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Odezenne, dernier concert avant le couvre-feu culturel…

En cette dernière nuit bruxelloise placée sous le niveau d’alerte 3, un petit public fougueux s’est rassemblé sans crainte, en ne s’attendant pas que ce concert était l’un des derniers à se jouer au Botanique, avant le passage au niveau 4. Pourtant, les groupes prévus ont su faire honneur à cette soirée.

La soirée fut ouverte par Mochélan, présentant son bijou sorti en 2014, Image à la pluie. « Des trombes de pictogrammes tombent sur nos tronches » nous dit-il, après quelques transitions un peu timides. Sur quelques-unes de ses intonations, on semble entendre un Féfé qui nous chante ses héros. Mais ce qu’on retiendra de ce compatriote venu de Charleroi, c’est une innovation certaine. Des textes et des enchaînements qui sont réfléchis, cohérents.

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Photo: Alexandre Gubbelmans

Les quatre lascars d’Odezenne débarquent ensuite sur scène, entamant leur titre Saxophone sans prendre de détours, testant par la même occasion la réactivité du public. Cela va sans dire, ils ont déclenché l’euphorie par leurs enchaînements de mots. Ils continuent avec Un corps à prendre, dont les envolées musicales au clavier sont un peu semblables à celles de Sébastien Tellier, poursuivant avec des tonalités quelque peu electroswing et des paroles qui se révoltent avec Dedans. Chie, crève, bouffe, dors…

Ils nous chantent ensuite Rien, sobrement, poursuivant leur douce envolée avec Novembre. Et c’est dans ces paroles formulées comme une critique de la société actuelle, qu’un Paris nous glace soudain le sang… « De l’accumulation naît la révolution, une étincelle brille entre deux explosions, réveille les instincts de tes morbides pulsions, les gens bien pensants vont quitter leurs fonctions ». Dans cette lancée de morceaux qui se posent en critiques du monde, ils nous chantent Chimpanzé, où le ton adopté est parfait pour nous raconter le goût amer qui traîne dans la gorge du chanteur. Une dernière sérénade chantée, Cabriolet, où la voix utilisée pour ce refrain, « je ne crois pas que je t’aide », nous ramène un peu de Bashung

Toujours dans cette envolée lyrique, « Allons plus loin, en autarcie » nous dit l’un, pendant que les sons au clavier semblent miauler… Et la flamme dans les yeux des personnes du public se rallume petit à petit, lorsqu’ils entonnent Je veux te baiser, puis Tu pu du cu, et pendant que l’ambiance se réchauffe lentement, les médias annoncent (à tort ce soir-là) que le niveau d’alerte à Bruxelles monte au niveau 4. Mais personne dans la salle ne s’en soucie, dans cet espace-temps particulier où Odezenne lance Vodka, pendant qu’on s’enivre de leur musique…

La soirée se conclut sur un jeu de mot pourri, où ils nous proposent de la Duvel et de la Bush, pour lancer leur chanson Bûche. Car s’ils étaient des super-héros, J’serais mélomane… Le public sort lentement du Botanique, et dites-moi, quoi de plus beau en ces temps affreusement apeurants que de profiter d’un moment de culture? Une culture qui use d’instruments et de mots pour nous rappeler qu’on peut crier autrement qu’avec du feu et du sang.

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Photo: Alexandre Gubbelmans

La dépréciation fortuite des Death Cab for Cutie

On les avait découverts grâce à leur album Transatlantism en 2003. Douze ans plus tard, les Death Cab for Cutie nous présentent leur tout nouvel album Kintsugi ce jeudi 12 novembre à l’AB. Retour sur un concert reflétant le rock américain, un brin old school, tout droit venu de Washington.

La salle est pleine pour accueillir ces cinq gaillards qui font le déplacement de leur Bellingham natale (Washington) jusqu’à Bruxelles. Les fans ce soir sont majoritairement anglophones et connaissent les Death Cab depuis les années 2000, à la sortie de The Photo Album. Album sur lequel nous avons pu découvrir We Laugh Indoors, A Movie Script Ending et I Was a Kaleidoscope, mais ça, c’était au début.

Si ce groupe ne vous dit rien à première vue, il est toutefois probable que vous ayez déjà entendu des bribes de leurs sons. Via les séries TV, les Death Cab ont jouit d’une certaine visibilité au delà de leurs frontières. On les retrouve ainsi dans les bandes sons de certains épisodes de Californication, Heroes, Six Feet Under ou encore Scrubs. Mais c’est grâce aux albums Transatlantism (2003) et Plans (2005) que ces cinq américains rock ‘n’ roll se sont créés une base de fans solide à travers le monde. Ce groupe a longtemps été étiqueté comme ayant des tendances “émo” à cause, ou grâce, à la sensibilité et aux émotions dégagées par leurs textes mais surtout à la voix mélancolique d’un Ben Gibbard écorché vif.

Pour ce passage en Belgique, ils nous offrent leurs plus grands titres pour attiser l’intérêt d’un public bruxellois soucieux de voir comment ce groupe, qui date de 1997, peut évoluer et générer une nouvelle énergie pour Kintsugi, leur neuvième album. Ils nous jettent leur Black Sun et No Room in Frame (issus du nouvel album) un peu nonchalamment, en restant dans leur bulle faite de lumières minimalistes et de synthé occupant tous les recoins de la scène. Au niveau de l’interaction avec le public c’est le néant, pourtant c’est l’Ancienne Belgique, pas le Palais 12 ou Forest National. Où est donc passé le côté cosy intimiste tant attendu qui ajoute cette connexion entre les Death Cab et leurs fans?

Mais c’est heureusement avec leurs excellents Title and Registration, The New Year, The Sound of Settling, I Will Follow You Into the Dark que nous regagnons légèrement confiance au spectacle pour lequel nous sommes présents en masse ce soir. Underneath the Sycamore nous plait, mais c’est avec You Are A Tourist et I Will Possess Your Heart qu’on se dandine enfin dans la salle.

Malgré cette légère déception scénique, les Death Cab for Cutie reste un très bon groupe de rock indépendant qui plaira toujours autant si vous aimez le rock roots et romantique made in US. Le programme est taillé sur mesure pour nous impressionner sur scène mais le manque de proximité met un frein à notre enthousiasme. Les Death Cab regroupant des membres proches de la cinquantaine, on se demande s’ils seront encore capables de nous étonner et de nous fournir d’autres albums dignes de leur renommée dans les années à venir.

Des bruits et une ex-SDF à la BOZAR Night

Tous les 2 ans, le Festival International des Arts Europalia met en valeur la culture d’un pays à travers divers concerts, expositions, conférences, spectacles,… Cette année, c’est la Turquie qui a été mise à l’honneur avec de nombreux shows incontournables tels que ceux des légendes turques des sixties Mustafa Ozkent et d’Okay Temiz ou encore le diggeur de musique psyché stambouliote Baris K.

Récit d’une nuit étoilée à l’allure d’un croissant de lune, on vous conte ici notre étrange et tumultueuse soirée au Bozar.  

C’est dans une pénombre quasi totale qu’on guide nos premiers pas à travers la somptueuse Salle Horta. Ambiancés par la quiétude du warm-up set de DJ Sofa, on a rapidement décidé d’aller faire un tour du côté de l’exposition consacrée aux vieux trésors de l’ancienne Anatolie. Écriteaux pré-cunéiformes, boussoles hand-made ou encore divers fragments de temples grecs, on y redécouvre une Turquie qui se présente comme un carrefour inévitable entre l’Orient et l’Occident.

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Débruit (Photo: Julien Vanden Bussche)

Suite à cet intermède culturel, Débruit prend les manettes pour nous servir le live le plus complet et le plus pertinent de toute la soirée. Jonglant entre samples de musique folk/psyché turque et nappes de synthés électroniques, il ne lui a pas fallu longtemps pour observer les premiers derviches tourner de manière hypnotique sur la piste de danse. Celui-ci nous quittera avec un timide “Merci Beaucoup” qui nous fera rapidement regretter la brièveté de sa performance.

S’en est suivi le live déjanté de Golden Teacher, un savant mélange disco/techno/dub de percussions et de machines analogiques sur lesquelles une bande de geeks se déchaînait. Un live fort surprenant mais légèrement gâché par les cordes vocales désarticulées de la chanteuse du groupe. Dans le même registre, le Fumoir accueillait The Space Lady aka Suzy Soundz aka la découverte totalement inattendue, incongrue, inexplicable de la soirée. La sexagénaire anciennement SDF ( au sens le plus doux du terme) a passé 20 ans de sa vie à jouer dans les rues de Boston et San Francisco pour s’offrir un respectable salaire de 80$/jour. Coiffée d’un couvre chef collection automne hiver griffé Astérix, elle nous a laissé bouche bée par sa prestation totalement WTF. Après 5 minutes de bug intense sur ses performances vocales, il était temps de retourner à la Salle Horta. Le temps de prendre une bouffée d’air frais et d’être témoins de la chute du premier “branchet” de la soirée emmené par l’ambulance, on retournera s’ambiancer sur le set techno du duo américain Blondes.

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The Space Lady (Photo: Julien Vanden Bussche)

La soirée se clôturera avec un vinyl set de 2 heures avec Julio Bashmore, l’une des plus belles prouesses que l’années 2015 nous a offert. Faute d’information de la part du Bozar, on s’attendait à virevolter sauvagement sur la version live de son projet Knockin’ Boots, mais c’est sur un set tech-house qu’il achèvera l’assemblée, notamment avec une gourmandise sortie sur le label Disco Halal.

En bref, on s’attendait à davantage de parallèles entre Europalia Turquie et la programmation du Bozar. La qualité du sound-system construit par Funktion-One était impeccable, quoi que mal optimisé par les ingénieurs du son lors de certains lives. Un goût de “trop peu” qui nous rappelle à quel point ce prestigieux édifice a le mérite d’être plus amplement exploité.

Feeling High with CunninLynguists au VK*

Après quinze années d’expérience et de passion, les CunninLynguists savent comment faire le show. Lorsque tout paraissait un peu trop calculé, les trois rappeurs arrivaient pourtant à nous surprendre et relancer le public tel un feu indomptable.

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Le réveil de la force pour IAMX

L’Ancienne Belgique était en feu ce samedi 7 novembre aux alentours de 20h30. En effet “Metanoia”, sixième album d’IAMX (UK) sorti en octobre 2015, a réuni tous les fans inconditionnels autour de Chris Corner, chanteur emblématique. Son charisme sévit depuis 2004, année de sortie de son premier album Kiss + Swallow. Depuis lors, la sauce n’a fait que prendre de plus en plus grâce au second album, The Alternative (2006) dans lequel Spit it out et President ont fait l’unanimité quant au succès du style barré mais hypnotique d’IAMX qui arrive à mélanger de l’electro pointilleux avec du rock indie.

L’album sorti à peine une semaine après, “CCx” et ses trois musiciens (Janine Gezang, Sammi Doll et Jon Siren) tous aussi déjantés, annoncent leur Metanoia Tour qui débute des Etats-Unis jusqu’en Russie en passant par le Canada et autres grandes villes européennes. Autant dire que l’envie de se revoir est réciproque. La fosse, mais également les balcons et la tribune de l’AB étaient noirs de monde.

C’est évidemment sur l’arrivée sur scène de M. Corner qu’on se rend compte à quel point il nous avait manqué pendant deux ans. Et à chaque fois c’est la même émotion qui nous revient: l’extase. Tout simplement parce que ce n’est jamais “juste” un simple concert mais un show à lui tout seul. Toujours vêtu de noir, que ce soit pour un costume excentrique ou pour un sweatshirt “design-é” par ses soins (comme cette année), le personnage nous attire tel un aimant. Constamment accompagné d’un maquillage sombre ou de paillettes, avec un képi orné de plumes et de strass, il nous reflète le côté sombre de ses paroles mais aussi celui du showbiz dans lequel IAMX s’est vu être très vite confronté à ses débuts. Sa prestance et présence scénique nous animent à un tel point qu’on souhaite tous être ses fans préférés parmi ceux de sa tournée européenne. Toutefois, il aime se faire discret, jamais Ô grand jamais les spots ne lui éclaireront le visage couvert de paillettes. Mais on le lui pardonne puisqu’on sait que son excentricité légendaire représente le côté face du leader. En effet, il ne cesse de recentrer ses fans sur le fait que dans sa vraie vie (son côté pile), il n’est absolument pas ainsi, se promenant dans les rues comme tout le monde avec son chien blanc très poilu, sans maquillage ni paillettes et sans fans.

IAMX nous fait découvrir Happiness (premier single de Metanoia) mais également Mercy et Oh Cruel Darkness Embrace Me. Puis il nous gratifie des hits tels que I’m Terrified, I Come With Knives et entre autres After Every Party I die qui réjouissent les fans des toutes premières heures. Pour le rappel final, il fait monter une vingtaine de fans sur scène tout en buvant son champagne. Un vrai succès.

Cet album est nommé ainsi car “metanoia”venant du grec, désigne un processus de changement fondamental dans la personnalité, incluant la remise en question de l’ego et de l’ouverture d’esprit. Ce terme a été choisi car Chris Corner a confié récemment que durant plusieurs années, il s’était senti piégé et vide de sens, malgré la musique qu’il produisait. Il a ainsi été en thérapie pendant un long moment pour pouvoir se reconstruire et vaincre ses émotions dévastatrices : “And I realized that it wasn’t the music that was hurting me, it was just that I had to reprogram myself to approach things in a different way, and it became very clear to me that I still wanted to make music more than ever. C’est ainsi qu’avec ce dernier album, IAMX nous offre ses compositions les plus intenses et personnelles, un peu plus loin des thèmes de la décadence, de l’obsession et entre autres de la bisexualité dont on en avait l’habitude jusqu’ici. A déguster d’urgence.

 

Jamie Woon propose un cocon de chaleur avec Making Time

Depuis fin septembre, Jamie Woon nous tease des versions live de certains des titres de son nouvel album Making Time. Le chanteur né en Angleterre a baigné entre les racines sino-malaisiennes de son père et les racines irlando-écossaises de sa mère, qui n’est autre que la choriste Mae McKenna.

On commence sur les chapeaux de roues avec Message, un titre bien loin de ses succès Pop-House d’il y a 4-5 ans et dégageant un velouté chaleureux. On est clairement dans un groove jazzy qui suggère conjointement ceux des légendes Barry White, Bill Withers et Stevie Wonder. On y ajoute cette petite voix mielleuse à la tessiture large (la preuve avec Spirits) et le tour est joué. Le 2ème titre, Movment, surfe sur une vibe R&B avec une instru très proche du She wants to move de N.E.R.D. Sharpness, l’extrait suivant s’inscrit dans une lignée rythmique similaire. On a même parfois le sentiment d’écouter une co-production de Pharrell Williams. Arrivé au 4ème son, on tombe sur une voix rauque et gracieuse précieusement posée sur  la musique de ce qui semble être un ukulélé. On s’imagine alors immédiatement au coin d’un feu crépitant dans un chalet perché sur une montagne enneigée. Mais qui est donc cet homme qui apporte une nouvelle dynamique à l’album? C’est Willy Mason en personne. Et puis, il y a les kicks, aussi puissants et profonds que sur la demo 17 du groupe américain Abhi//Dijjon. Enfin, les trompettes et/ou les corps finissent de nous apaiser avant le début du prochain titre prénommé Lament.

https://twitter.com/jamiewoon/status/659173834763935744

Cette 5ème chanson est construite sur la base du crooning et c’est certainement la plus teintée de Jazz sur tout le projet. Elle rappelle également le titre de Justin Timberlake(Another Song) All Over Again. Après Forgiven et Little Wonder, le titre Thunder nous fait faire un virage à 180°. On se retrouve complètement retournés par ce son qui semble un peu brouillon. Des effets sonores arrivent de tous les côtés, le rythme est déformé quasiment tous les 16 temps, on décèle quelques sonorités ethniques par moment. Il est très difficile de distinguer les couplets des refrains à la première écoute et l’outro du son, encore complètement différente, finit de nous chambouler. On arrive enfin sur Dedication, le dernier extrait de Making Time, qui commence comme une petite chanson de fin d’album. En réalité, c’est la track la plus longue de l’album, c’est une sorte de cadeau que Jamie nous fait avant de clore le projet. Sa construction rappelle le déroulement du coït, oui le coït. On commence tout doucement, on monte en chaleur progressivement jusqu’à atteindre l’explosion au 7e ciel, on reste planer quelques temps là-haut avant de redescendre et reprendre tous ses esprits. Pour ceux qui n’auraient que 6 minutes pour conclure leur affaire, ce son est un métronome idéal.

Mélange entre instruments et technologies électroniques, cet album ne sera pas celui sur lequel vous sauterez dans tous les sens pour vous défouler. Par contre, il est un bon compagnon pour les nuits froides. Making Time vous injectera une bonne dose de chaleur et de velours directement en plein cœur. Le projet aura aussi le potentiel de vous réconforter en cas de déprime pré-hivernale ou de flemme aiguë congénitale. Enfin, une chose est sûre, vous ne pourrez pas résister à la grâce que dégage le deuxième album de Jamie Woon. Pour les sceptiques, le chanteur sera au Botanique le 10 novembre prochain, ce sera l’occasion de se faire un avis définitif sur le bonhomme.

 

 

Service minimal pour Nosaj Thing

C’est dans une salle comble du VK que nous avons assisté au concert de Nosaj Thing. On se faufile au devant de la scène, les yeux grands ouverts pour assister au deuxième passage de l’artiste à Bruxelles. Retour sur cette soirée pleine de basses.

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Pause détente au Botanique avec YellowStraps x Le Motel

Mercredi, BeatChronic a assisté à la release party de Mellow, Le LP de YellowStraps et Le Motel. Ces 3 Brainois produisent un son particulier voyageant entre jazz, pop, rock, électronique, musiques ethniques,… Avant cela, Abrahamblue est venu nous enchanter en première partie. Cet Anversois écrit et interprète ses propres productions. Voici un rapport de la soirée pour ceux qui n’auraient pas eu la chance d’y participer.

Il est 20h pile et celui que l’on croit être AbrahamBlue se place derrière sa table de mixage. La musique commence et un autre gars se pointe: AbrahamBlue, le vrai ! Il nous transperce dès la première note avec sa douce voix posée sur Lovers. (sketch). Le public reste assis sur les grandes marches de la salle. Après quelques titres, le chanteur nous présente son frère derrière lui. On comprend mieux leur ressemblance plus que troublante. Il demande ensuite aux gens de se lever pour danser: « You don’t have to stay like this, you can stand up you know”. Il nous fait aussi savoir que les sons joués ne sont pas sur Soundcloud « I wanted to play new things that people don’t know tonight ». Le show arrive à sa fin et on se dit que le gars a de la bouteille. Contrairement à ce qu’il dit, on sent qu’il est à l’aise dans ses baskets et cette aisance, il la partage avec son frère qui s’éclate là-bas derrière. Il danse et envoie des signaux à Abraham pour qu’il en fasse autant. Ils terminent sur Lets escape après que le chanteur anversois nous ait exprimé son attachement pour ce titre.  Son heure arrivée, il nous remercie et alors qu’il pense quitter la scène, son frère le prend en traître : « I don’t think we’re done yet, you know that track we made earlier ? I think you can do it ! ». Abraham accepte sans trop se faire prier et son frère se joint à lui pour montrer ses talents de danseur. Un bémol reste à souligner, l’effet de reverb permanent sur sa voix laisse perplexe, c’est peut-être ça qui la rend si magique. En tous cas, il n’aura pas fallu plus de 30 minutes au chanteur anversois pour nous convaincre.

Photo : Thomas Geuens

Photo : Thomas Geuens

Il est maintenant 21h passée et nous sommes de nouveau plongés dans le noir. La musique se lance quand 3, puis 4, puis 5, puis 6 silhouettes se dessinent dans la pénombre. La lumière se fait voir très lentement et on découvre Yvan qui fait du son avec son sampler. Il fait encore très noir quand il se met à chanter mais on peut maintenant distinguer qui est qui, qui est où et qui joue quoi. On voit alors Ludovic sur la droite avec sa guitare et sa basse, Mr Comb à la batterie et un saxophoniste dont on ne connaît pas encore le nom, Yvan le chanteur et Alban le guitariste derrière qui se trouve Fabien A.K.A. Le Motel. Yvan se met à chanter et la scène est agrémentée de flashs lumineux apparaissant en concordance avec la musique. Ce qui donne un très bel effet visuel. L’intro se termine sur la scène pleinement illuminée et on remarque leurs chemises aux motifs wax assorties « Ça va botanique? ».

Le concert démarre sur d’Arpeggio, on s’imprègne du phrasé si particulier d’Alban et on écoute son anglais mâchouillé qui est devenu sa marque de fabrique. Le saxophoniste nous fait une petite prouesse sur la fin du morceau avant de laisser ses camarades continuer sur Pollen, un autre morceau que l’on connaît très bien. Alban nous invite donc à chanter mais personne ne se lance. Le public est excessivement mou et extrêmement dur à chauffer.  L’habituel « à vous » sur le refrain est un véritable flop. Il faut dire que leur musique ne se prête pas à la danse de la joie. Il reste que c’est une bulle de chaleur réconfortante en cette nuit froide. À 8 minutes de la fin, la formation nous joue une chanson qui voit enfin la foule s’emporter. Raphaël, le batteur se lâche et les gens se bougent. Du coup, personne ne veut vraiment partir quand sonne le glas. C’est donc sans surprise qu’ils répondent au rappel avec Mirror Lake. Les artistes partis, l’amertume nous envahit. C’est vrai, quand on voit “Release Party ” , on s’apprête à entendre des exclus de l’album en question. En réalité, les chansons sont sur l’album mais elles ne sont pas inédites. Ce projet est disponible sur iTunes et Spotify, à vous de l’écouter et de juger s’il est digne de votre playlist.

Doux et aérien, Mild High Club nous présente son premier album

Stones Throw Records, le label bien connu des amateurs de hip-hop underground, se diversifie en proposant une nouvelle branche dédiée aux musiques psychédéliques en tous genres : Circle Star Records. Ce sous-label est cependant faussement jeune. Sa création remonte à il y a six ans avec la sortie du single It’s My Life de Dâm-Funk. Mais depuis lors plus aucune nouvelle. Ce n’est que cette année qu’il (re)prend vie avec les signatures de Jesse Hackett, Diva, Vex Ruffin, et enfin Mild High Club.

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