Andrew Mayer Cohen est un chanteur, auteur-compositeur (DJ à ses heures perdues) qui mijote de la bonne soul. Loin du cliché du chanteur de soul, Mayer Hawthorne fait penser à un grand nounours taille S portant des lunettes et un costume 3 pièces sur le dos (ce qui fait tout son charme).
Vous l’aurez compris, avec ce profil particulier, il offre une soul toute particulière, communément appelée Funk-Soul. Comme tout artiste qui se respecte, ses influences musicales sont nombreuses. L’une d’entre elles est le légendaire Curtis Mayfield.
À l’écoute de ses sons, on sent une certaine légèreté. Sans doute due à cette voix de velours posée délicatement sur des pistes entraînantes. Mais ce n’est pas tout, il a une facilité à faire passer des thèmes tristes comme anodins. Vous en connaissez beaucoup des gars qui quittent leur copine avec un air aussi joyeux ?
C’est avec son dernier album, ‘ Where does this door go ‘ qu’il qualifie de ‘ journée dans l’inconnu ‘ que MH nous a fait l’honneur de se produire en Belgique pour la première fois. J’ai assisté au concert donné Mardi dernier. Une question vous brûle les lèvres, je le sens : comment le concert s’est-il passé ? Calmez-vous, je vais y répondre mais d’abord, quelques extraits :
[soundcloud id=’84055513′ width=’100%’]
[soundcloud id=’91314187′ width=’100%’]
Le live
C’est dans un état d’esprit euphorique et dansant que je me suis dirigée à l’Ancienne Belgique. À l’arrivée, on a découvert une salle changée par rapport à ce qu’on connaissait. En effet, une partie de la salle debout était cachée par des rideaux rouges garnis de petites lumières comme pour simuler des étoiles. Le coté place assises était rendu inaccessible de la même manière. Étonnamment, la moyenne d’âge de la salle avoisinait les 30-35 ans. Il y avait évidemment quelques jeunes par-ci, par-là.
Il était 20h57. Des techniciens ont installé, dans l’empressement, les derniers appareils: un mini clavier électrique et un micro orné d’un foulard pour le chanteur. À 21h piles, les musiciens ont débarqué sur la scène et le concert a démarré sous les chapeaux de roues. Une sorte de soulèvement de joie s’est fait sentir à l’arrivée de Mayer Hawthorne. L’attente était enfin terminée.
Il est entré sur scène tel un grooveur-séducteur et, comme on s’y attendait, vêtu d’un costard. Tout le monde a remué sur un son funk. Le kiff était partagé, le pianiste s’est même levé pour danser! On a eu droit à des petites chorégraphies de Mayer et ses guitaristes sur certains refrains et ce, tout en synchronie ! Ils ont échangé leurs places de temps en temps. L’amusement était à son paroxysme du début à la fin.
L’unité entre ce petit monde était particulière. On ne voyait pas seulement un chanteur sur scène mais un groupe soudé dans lequel la complicité était tangible. Et pour cause, les guitaristes et le pianiste sont aussi les choristes du groupe qui porte même un nom de scène : Mayer Hawthorne and The County. Chose qui m’intriguait avant de les voir sur scène.
Quelques chansons jouées au concert
La première heure s’est écoulée sans que l’on s’en rende compte. Il a distribué ses grattoirs (de guitare) tout le long du concert. Il a même offert des verres d’alcool au public sur ‘ Crime ‘. Une fille a balancé son soutien-gorge sur la scène. Une autre a jeté un morceau de papier avec son numéro de téléphone. Il touche même les hommes, un garçon s’est débattu pour atteindre le devant de la scène et s’y asseoir. Mayer l’a rapidement intercepté en le poussant par le pied (chaussé classieusement). À la fin du concert, une fille s’est faufilée discrètement pour arracher le foulard de Mayer accroché à son micro (la voleuse !).
Avec ses cadeau répétitifs, ses pas de danse, ses petites blagues, ses regards charmeurs, son nœud pap’, sa voix envoûtante et sa joie débordante, Mayer en a séduit plus d’un dans le public, si pas tous! Certains ont eu du mal à se contrôler et se sont laissés entraîner dans le tourbillon de folie créé par le groupe. Et même si on ne l’entendait pas toujours assez fort, Mayer a mis tout le monde dans sa poche, surtout la gente féminine qui le regardait avec des yeux rêveurs et un sourire en forme de cœur. Quel tombeur ce Mayer!
Retour en arrière :
Il faut que je vous avoue quelque chose. Le concert n’a pas vraiment commencé à 21h. Nous avons eu droit à une première partie jouée par Aeroplane. Voici un remix de ‘ Wine Glass Woman ‘, publié plus haut, en guise de première impression.
[soundcloud id=’116670494′ width=’100%’]
Vito De Luca (Aeroplane) est un DJ venu de chez nous (hé oui) aux influences électro-pop, électro-disco. En 2011, Pure FM l’accueillait tous les derniers Vendredis du mois de 21h à 22h. Mais depuis, les choses ont changé et sa renommée mondiale n’a de cesse de croître. Il a mixé dans les 4 coins du monde, notamment au festival américain Coachella (dans lequel l’hologramme de Tupac est apparu l’année dernière). Voici un son de son premier album, sorti en 2010 :
Il a créé son propre label en 2012 : Aeropop. Il y héberge ses collaborations mais produit (co-produit ici) également des artistes tels que Yelle avec ‘L’amour parfait‘.
[soundcloud id=’77800381′ width=’100%’]
Venons-en à la première partie
Je suis donc entrée vers 20h dans une salle quasiment vide. Il y avait au maximum 30 personnes qui baignaient dans une ambiance détente. Le volume a augmenté après quelques secondes. Un gars nous produisait un petit son électro bien sympa sur sa table de mixage. Les gens discutaient et regardaient à peine vers la scène. Quelle sensation pour l’homme aux platines? Il a eu l’air plutôt indifférent. Toujours imprégnée de couleur électro, la musique devenait progressivement Funk, comme pour annoncer doucement Mayer et son groupe. Les gens étaient encore un peu timides et dansaient à peine. On avait plus l’impression d’être dans un bar. Petite à petit, la salle s’est remplie, les gens ont commencé à bouger et le volume s’est amplifié encore une fois. On pouvait voir la concentration sur le visage du mixeur. Il ne regardait presque pas le public. Était-il gêné? Il dansait mais c’était difficile de savoir s’il était content d’être là. À la fin de sa prestation, il a fait un petit signe de remerciement et s’est éclipsé très rapidement. Il nous a quand même offert une heure agréable et installé l’ambiance idéale pour le début du concert. Un grand Merci s’impose. La suite, vous la connaissez…