A peine arrivée sur le site du Botanique à 19h18 que son parc est déjà bondé, l’ambiance estivale est toute dessinée. C’est dire! L’affiche de cette première nuit d’ouverture est presque parfaite, et connaissant l’organisation pour ces Nuits Botanique (devenues incontournables) il est préférable de venir à l’heure!
Ainsi à 19h30 tapante, ALB entre en scène sous le chapiteau, un jeune duo nous venant tout droit de France, composé de Clément Daquin et son batteur Raphaël. Dès les premières secondes, la batterie expérimentale raccordée au jeu de lumières nous électrifient et nous font entrer dans le monde particulier d’ALB. La voix puissante et suave du chanteur nous fait penser à un jeune chanteur rock made in US, mais avec une écoute plus attentive on peut palper toute la sensibilité de cette voix, passant ainsi d’une voix lisse sans défaut à des variations beaucoup plus recherchées et travaillées. Clément Daquin a ce timbre de voix particulier qui pourrait être comparée à celle de Mr. Hudson (US)! Et bizarrement, cette voix rock se marie à merveille avec leurs compositions electro-pop. Sur leur seconde chanson proposée, la guitare folk du chanteur donne un effet “dandy” à leurs ballades dynamitées, très rythmique et soutenue, elle nous fait sentir le soleil sur notre peau ainsi que le sable qui se glisse sous nos orteils tellement cette ballade est légère et parfaite pour les beaux jours d’été à bord d’un mini van. Sur “Ashes” la synchronisation entre le synthé et la batterie est bien rodée, si bien que ça part sur des tonalités un peu psychédéliques très appréciables. ALB a un léger penchant pour des morceaux romantiques, d’amoureux déchirés ou d’amants. On ressent tout de suite une belle cohésion entre le chanteur et son batteur, tout en accordant pas mal d’importance à leur présence scénique. Mention spéciale pour l’une de leur composition avec comme leitmotiv le son mythique de Mario (Nintendo) qui s’assimile fort au style de Totally Enormous Extinct Dinosaurs (UK).
http://albwhispers.com/
Première petite entracte auditive en attendant le second round. Posée sur les marches du Botanique, appréciant ce soleil tant attendu, je capte des bribes de conversations “Cats on Trees ça va être génial, tu verras!”, “Cascadeur te surprendra”, “Si c’est comme ça durant les dix jours des Nuits, je referai entièrement ma bibliothèque musicale”,… haaaaa MERCI Bruxelles!
Deuxième artiste de la soirée: Mark Daumail, chanteur pop français de la configuration Cocoon (avec Morgane Imbeaud). Il nous présente ce soir son premier EP “Mistaken“, essentiellement des compositions légères, calmes et amoureuses. Toute l’impulsion est mise sur sa voix nasillarde qui pousse volontiers dans les aigües, un peu comme Adam Levine des Maroon 5 (US). Le chapiteau du Botanique est rempli pour cet artiste connu qui se lance à présent en solo, le public l’acclame et est très réceptif face à l’émotion de l’artiste. “Coconut” est LA chanson retenue par l’audience, ses sonorités un peu rétro l’émoustillent et le fait danser au fur et à mesure que les derniers rayons de soleil transpercent la tente du chapiteau. Cette chanson tant appréciable qu’appréciée reprend le chorus de “What I like about you” (The Romantics – 1979)(US) que tout le monde reconnait bien évidemment! Les dernières compositions proposées par Daumail sont très langoureuses et mélodieuses, l’ambiance y est tamisée pour clôturer son set rafraichissant. Très bel envol, majestueux et enchanteur!
https://www.facebook.com/markdaumailofficial
En vingt minutes (le temps de changer d’équipe pour la régie) la foule s’amasse aux entrées du chapiteau pour attendre impatiemment Cats on Trees (FR), duo mené par Nina Goern et Yohan Hennequin. Même après leur tube “Sirens Call” , le public belge ne cesse de vouloir s’entasser sous cette tente soudainement devenue trop étroite face à un tel engouement! Cats on Trees semble nous ramener quelques années en arrière au temps de Cocoon (FR) avec “Chupee” et de The Dø (FR) avec “On my shoulders“, mais tout en étant plus sophistiqués, autant dans les mélodies que dans la technique vocale des deux artistes. Une belle symbiose se créée entre le groupe et ses spectateurs, ceux-ci chantent en chœur et applaudissent en rythme sur quasiment toutes leurs chansons. Les artistes sont à la fois émus et ravis de leur public belge conquis. Tout va en douceur et en simplicité et c’est bien ça la clé du succès pour emmener cette foule vers un dandinement quasi permanent, ils l’ont bien compris! C’est alors que Cats on Trees proposent de nous faire découvrir un tout nouveau morceau, pour la première fois en français, “Les bateaux“, que d’émotions. De nombreuses autres critiques musicales vous le prouveront, le succès de ces deux “chats” ne cessera de les mener vers les plus hautes cimes!
http://catsontrees.com/
Dernier artiste attendu pour finir cette première soirée en beauté: Cascadeur, cet ovni français qui vaut largement l’attente (et le soucis technique avec l’ingénieur du son qui a duré quinze minutes)! Déjà, de par son entrée nébuleuse, on le trouve énigmatique cet Alexandre Longo. Car ceux qui ne l’ont jamais vu, ce jeune homme se produit sur scène arborant un casque de pilote mystique avec effets lumineux divers, accompagné de ses musiciens masqués également (à savoir un masque de catcheur ou de hockeyeur, au choix, recouvrant entièrement leur tête) et en combinaison de pilote de chasse. Et ils ont bien raison de miser sur le visuel car l’intrigue maintien le public alerte, la position de profil du bassiste et celle de dos du claviériste interpellent particulièrement. Mais c’est surtout les sons hypnotisants façon maison hantée, raccordés au jeu de lumières très sombres (toujours dans la pénombre, et lampes torches) qui nous laissent scotché par cette performance mélancolique hors du commun. Ensuite, il y règne une ambiance TERRIBLE à faire peur, les sons de clavecin ou encore la distorsion vocale sur “Walker” nous font frémir de bonheur. On note une très belle fluidité et émotion dans la voix d’Alexandre Longo lors de “The Odyssey” , joint par un petit son de clochette en fond qui donne un effet fantastique à tout ce mélange d’effets très calculés. Suivi d’un changement de ton assez radical sur “Ghost Surfer” où il laisse place à un beau solo de guitare rock, il nous montre qu’il joue sur l’inattendu. Cascadeur nous fait par moment penser à IAMX (UK) dans cette catégorie pop/indie, notamment sur “Baby Lone” , titre assez expérimental mais en gardant ce qu’il faut de douceur. Le meilleur moment fut lors de “Into the wild” où l’énergie se recentre tout à coup sur le chanteur, ses musiciens troquent leur instrument pour faire les chœurs, positionnés juste derrière le piano, le jeu de lumières y est sublime. Finalement, il remercie ce public belge en le qualifiant de “surréaliste”, car comme lui, nous avons des goûts musicaux éclectiques. Le compliment est retourné!
https://www.facebook.com/cascadeursound
Pour conclure sur cette première des Nuits2014: ce fût définitivement trop court! Mais ils tiennent décidément toujours parole ces organisateurs en misant sur de belles line-up! Satisfaction garantie.
Et pour vous prouver que je ne mens pas, voici la petite vidéo résumant (en très gros) cette première nuit au Bota, publiée par Botanique Bruxelles: “Nuits 14 – first day” !