La prêcheuse possédée, Nneka  26/10 @ Théâtre National)
30 Oct 2013

La prêcheuse possédée, Nneka 26/10 @ Théâtre National)

Ah que coucou ! Je reviens de la

30 Oct 2013

Ah que coucou ! Je reviens de la planète Nneka et je me dois de vous raconter ce qui m’y est arrivé ! En espérant vous y replonger comme si vous y aviez été.

Ce fut une expérience éblouissante dont on ne se remet pas immédiatement. Après ce concert, j’ai envie de dire que Nneka porte bien son nom (signifiant ‘la mère suprême’)! Elle a chanté avec son cœur et ses tripes, donné toute sa vie sur scène. Un sentiment de planage a régné pendant tout le temps du concert. Elle nous a tous portés et emmenés dans ses atmosphères sereine, joyeuse et dansante. Telle une mère qui emporte ses enfants partout avec elle. Elle a l’habitude de faire des discours avant certaines chansons, comme si elle prêchait la bonne parole, la parole sage d’une mère aimante.

Je suis d’abord arrivée au Théâtre National un peu perdue, ne sachant que faire ni où aller. J’ai ensuite pu découvrir pour la première fois ce que ça faisait de recevoir un ‘pass press’ (délectation intense). Quelle fut ensuite ma surprise de découvrir que deux autres amies chères à mon cœur m’accompagnaient au concert. Mais je m’égare, il ne s’agit pas de moi là ! C’est seulement pour vous expliquer l’état d’esprit dans lequel je me trouvais en attendant le concert (en imaginant que vous auriez été dans le même).

Le concert, parlons-en ! Arrivés dans la salle, il fait très chaud. Elle est petite mais nous ne sommes pas nombreux. Les musiciens entrent sur scène et se mettent à jouer Valley. Doucement, une voix se fait entendre au début du premier couplet avant que la chanteuse, venue de je ne sais où, apparaisse. Elle débarque avec sa dégaine nonchalante, des vêtements amples et une sorte de châle sur la tête en mode bohémienne à l’africaine. Au naturel, sans artifices, Nneka est dans la place !

(un live qui caractérise bien le présence de Nneka sur scène)

 

Nneka

Après 2-3 chansons, le châle et le gilet en moins (il fait vraiment très chaud), une ambiance chill s’est installée. Nneka danse posément, on sent qu’elle est à l’aise sur cette scène, devenue son antre pour un instant. Elle prend sa guitare et on continue dans ce climat tranquille. Comme si ses musiciens et elle nous avaient invités chez eux pour un concert privé.

Les musiciens, parlons-en ! On sent la connexion entre eux et Nneka, plus particulièrement entre elle le bassiste. Il n’a de cesse de la regarder d’un air béat. Et leurs sourires donnent l’impression qu’elle lui répond tout en chantant, les yeux rivés sur le public. Le partage entre eux est palpable, même sans échange de regard.

Nneka 2

L’heure est venue pour le premier solo de la soirée et c’est Nneka qui s’y colle. Elle frappe sur une caisse en bois sonnant comme un djembé. Rythmique de dingue, elle nous entraîne tous dans la vibe et nous laisse bouche bée une fois terminé.

Juste après, c’est au tour du bassiste de faire son solo sur Kangpe. Un solo un peu particulier puisqu’il nous a fait une sorte de performance mi-beatbox/mi-scat tout en utilisant sa guitare pour accompagner ses nuances. EPOUSTOUFLANT!!!!

Voici une version quelque peu similaire

(Voyez les petits regards du bassiste ;))

Pendant ce temps, Nneka se cache derrière lui pour danser. Pourquoi donc ?

Après cet épisode à couper le souffle, on repasse en mode chill. Elle commence doucement sur Africans accompagnée uniquement de son autre guitariste. Elle nous dit ‘Follow me’ avec un air possédé, cela n’empêche qu’on ait envie de monter sur scène pour défendre sa cause avec elle.

Now it is up to us to gain some recognition, If we stop blaming we could get a better condition

Elle reprend sa guitare et nous plonge encore plus loin dans cette ambiance calme avec Do you love me now. C’est un moment d’ultime douceur. Tellement doux que ce moment m’a rappelé une mère chantant une berceuse à son enfant. Comme si Nneka était la mère et nous, public, étions les enfants.

Vient maintenant le solo de l’autre guitariste sur Suffri. Nneka se retrouve encore derrière lui et c’est ainsi que le concert se termine.

Mais non, que dis-je ??? La chanteuse et ses musiciens ont fait honneur à notre rappel. Le concert s’est donc clôturé avec le son Focus. Le guitariste nous a même refait un solo. Il l’a fait durer aussi longtemps que possible malgré une douleur atroce à la main, on pouvait le voir. Étonnamment (ou pas), Nneka s’est encore éclipsée dans son dos pendant le solo, elle ressort discrètement telle une petite vielle bossue pour finir la chanson. Mais pourquoi se planque-t-elle derrière ses guitaristes?…

Ici s’achève le voyage que j’ai tenté de reconstruire pour vous. Il me reste à dire que ce fut gratifiant d’entendre en live cette voix particulière qu’a Nneka. Une voix qu’il me serait impossible de définir, aux teintes Soul, Rock, Reggae avec un côté éraillé, rauque, un autre doux. BREF, je m’y perds ! L’essentiel est que j’ai pu entendre des sons que je ne connaissais pas, redécouvrir ceux que je connaissais déjà, atterir dans une ambiance chill à souhait ! Tout ceci au son de la voix de celle que j’ai maintenant envie d’appeler la prêcheuse possédée. J’ai pu vivre cela grâce aux musiciens aussi. Big up à eux, ils ont su créer, en moins d’une heure et demie, une ambiance Groovie/Funkie saupoudrée de Reggae dans laquelle ils nous accueillis avec humilité. Seul bémol, la seule déception est qu’elle n’ait fait aucune de ses chansons rap ou hip hop. Cette couleur musicale étant pourtant fortement présente dans ses albums. J’aurai aimé l’entendre rapper sur Halfcast ou Material Thing en live. Quoi qu’il en soit, la prêcheuse Nneka ne m’a pas laissée insensible.

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