques d’un violon et d’une clarinette. Lieutenant, c’est une palette d’émotions qui emmène l’auditeur tantôt dans une musique urgente et révoltée, tantôt dans un univers intimiste et apaisant.

Nous avons choisi le nom de Lieutenant pour sa sonorité, sa simplicité et pour le fait que ce nom reste dans l’oreille des auditeurs. Ce choix s’explique moins par sa symbolique militaire que par sa référence à un album qui fait l’unanimité au sein du groupe, le magnifique « Sgt. Pepper Lonely Hearts Club Band » des Beatles. Cet album marque un tournant décisif dans la carrière des Beatles, pour son brassage d’influences mais également pour son mélange subtil d’instruments à cordes et à vent tout en gardant la force de la musique pop qui les caractérise… Un bel équilibre qui nous inspire énormément dans notre travail musical.

« We have souls » est cette réponse des passants qui, sans regarder, pour se donner bonne conscience, lui donnent leur fond de poche. Progressivement, le « Mr Hyde » du mendiant prend le dessus, espérant reconstruire la société selon ses codes.

 On a tous une personne qui nous a donné envie de faire de la musique un jour dans notre vie. Qui est-elle pour vous? Est-ce encore une influence aujourd’hui dans votre musique?

Si l’on interroge chaque membre du groupe, il est évident que nous aurons 5 personnalités différentes. Si je m’en tiens à mon propre parcours, je citerais des songwriters tels que Nick Drake, Neil Young, Mark Linkous (Sparklehorse), Elliott Smith, Eels,… Ces artistes ont un sens de la musicalité tellement prononcé qu’ils pouvaient faire des merveilles sur base de quelques accords seulement. Il est évident que l’écoute prolongée de leurs albums dans mon walkman lorsque j’avais 15 ans ont participé à forger mon univers musical, et ils me poursuivront probablement encore longtemps.

 Pourriez-vous décrire votre musique en 3 mots ?

Partage / harmonies / énergie

« We have souls », quelle signification a le titre de votre nouvel EP ?

lieutenant

« We have souls » est le titre de la première chanson de ce nouveau mini-album 5 titres. Cette chanson évoque la schizophrénie dont peuvent être victimes les mendiants, souvent coincés entre l’acceptation de leur statut de demandeur de charité et le refus d’accepter les normes sociales dans lesquelles la société leur impose de vivre. « We have souls » est cette réponse des passants qui, sans regarder, pour se donner bonne conscience, lui donnent leur fond de poche. Progressivement, le « Mr Hyde » du mendiant prend le dessus, espérant reconstruire la société selon ses codes.

La question des normes et des valeurs sociétales est une question transversale dans nos chansons. Sans jamais proposer de réponse et sans poser de jugement, nous aimons refléter, au travers de nos chansons, des questions de société, le besoin de posséder, les normes, le manque de repères, les dépendances, la peur du vide…

Êtes-vous plutôt du genre à viser la lune ou garder les pieds sur terre ?

« Viser la luuuuune, ça ne me fait pas peur » Ca n’est pas pour autant que nous visons les étoiles. Je pense que la conjoncture musicale dans laquelle nous vivons, particulièrement en Belgique, nous avons la chance de faire connaitre notre musique dans le monde entier. Viser la lune, pour moi, c’est avoir le plaisir de partager de beaux moments avec les gens qui nous suivent et, idéalement, découvrir de nouveaux paysages par ce biais.

Évidemment, lorsqu’au travail (où à l’école), nous apprenons une nouvelle bonne pour le groupe, notre entourage est toujours là pour nous rappeler les pieds sur terre.

Votre dernier coup de cœur musical ?

Je crois que la dernière grosse gifle que je me suis prise est la chanson « Size meets the sound » des américains Woods! Je trouve ce morceau extraordinaire par sa dynamique et l’équilibre qu’ils ont su trouver dans les distorsions des guitares et des voix.

Quel est, selon vous, la plus grande chose que vous ayez accomplie jusqu’ici dans votre vie ?

Accepter un rythme de vie effrénée pour donner vie à mes rêves musicaux.

Y a-t-il quelque chose qui vous révolte plus que tout ? Quelque chose contre laquelle vous vous battriez corps et âme ?

Le déni de soi même. A coté de la musique, je travaille également dans un service d’Aide en Milieu Ouvert, avec des jeunes qui souffrent régulièrement de discrimination et qui, bien souvent, dans leur gestes ou dans leurs mots, font comprendre le peu de confiance qu’ils mettent en eux. Je suis régulièrement choqué par leur impression d’incapacité permanente. Là, où je lutte le plus, chaque jours, c’est à leur faire comprendre que le milieu n’est pas un frein à tous, mais qu’ils peuvent se donner les moyens d’atteindre des objectifs avec un peu de détermination et de passion.

 

testament 2

Décrivez une de vos journées typiques.

Lever à 8h : douche et petit-déjeuner
9h : Echange de mails avec notre bookeuse et promotion de notre actualité
Diner chaud à midi
14h jusqu’à 19h : travail d’éducateur dans mon association
20h à 23h : répétition avec Lieutenant ou un autre groupe

Pouvez-vous nous raconter une anecdote à propos d’un de vos concerts ? Un fait qui vous a particulièrement marqué ?

Tout récemment, ce 16 mars, nous avons organisé, en partenariat avec l’équipe des Ardentes, un concert promotionnel pour la sortie de notre nouveau cd et avons rempli les écuries de la caserne Fonck, soit un peu plus de 250 entrées… C’était magnifique. Une réelle consécration.

Le plus beau moment fut quand nous avons chanté la chanson « Sea of rain », complètement débranchés, juste avec nos voix et une guitare non branchée. Ce moment d’authenticité a eu pour effet d’instaurer un silence monastique dans la salle. Nous avions déjà vécu ce genre de moment dans des cafés, mais là… mmmh.

Une dernière vidéo pour la route :

 

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