Soleil, ambiance, musiciens, tout était au rendez-vous pour savourer la palette de sonorités de Témé Tan.
Arrivés après le très accrocheur ”ça va pas la tête”, à mi chemin entre variété française et rythmes africains inspirés des meilleures guitares de Kinshasa, c’est un showman accompli qu’on retrouve sur la scène découvertes d’Esperanzah! pour la deuxième journée du festival.
Accompagné de deux musiciens, Témé a tout le loisir de parler, sauter, et danser avec l’énergie qui lui est propre. En bon Kinois, le swing à la guitare et le sourire lui sont naturels. C’est d’ailleurs sûrement pour cela que le public rentre presque instantanément dans le show. La taille du public aidant bien sûr, mais chose qu’on n’a pas vu par exemple chez Nneka qui jouait pourtant côté jardin, où le public était au rendez vous, mais beaucoup plus distrait.
Passé ”Ca va pas la tête”, c’est sur un slow interprété en anglais que l’artiste étale son talent de compositeur. ”Darling”, la foule va entonner le mot le temps du morceau. Entre deux tracks, ça tchatche, ça rit, ça gueule dans le public qui connait Témé et qui se donne à fond pour l’encourager lorsqu’il dénonce les ”menteurs” le temps d’un son qui leur est consacré.
Fin du concert, les premières mesures d'”Améthys” se font entendre. La foule connait déjà et c’est tant mieux car pour reprendre les mots de Témé:
” Je le dédicace à ma maman qui doit apprécier le show je crois, elle nous regarde de là-haut”
on en est sûrs, Cécile doit être très fière de son fiston. Dans la foule en tout cas, au premier rang, les cousines de Témé sont super fières et ça se comprend car ”Améthys” est un pur hit afro pop, composé par Noza (qui a bossé avec Grems) et interprété par Témé.
D’ailleurs on se demande comment ses refrains contagieux n’ont pas encore contaminé les grandes ondes hertziennes. Qui sait, peut-être avec le clip de ”Ça va pas la tête” qui est en train d’être tourné en Guinée ? On l’espère.
L’alchimie était si bonne avec le public d’Esperanzah! que dès la fin d’Amèthys, les fans en réclameront plus. Le guitariste, la pinaniste/flutiste et Témé reviendront pour une dernière chanson. Ce sera ”Matiti” qui ravira les fans. Comme Témé l’explique ”Matiti” c’est une chanson qui parle des ”matitis” des hautes herbes qui poussent au Congo, repère de toutes sortes de dangers sauvages qu’il vaut mieux éviter si l’on tient à la vie. Matiti c’est aussi une manière de dédicacer à sa cousine ”Mati” au premier rang et à sa grand mère ”Matinda”. Sur cette track la guitare et le chant sont performés hauts et parfois Témé entonne son ”matititi, matititi, matititi, Matiti” dans une vibe quasi ragga/reggeae. Sans le vouloir (on n’en est pas sûr) La chanson devient presque un hymne pour les stoners du public. Soulignons quand même qu’à Kinshasa, les matitis ce sont des hautes herbes abritant leurs lot de dangers sauvages. Mais aussi une source de détente car le mot matiti est une dénomination en lingala pour ”herbe”… toutes sortes d’herbes… C’est sur Matiti que Tanguy et les musiciens abandonnent leurs fans décidés à abuser de leur temps avec leurs ”encore, encore, encore!”. Ce à quoi tanguy répondra ” qui sait, peut-être à l’année prochaine sur la grande scène !?”.
En tout cas de notre côté on attend l’album en préparation (confirmé par Tanguy lui-même) de pied ferme et on ne doute pas que la grande scène côté cour accueillera tôt ou tard l’homme qui fait d’ores et déjà le tour du monde grâce à sa musique.