Après quinze années d’expérience et de passion, les CunninLynguists savent comment faire le show. Lorsque tout paraissait un peu trop calculé, les trois rappeurs arrivaient pourtant à nous surprendre et relancer le public tel un feu indomptable.
La première partie a été menée par Ypsos, rappeur belge qui nous introduit des morceaux en douceur et qui termine son bref concert par un son qui part en vrille, juste comme il le faut pour essayer de chauffer la salle. Il était présent en cette première soirée de novembre pour présenter son projet “Dixième Etage” , sorti ce 28 septembre.
Et si l’ambiance commençait légèrement à monter, c’est Sheisty Khrist qui a réussi à lancer définitivement le public dans une fougue qui ne quittera pas la salle du VK* de la soirée. Après avoir lancé un ou deux morceaux, donné des leçons de vie en s’exclamant: “Hip Hop is universal” , ce personnage qui est arrivé comme une bombe sur scène s’est frayé un chemin dans la foule tel un Moïse séparant les eaux, suivi par un rayon de projecteur. Il a commencé l’appel du groupe suivant, faisant chanter “Cunnin” à la moitié du public, et “Lynguists” à l’autre.. Petit à petit, le volume a augmenté, le nom du groupe a résonné dans la salle. Et ceci étant fait, il s’en est allé, laissant place au trio tant attendu de la soirée.
Les Cunninlynguists sont entrés avec la chanson “Hellfire”, faisant tonner le mot fire dès que l’un des chanteurs le prononçait, et personne dans la salle ne pouvait s’empêcher de ressentir l’énergie positive qui s’était propagée depuis l’arrivée de Sheisty Khrist. Entre chaque chanson, un moment de partage était privilégié par les chanteurs avec la salle, soit pour maintenir le thermostat à niveau, soit pour glisser un mot d’humour. CunninLynguists, c’est un groupe toujours près de la tradition de l’abstract hip-hop, bien loin des clichés gangsta du rap actuel.
La simple phrase de présentation “My name is Macklemore and we are CunningLynguists” représente totalement l’esprit d’autodérision dans lequel ils évoluent. Toujours communicatifs avec le public, ils enchaînent leurs chansons, entre leur petit jeu avec “Smoke that shit”, questionnant les personnes présentes sur leur consommation de Marijuana, avec des titres phares, des “I can’t stop feeling high”, … La soirée se poursuit dans le même feu lancé par Sheisty, et lorsqu’on croirait à un show un peu trop scénarisé à l’américaine, le trio arrive encore à nous surprendre par des interactions singulières avec la salle…