Rone “Tohu Bohu Tour” – 11/10 @ Botanique
14 Oct 2013

Rone “Tohu Bohu Tour” – 11/10 @ Botanique

Ce vendredi onze octobre, BeatChronic était présent

14 Oct 2013

Ce vendredi onze octobre, BeatChronic était présent au Bota pour assister au live bruxellois du Parisien berlinois Rone, venu mettre à l’épreuve de l’audience son dernier album, Tohu Bohu, sorti sur le label électronique InFiné en 2012. Soirée riche en émotions.

Il faudra se souvenir de cette soirée-là. D’abord parce que c’est le moment où nos sacrés Diables ont confirmé leur ticket pour le Brésil. Et puis parce qu’Erwan Castex, pseudonyme Rone, et le jeune Superpoze, qui se produisait en première partie, ont fait plus que prolonger le rêve en maintenant la cadence pendant plus de trois heures. Sans jamais perdre le souffle ni entamer notre motivation.

Tohu Bohu Tour

Tout commence avec un petit apéro jubilatoire au café Bota, devant l’écran géant qui retransmet la rencontre décisive entre la Croatie et notre équipe nationale. L’ambiance est donc déjà à son comble – du moins parmi tous les patriotes venus en masse, munis du traditionnel tee shirt Jupiler rouge et arborant sur leurs joues les peintures de guerre tricolores. Le match à peine terminé, on n’a pas le temps de redescendre car on enchaîne directement sur un live frais et plutôt bien ficelé livré par Superpoze, qui, à première vue, a l’air d’un petit prodige puisqu’à 21 ans, ce Caennais s’est déjà fait une place dans le milieu, a sorti trois EP et un album, Lost Cosmonaut, jouait à Dour l’été dernier (on n’aurait pas dû le rater), et possède même son propre label, Combien Mille Records. Soit, c’est avec admiration que je le regarde s’agiter sur son échantillonneur avec une habileté de fou pour nous envoyer des sons rythmés à merveille, aux montées progressives et aux drops durs. Etant donné que son style de musique électronique n’est pas forcément celui que je passe le plus de temps à écouter, je saurais difficilement le catégoriser avec précision, bien qu’à certains moments les sonorités downtempo me rappellent un Flying Lotus énergisé. C’est surtout les basses bien lourdes et les instruments lead tout le temps changeants qui plaisent à l’oreille. En plus, le mec possède des skills de tapé au niveau de la maîtrise de ses instruments, et il ne loupe pas une seule occasion de nous faire plaisir avec une démo de style bien goupillée. Fraîche découverte.

Venons en au plat de résistance. Rone ne se fait pas prier pour entrer dans le vif du sujet. A peine monté sur scène, il lance les couches de synthé ambient propices à un beau trip mental. La montée est douce et on plane pendant cinq bonnes minutes avant que le premier beat ne prenne forme. A côté de moi, un mec a l’air d’anticiper déjà la suite et se met à danser comme sur un morceau de techno oldschool. Les autres, devant moi, ondulent comme des algues dans le courant marin. Et puis la vague déferle. Et elle ne s’arrêtera plus pendant un bon bout de temps. Rone distille un son beaucoup plus techno, beaucoup plus poivré en live que sur son album. Et c’est tant mieux pour nous. Personnellement, je ne m’attendais pas à une prestation si dansante, où les basses sont prenantes et les montées acides, vu que l’album était plutôt calme et livrait des rythmes plus psychiques que physiques.

Vers le milieu du live, Rone en vient à jouer Let’s Gole morceau avec une touche hip-hop de son album (c’est en effet un featuring avec High Priest d’Antipop Consortium), ce qui provoque une descente de BPM et une belle surprise au milieu d’un live techno. Plus tard, il fait péter So So So, une track sortie sur un EP antérieur à l’album Tohu Bohu, une track qui transpire l’ultimatum, qui fait surgir dans la tête des visions de chevauchée de pur-sang à travers un désert post-apocalyptique, LA track du concert qui envoie les sept cent âmes présentes dans un état d’euphorie vibrante. C’est l’apogée du concert.

Après un son pareil, c’est direct plus difficile de faire mieux, mais bon, les foules sont déjà bien entamées – et Rone aussi d’ailleurs – donc ça devrait pas poser de problème. Il lance la dernière salve et enchaîne avec son remix de Der Tanz der Gluehwermchen de Dominik Eulberg, une piste grandiose de minimale qu’il a remaniée à sa sauce – et la sauce passe bien. Au milieu du son, il nous fait signe de patienter deux secondes et se baisse pour enfiler un tee shirt Jupiler des Diables Rouges. Il est cool ce Rone, vraiment. Evidemment, ça chauffe encore plus le peuple, qui en redemande. C’est après cet interlude qu’il envoie Bye Bye Macadam, à mon avis le son le plus connu de l’album, un son efficace et savoureux, mais un problème survient et la musique s’arrête d’un coup. Sur l’instant, on se demande ce qui a bien pu se passer et je me marre en le voyant faire des mimiques désolées à tout le public. C’est seulement après le concert que je comprendrai, en échangeant quelques mots avec lui : le Rone est complètement déchiré! Bref, il relance le son et termine le live avec une grosse track vitaminée, qu’il interrompt en pleine montée, sans pour autant nous laisser sur notre fin. Il ne fait rien dans les règles de l’art. Ce mec est phénoménal.

PS : En deux mots, la soirée fut une belle rencontre électronique. J’ai pu causer un peu avec Rone et Superpoze, qui, à la question “Que penses-tu de Bruxelles?“, m’ont respectivement répondu “Oui oui, ici même quand je suis pas très bon, les gens sont gentils alors c’est sympa.” et “J’adore, j’ai envie d’habiter ici, les gens sont sympas, tu peux être qui tu veux et tout… Entre Paris et Bruxelles, je choisis Bruxelles.” Cocorico.

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