Que ce soit dans son visuel ou dans sa musique, Ozferti est fortement influencé par la musique d’Afrique de l’Est. Addis Aboumbap, le nom de son nouvel album est particulièrement bien choisi, un petit mot-valise intégrant l’Éthiopie au mouvement Boom Bap. Et c’est tout à fait ce qu’il a réalisé dans cet album, si ce n’est qu’il aborde un panel considérable d’influences musicales: jazz, electro, trap, hip hop, c’est un mélange indéfinissable de styles agrémentés de samples éthiopiens. A la fois étonnant et très réussi, en seulement 11 titres on retrouve plusieurs “club bangers” tels que Rock Haram, Black Lion ou encore Princess. Un projet à découvrir, à savourer, et un artiste à suivre de très près.
La nu-funk de Pomrad est de retour après une (trop longue) période d’absence. Après les EPs Vlotjes et This day, l’anversois a conquis la scène belge et les éloges pleuvent. Autant dire que son album est grandement attendu, et il a décidé de nous laisser un avant-goût en balançant le premier extrait, Rush hour. L’artiste a signé sur l’emblématique label allemand Jakarta Records et sur On And On Records, le résultat risque d’être très prometteur.
Depuis fin septembre, Jamie Woon nous tease des versions live de certains des titres de son nouvel album Making Time. Le chanteur né en Angleterre a baigné entre les racines sino-malaisiennes de son père et les racines irlando-écossaises de sa mère, qui n’est autre que la choristeMae McKenna.
On commence sur les chapeaux de roues avec Message, un titre bien loin de ses succès Pop-House d’il y a 4-5 ans et dégageant un velouté chaleureux. On est clairement dans un groove jazzy qui suggère conjointement ceux des légendes Barry White, Bill Withers et Stevie Wonder. On y ajoute cette petite voix mielleuse à la tessiture large (la preuve avec Spirits) et le tour est joué. Le 2ème titre, Movment, surfe sur une vibe R&B avec une instru très proche du She wants to movede N.E.R.D.Sharpness, l’extrait suivant s’inscrit dans une lignée rythmique similaire. On a même parfois le sentiment d’écouter une co-production de Pharrell Williams. Arrivé au 4ème son, on tombe sur une voix rauque et gracieuse précieusement posée sur la musique de ce qui semble être un ukulélé. On s’imagine alors immédiatement au coin d’un feu crépitant dans un chalet perché sur une montagne enneigée. Mais qui est donc cet homme qui apporte une nouvelle dynamique à l’album? C’est Willy Mason en personne. Et puis, il y a les kicks, aussi puissants et profonds que sur la demo 17 du groupe américain Abhi//Dijjon. Enfin, les trompettes et/ou les corps finissent de nous apaiser avant le début du prochain titre prénommé Lament.
Cette 5ème chanson est construite sur la base du crooning et c’est certainement la plus teintée de Jazz sur tout le projet. Elle rappelle également le titre de Justin Timberlake : (Another Song) All Over Again. Après Forgiven et Little Wonder, le titre Thunder nous fait faire un virage à 180°. On se retrouve complètement retournés par ce son qui semble un peu brouillon. Des effets sonores arrivent de tous les côtés, le rythme est déformé quasiment tous les 16 temps, on décèle quelques sonorités ethniques par moment. Il est très difficile de distinguer les couplets des refrains à la première écoute et l’outro du son, encore complètement différente, finit de nous chambouler. On arrive enfin sur Dedication, le dernier extrait de Making Time, qui commence comme une petite chanson de fin d’album. En réalité, c’est la track la plus longue de l’album, c’est une sorte de cadeau que Jamie nous fait avant de clore le projet. Sa construction rappelle le déroulement du coït, oui le coït. On commence tout doucement, on monte en chaleur progressivement jusqu’à atteindre l’explosion au 7e ciel, on reste planer quelques temps là-haut avant de redescendre et reprendre tous ses esprits. Pour ceux qui n’auraient que 6 minutes pour conclure leur affaire, ce son est un métronome idéal.
Mélange entre instruments et technologies électroniques, cet album ne sera pas celui sur lequel vous sauterez dans tous les sens pour vous défouler. Par contre, il est un bon compagnon pour les nuits froides. Making Time vous injectera une bonne dose de chaleur et de velours directement en plein cœur. Le projet aura aussi le potentiel de vous réconforter en cas de déprime pré-hivernale ou de flemme aiguë congénitale. Enfin, une chose est sûre, vous ne pourrez pas résister à la grâce que dégage le deuxième album de Jamie Woon. Pour les sceptiques, le chanteur sera au Botanique le 10 novembre prochain, ce sera l’occasion de se faire un avis définitif sur le bonhomme.
C’est une ambiance tant brute que sensuelle qu’Oyster Node nous offre pour la sortie de son premier EP. Leur première date, c’était aux Halles de Schaerbeek en septembre 2013, quelques mois après le lancement dans l’écriture de leur répertoire.
Avec plus de 30 000 places vendues; un sold out total pour le festival, le défi à relever était de taille cette année pour les organisateurs d’Esperanzah! Entre un village alternatif où l’on pouvait tant assister à des débats, voir des films engagés ou encore créer nous-mêmes des produits du quotidien tels que du gel douche ou du dentifrice; de l’art de rue où l’on reconnait quelques sketchs au fil des ans et qui nous font toujours rêver comme des enfants; et des concerts avec des voix poignantes et des artistes qui prennent position sans se cacher, appelant à la lutte et à l’espoir, le festival reste fidèle à sa ligne de conduite première.
Vendredi la soirée a pourtant mal commencé, avec le concert d’Ibeyi annulé, et remplacé par un “petit” show d’Atomic Spliff, dont le nom veut tout dire sur la prestation enjouée de ces liégeois. Ils auront donc eu droit à ce début de soirée sur la grande scène côté jardin, mais également à leur show initialement prévu, scène découverte, vers 23h45. C’est John Butler Trio qui a su conserver l’énergie des festivaliers, avant l’arrivée haute en couleurs d’Alpha Blondy. Son concert détonnant s’est terminé par une reprise en douceur de Pink Floyd, mais la trève calme fut brève avant l’arrivée de Starflam. Le groupe était très attendu sur les planches, revenant 18 ans après la sortie de leur premier album. L’engouement fut total pour leur titre “El Diablo”, ils ont su remettre à jour leur morceau “Ce Plat Pays” (“Bart de Wever n’est pas mon frère” / “Ce parti qui est le mien agonise”), gardant le public en haleine, ce public chaleureux et content de les retrouver après tant d’années…
La soirée s’est terminée avec Synapson, avec des remix et une participation exceptionnelle de Flavia Coelho sur leurs dernières vingt minutes de set. Elle a su rétablir un contact avec le public qui ne s’était pas très bien établi dès le début avec les deux DJ’s; mais enfin ils sont descendus de leur estrade pour se balader sur scène lorsqu’ils ont balancé un remix de Selah Sue, relançant l’ambiance pour les festivaliers qui rejoignaient le camping pour continuer la fête… Samedi, Teme Tana lancé la soirée avec ses mélodies dansantes aux rythmes mélangés, suivi par Demi Portion qui a entraîné le public sur des flow plus mouvementé, semblant être ému, voire honoré d’être sur la scène côté cour. Il y a néanmoins une parenthèse qui doit être faite sur le samedi : c’est la très très belle découverte du cirque Ozigno, un des nombreux arts de rue proposés par le festival. Avec leur “Bar à Paillettes”, sous un chapiteau ne pouvant accueillir que 100 personnes (chacune à son tour recevant, avant d’entrer, la bise du patron), les comédiens-acrobates nous emmènent dans le bar d’Hervé et Josiane, où le patron charmeur martyrise son invité (qui joue quand même de l’accordéon le corps à l’envers avec une main sur le bar et l’autre sur le clavier..) à coups de verres d’alcool. Il est accompagné par son homme à tout faire qui tente de réparer les défectuosités du bar pendant le spectacle. Ce jeu est très troublant, car l’on en vient à douter de la place des acteurs dans le jeu, et même à se demander si c’en est réellement un …
The Avener DJ Set a remis les basses du festival à flot, faisant trembler tout l’entre Sambre et Meuse, avec un set dansant qui a réveillé les plus amortis. Le concert tant attendu de Gramatik n’a pas fait frémir autant que ce qu’on attendait, avec un live un peu décalé par rapport à leurs morceaux aux alentours des années 2010, comme “Hit that Jive” ou encore “Just Jammin'”. Dimanche, la voix de Lisa Simone a fait chanter le soleil, avec un groove apparemment familial qui a doucement fait monter l’atmosphère… Et l’ambiance ne s’est pas amortie au concert du groupe très engagé Dubioza Kollektiv, venus réchauffer la foule par leur musique venant tout droit de Bosnie-Herzégovine. C’est Chinese Man qui a eu l’honneur de clôturer ces trois jours d’Esperanzah, emportant la foule qui était au summum de la joie dans ce concert à la musique endiablée, voguant entre swing, jazz, électro minimaliste, trip-hop et dub. Ils ont manié à la perfection l’enjouement du public, l’alternance entre les morceaux et l’envoûtement total de la fin du festival …
Erykah Badu veut que le monde aille mieux, pour ça elle nous livre une mixtape d’un peu plus d’une heure entièrement confectionnée à base de Soul, Jazz et de Funk.
Les graines semées par l’énigmatique producteur house Moodymann ont donné naissance à un acajou robuste trempant ses racines dans les profondeurs de la Mer Morte israélienne. Obas Nenor est cette nouvelle recrue signée sur le label Mahogani basé à Detroit. Les informations sont minces quant aux activités du personnage si ce n’est qu’il a sorti un projet récemment sur le label Strictly Rhythm.
A présent, nous retrouvons sur ce projet 2-titres le morceau My Way Home, un incroyable remix du morceau Home Is Where The Hatred Is du jazzman Gil Scott-Heron. Voici l’extrait original ainsi que le remix d’Obas Nenor afin que vous puissiez comparer les deux versions par vous même.
D’après les publications récentes de l’Université de Londres, le hip-hop est le genre musical le plus influent à travers le monde depuis le son pop-rock des Beatles. Alors pour illustrer ce phénomène mondial nous avons demandé une mixtape au prodigieux LTF – Light The Fuse – qui nous vient d’Omsk, en Russie; un pays où règne encore une certaine censure de ce qui provient des Etats-Unis, mis à part la musique qui est parvenue à atteindre la jeunesse post-soviétique. Le résultat est stupéfiant ! Laissez vous emporter par le rythme d’une doublebass surplombant magnifiquement un régal de breakbeats, en harmonie avec des samples soulful de l’ère de la Motown, le tout synthétisé sur un appareillage “made in the USSR”.
Suite à la sortie du premier album de celui-ci sur le label français “Black Milk Music” le 26 janvier dernier, nous avons décidé d’inviter LTF à réaliser un mix pour notre série “Worldwide Show”. Ceci constitue une pièce d’histoire peu commune qu’il est nécessaire d’ajouter à sa culture générale. Et ne croyez surtout pas que c’est fini, nous vous réservons une petite surprise avec notre ami LTF très prochainement.
The Great Revivers – Reaction Psychotique
The East Coast Connection – Summer In The Parks
Charly Antolini – Handicraft
Booker T. & The MG’s – The Horse
Respect – Soul Entertainer
Nina Simone – Funkier Than A Mosquito’s Tweeter
Freddy Hubbard – Red Clay
Roots Manuva – Witness (Walworth Road Rockers Dub)
Paul Nice – Break It Down
Pete Rock & C.L. Smooth – Worldwide (Instrumental)
Kurt Edelhagen Big Band – Suburbia
Arkady Shilkloper, Mikhail Karetnikov – Big Blues
Volkmar Schmidt – Episode
Gustav Brom – U Jazu Pod Mostem
LTF – Can’t Hide It
Dapdown – Dap Payback
AJ – High & Heavy
Dapdown – It’s Gotta Swing
LTF – Sun Shower
The NCY Milky Band – Can’t Be Serious (AJ Remix)
LTF – Groove Habits
The NCY Milky Band – Nuit A La Sante (AJ Remix)
Dapdown – Dapdown Is Dead
Introduisons clairement la chose, aujourd’hui est un jour pas comme les autres. Pour notre sixième épisode de la série de mixtapes “Maybe Belgium” nous avons sélectionné une première représentante féminine qui n’est autre que