Cette année, le festival Esperanzah nous offrait son plus beau slogan : « En route vers tout autre chose mais pas n’importe quoi ». Nous sommes partis à la découverte de son public très particulier. Un public touchant, propre au festival de l’abbaye de Floreffe.
Entre deux vieilles amies de la cinquantaine, une bande d’hippies en sarouels, une famille, un couple d’amoureux ou des copains enthousiastes, on trouve aussi des jeunes spectateurs qui se donnent eux-mêmes en spectacle pour le plaisir des autres. A chaque coin de gazon, un festivalier brandit ses bolas au rythme des chansons de la scène la plus proche.
Un peu plus loin, une demoiselle arrose les passants de son fusil à eau. Juste à côté, un adolescent d’une dizaine d’années s’essaie au bateau gonflable gigotant pour élever une
pancarte sur laquelle y est inscrit : « Look mom, I’m a Greenpeace activist ».
Beaucoup de rires et de discussions chez les petits et les plus grands. Sans oublier des débats organisés par le festival. Du côté du village des possibles, Kader, 25 ans, raconte : « Ce que j’aime vraiment ici, c’est le contact avec les gens, les nouvelles rencontres ». Pour l’animateur du stand anti TTIP (traité de libre-échange transatlantique), Esperanzah est le seul festival qui soit authentique. « Ce festival a une âme, le public a l’envie d’avancer ensemble dans de bonnes conditions », décrit-il.
Près des magasins faits maison et de la scène Côté Cour, trois amis sont assis dans l’herbe. Ils sont Français. Amal, 24 ans est une habituée des festivals. « Je suis venue pour le cadre culturel », confie-t-elle avant de venter la beauté du site. Son amie Justine, 30 ans, adore la programmation : « une programmation éclectique et super ! ». Cette année, l’affiche proposait : Alpha Blondy, Melody Gardot, Chinese Man, Nneka, Gramatik, Massilia Sound System, Témé Tan, Synapson et bien d’autres encore. Paul, 19 ans, est le frère de Justine. Ils ont connu le festival grâce à leur père. « Le festival est très engagé et la musique vient de tous les horizons », précise Paul.
Après avoir fait un tour au Comptoir des Saveurs où se pavanent des cookies aux insectes, des pizzas cuites au feu de bois, des hamburgers indiens ou des beignets de bananes, une petite fille nous demande son chemin pour retrouver le Village des Enfants. Tout en haut, à Côté Jardin, deux tourtereaux : Benjamin, 25 ans, et Célestine, 26 ans. C’est la première fois que Benjamin vient à Esperanzah. L’ambiance l’a marqué, « on voit pleins de choses différentes », raconte-t-il. Célestine est une ancienne bénévole. Elle est de retour par nostalgie, « il y a un petit monde qui se crée et qui est plein d’espoir, plein d’initiatives », explique-t-elle.
Une gente talentueuse à un festival proposant des artistes en tous genres. Des personnes responsables à un festival engagé. Des voyageurs et des spectateurs de tous âges à un festival familial. Des gens ouverts à un festival éclectique. Bref, des festivaliers qui ont décidé de s’amuser et de laisser notre monde entre de bonnes mains pour un avenir meilleur.