15.04.2014 : Orangerie (Botanique). Wild Beasts : dualité contrôlée
18 Avr 2014

15.04.2014 : Orangerie (Botanique). Wild Beasts : dualité contrôlée

En une petite dizaine d’années et quatre

18 Avr 2014

En une petite dizaine d’années et quatre albums remarquables – dont le dernier opus Present Tense sorti le 24 février de cette année – Wild Beasts s’est imposé comme une des formations incontournables au Royaume-Uni. Une notoriété qui s’est étalée bien au-delà de la Manche et jusqu’en Belgique, réunissant sur son passage quelques centaines de fans venus assister à la cinquième performance des bêtes sauvages à l’Orangerie.

Silence. Les quatre membres du groupe prennent place dans le noir le plus complet. Les premières notes de “Mecca résonnent, portées par le filet de voix cristallin d’Hayden Thorpe bientôt éclairé par une dizaine de spots à la blancheur éblouissante. L’apparition ne dure que quelques secondes. Moment de communion brusquement interrompu par un problème technique. Sur un « We’ll be back » mi-amusé mi-gêné, le groupe quitte la scène pour mieux y revenir une dizaine de minutes plus tard. L’effet de surprise en moins.

Cette première tentative avortée restera le seul écart du quartet à la ligne qu’il s’est minutieusement tracée. Adeptes du show millimétré, c’est avec une précision ultime que les quatre jeunes anglais exécutent leur performance à la perfection. Des fans bien informés me glissent dans l’oreille que la setlist reste la même pour tous les concerts. Prise de risques minimum donc pour des bêtes qui n’ont de sauvage que le nom.

De Limbo, Panto à Present Tense, de l’orchestration pop à la froideur électronique, du rouge au bleu, Wild Beasts dévoile toute la diversité de son répertoire sublimé par un jeu de lumières qui traduit parfaitement les ambiances et les émotions distillées par le groupe.

wildbeasts

Malheureusement, là où l’image épouse le son, l’alliance entre les voix des deux chanteurs, quant à elle, ne semble pas toujours aussi évidente. Véritable monstre à deux têtes, la dualité de Wild Beasts en fait autant sa force que sa faiblesse. Au centre de la scène, le falsetto fragile et l’élégance maniérée d’Hayden Thorpe contraste avec le baryton Tom Fleming, ses airs ténébreux et son incontrôlable énergie. Le fossé se fait d’autant plus infranchissable que les contacts entre les deux chanteurs se raréfient, allant même jusqu’à les voir se tourner le dos sur scène. Equilibre fragile, entente sensible, harmonie torturée, c’est pourtant quand les deux identités se rencontrent que Wild Beasts nous offre ses plus beaux instants comme c’est le cas sur « Bed of Nails », véritable apogée du concert qui laisse le public sans voix.

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Sans voix mais aussi sans surprise. Après un rappel sur les très attendus « Wanderlust » et « Lion’s Share », le groupe quitte la scène sur « End Comes Too Soon » – titre évocateur pour une fin pour le moins prévisible. Ni pire que sur l’album, ni meilleur, Wild Beasts a rempli son contrat, laissant toutefois derrière eux les costumes farfelus et ne donnant que peu de relief à des paroles ouvertement érotiques auxquelles la scène aurait pu apporter une nouvelle dimension.

Pour des photos du concert de Wild Beasts au Botanique (15.04.2014). Cutting Edge

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