Il y a deux types de personnes sur terre, ceux qui augmentent le volume lorsqu’une chanson de Christine and the Queens passe à la radio, et puis ceux qui changent immédiatement de chaine. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a de fortes chances que sa musique ne vous laisse pas indifférent. En ce jeudi 20 août, elle se présente au Cabaret Vert pour la tournée de son premier album, Chaleur Humaine. Alors que la nuit tombe sur la plaine du festival, je décide d’assister à son concert, histoire de me faire mon propre avis.
A peine le concert d’Etienne Daho terminé, je me presse le plus près de la scène, j’aperçois une petite foule de die-hard fans déjà agglutinée à la barrière. Très vite, la plaine se remplit et la foule s’impatiente de voir arriver sur scène celle qui se fait appeler Christine.
Il est 22h15 pile, les spots se tamisent et des silhouettes vont se placer sur scène. On aperçoit parmi ces silhouettes, les musiciens ainsi que 2 hommes qui se placent au centre dans le fond de la scène. Les musiciens commencent à jouer et une 3e silhouette se révèle au centre de la scène. C’est elle, c’est Christine. La foule pousse un hurlement général alors qu’elle entonne les premières paroles de la chanson Starshipper. En synchro avec ses danseurs, elle effectue des pas de danse qui rappellent très fortement le fameux déhanché de Michael Jackson. Elle va jusqu’à nous faire grâce d’un moonwalk discret en fin de chanson. Alors qu’elle enchaine sur son hit iT, à présent accompagnée de 4 danseurs, je commence à mieux comprendre pourquoi certaines personnes prétendent qu’elle est la future reine de la pop française, j’assiste d’ores et déjà à un show de haut niveau.
Celle qui est d’origine nantaise, et qui désormais fait le tour du monde grâce à sa musique, est comme chez elle à Charleville-Mézières; elle ne manque pas une occasion de communiquer avec son public, le tout avec une touche d’humour et de naïveté. Elle s’adresse à nous comme si nous étions une seule et unique personne, comme si elle faisait connaissance avec un inconnu. Elle commence la chanson suivante, on reconnait les paroles de Paradis perdu, sa reprise de Christophe à la sauce Kanye West. Sa voix est superbe alors qu’elle reprend ce tube du début des années 70. Elle mélange par ailleurs parfaitement la langue française avec l’anglais dans ce cocktail générationnel.
Alors qu’elle commence son tube Christine, le show reprend de plus belle lorsqu’une douzaine de néons s’abaissent sur la scène et dansent au dessus des artistes. Elle chantera ensuite le plus électronique Narcissus is Back, suivi de Ugly-Pretty, et enfin Intranquillité, moins connu de la foule car il n’apparait que sur l’EP éponyme.
Son personnage se découvre encore un peu plus devant moi lorsqu’elle échange un bouquet de fleurs avec un fan au premier rang. Christine est intrigante, chaleureuse, joueuse, souriante, et semble n’en vouloir que pour le bonheur de son public.
Elle finira son concert par les morceaux Chaleur Humaine et Saint Claude, ce morceau doté d’un superbe clip vidéo dont elle mime la chorégraphie sur scène.
A peine a-t-elle quitté la scène, que la foule crie pour un rappel. Elle s’exécute et chante 2 morceaux supplémentaires : The Loving Cup et le slow Nuit 17 à 52. La plaine toute entière est illuminée lorsqu’elle nous invite à brandir nos briquets ou téléphones portables en l’air.
Le concert se finit sur un tonnerre d’applaudissements, et je n’aperçois que des visages souriants autour de moi.
Convaincu par son album solo, c’est néanmoins sur scène que l’artiste prend vraiment toute son ampleur. Christine a construit un univers musical et une imagerie intéressante à travers son look androgyne inspirée du king de la pop, sa personnalité atypique et ses influences multiples. Passée par un apprentissage théâtral, elle propose une prestation scénique riche, qui restera sans doute gravée dans la mémoire de ses fans.