Interview : Lefto
03 Fév 2013

Interview : Lefto

Beatchronic vous présente sa 3 ème interview

03 Fév 2013

Beatchronic vous présente sa 3 ème interview avec comme invité Lefto: un DJ belge faisant ses preuves à travers ses shows radio très éclectiques tous les dimanches soirs sur Studio Brussel (19-21h), ses tournées mondiales en live set, ses vidéos lors d’événements, ou encore ses organisations de soirées/concerts (Democrazy, 22Tracks, Worldwide Festival, Dour Festival,…).

En guise d’introduction, voici la vidéo de notre partenaire Just One Record pour Lefto

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– Quels ont été tes premiers pas dans la musique? Te rappelles-tu de ton premier mix ?

J’ai d’abord été attiré par la vague typiquement belge appelée “New beat”, c’était une époque très active et intéressante pour la musique belge. J’allais acheter des vinyles au magasin chaque semaine. Par après, lors des 90’s, j’ai été introduit dans le hip-hop : tout d’abord avec la TV et la légende locale Benny B et grâce à mon meilleur ami qui écoutait déjà du hip-hop (surtout avec le groupe De La Soul). Après, à l’école, j’ai rencontré plusieurs personnes qui ont changé complètement le mouvement hip-hop en Belgique; je parle surtout d’Akro des Malfrats Linguistiques aka Starflam Crew. Il m’a initié au turntablism en m’inculquant quelques bases du scratching. Mon père n’a su acheter  qu’1 platine à la fois car il n’était pas possible financièrement de m’en acheter 2 d’un coup. Donc je me suis entraîné sur 1 platine avec 1 cassette, c’était un peu la merde… Je ne me rappelle pas de mon premier mix mais ce dont je me souviens c’est que je faisais des cassettes avec la musique que j’enregistrai de la TV, j’ai fait quelques mixtapes avec des tracks que j’ai enregistré de l’émission Yo! MTV Raps.

– Quel a été l’élément déclencheur du lancement de ta carrière et le déroulement de celle-ci jusqu’à aujourd’hui (tournées mondiales, organisateur de soirées, organisation d’une scène à Dour festival,…) ?

Je pense qu’au niveau local, c’est vraiment mon show radio sur Studio Brussel. Une fois que t’es dedans, que t’as un show sérieux sur la fréquence, avec un bon taux d’audience, tu gagnes de la crédibilité et c’est comme ça que les organisations viennent vers toi te demander de l’aide. Moi, je veux juste aider, être sûr de pouvoir construire un certain mouvement autour de moi et en emportant les talents locaux.

– Raconte-moi une de tes journées types en tant que DJ…

Je ne suis pas de plan journalier en particulier, tout dépend de ce que ma boite mail me dit. Mais j’imagine déjà de grandes choses que je pourrai réaliser : soirées, concerts avec mes partenaires (Democrazy, Dour Festival, Target). A part ça, je suis l’actualité musicale en m’informant des dernières sorties. Je prends le temps d’écouter ce que ma mailbox me donne pour me tenir au courant. Tout ça prend prend un temps considérable pour tout écouter.

– C’est quoi ta botte secrète pour être au courant de toute l’actualité musicale?

Je sais que les gens veulent savoir comment je fais pour découvrir autant de musique mais je ne parle pas de ca.

– Quelle est la pire/meilleure expérience t’étant jamais arrivée en tant que DJ/artiste ?

J’en ai plein, ça passe de simples rencontres avec des artistes jusqu’à être carrément pote avec des gars du milieu que j’ai toujours respecté et avec qui j’ai partagé de gros moments. 2012 a été une année particulière pour moi. Une de mes meilleures expériences a été de faire une jam avec Thundercat à la bass et Chris Dave à la batterie pendant que moi je passais des tracks sur mes platines.

– Quelle est ton opinion par rapport aux majors en général? Constituent-elles des machines à sous laissant de côté la qualité musicale ?

Les majors ne pensent pas en fonction de l’ “art”, ils pensent d’abord “argent” et bien souvent ils pensent “image”. A chaque fois qu’un artiste arrive chez les majors avec un bon projet, ils sont mis à la porte car, selon les majors, ils devraient avoir une exposition musicale plus importante dans le milieu merdique des majors. Je ne sais pas en dire beaucoup plus sur les majors car mon monde est bien moins étendu, mes relations se forgent plus avec les labels créatifs. Honnêtement, il n’y aurait pas de majors si il n’y avait pas de labels indépendants pour leur montrer le chemin qu’ont pris certains artistes.

– Que penses-tu de la place que prend la culture musicale en Belgique et particulièrement au sein des 2 plus grosses communautés (francophone et néerlandophone) ? Quelles sont les disparités touchant la musique dans ces communautés et quels seraient les efforts que la communauté française pourrait faire ?

Pour moi la Belgique, c’est comme deux pays complètement différents rassemblés en 1 seul. En Flandres, l’aspect culturel a toujours eu un caractère fort prononcé  (peinture, musique,…). Et le gouvernement flamand investit de l’argent dans l’art et la culture car c’est essentiel pour faire venir du monde. Le gouvernement wallon a besoin d’investir davantage dans la culture et devrait pouvoir offrir plus d’options à ceux qui sont impliqués dans l’art et la culture en Wallonie. Les structures sont mauvaises au Sud, mais les choses évoluent tout de même, on peut déjà l’observer. Par exemple, il y a des personnes qui vont voir au Nord pour pouvoir créer quelque chose d’égal dans leur quartier. Tout ce que je peux faire mais je le fais quand même, c’est de les soutenir dans ce qu’ils font!

– Nous avons également vu que tu t’étais intéressé au documentaire “Thrive” (à voir sur youtube !!!), que penses-tu de l’ordre mondial dans lequel on se trouve actuellement ? Penses-tu que l’humain a encore des chances de prospérer (quelle serait la place de la musique là-dedans ) ?

Je pense que toute chose sur Terre s’opère selon un cycle. Des changements s’exécutent à chaque moment et à travers chaque chose. Je vise par exemple les magasins de majors qui sont en train de fermer, comme la compagnie HMV, je pense que c’est une bonne chose. On peut peut-être repartir du début grâce à ça, ouvrir des petits magasins de disques. Si les grosses compagnies disparaissent, il y aura surement de la place pour ces petits magasins. Mais pour être honnête, tant que ce monde tournera autour de l’argent, il n’y aura pas d’espoir. La musique ne changera rien, elle nous fera seulement oublier nos malheurs.

– J’ai appris que tu participais au Worldwide Festival à Leysin (Suisse) pour sa première édition, que penses-tu du mélange ski et musique? Apportes-tu une certaine contribution quant à l’organisation de ce festival et si oui, de quelle manière ?

Disons que je contribue indirectement au festival ; je donne mes idées, je joue mes morceaux favoris durant mon live et voilà. Je pense que c’est un challenge de faire le WF dans les montagnes, je suis curieux de voir comment ça va fonctionner. Je pense qu’allier musique et ski/snowboarding pourrait marcher comme ça marcherait très bien avec le skateboarding.

– Parlons futur maintenant, quels sont les projets et évènements auxquels tu participes/organises et dont tu souhaiterais nous faire part? Que nous prépares-tu comme line-up pour la 25ème édition du Dour festival?

Pour l’instant, je suis en train de débuter une résidence au Nouveau Casino (Paris) avec Freshly Cut, une organisation de Montpellier. J’ai supervisé toute la nuit et ça s’est conclu sur un premier succès. La line-up de Dour est presque prête, il y aura un beau petit mix entre : hip-hop, musiciens live, musique electronique et quelques bons DJ’s

– Question ultime, si tu devais taper un C-Walk sur un arc-en-ciel, quelle paire de sneaker mettrais-tu ? Et pourquoi cette paire en particulier ?

Peut-être mes Air Max 1 Safari… Car je les mets seulement quand il fait beau.

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– What were your first steps in music? How did you purchased your first turntables and why did you choose plates rather than an instrument? Do you remember your first mix?

At first I got totally attracted to a typical Belgian movement called “new beat”, that was a very prolific and interesting era for music made in Belgium. I went to the shop buying records every week. From there we entered the 90’s, and got introduced to hiphop, first by tv and local legends Benny B, and my best friend who was into hiphop, De La Soul in particular. Then at school I met a bunch of people who changed the whole game in Belgium, I am talking about Akro of the Malfrats Linguistiques aka Starflam crew. He basically introduced me to the turntables, and the art of (basic) scratching. My father had to buy one turntable at the time as it was too expensive for us to buy both so I practiced my mixes with a turntable and a tape deck, which wasn’t ideal. I don’t remember my first mix, no, but what I do remember is that I used to make tapes with music I’d record from TV, I basically made mixtapes with tracks I recorded from Yo! MTV Raps.

– What was the trigger for the rise of your career and the progress of it until today (world tours, event organizer, organizing a scene at Dour festival22tracks)?

wf2010lefto1I think that for the local part, what really helped was my radio show on Studio Brussel. Once you’re on there, and you have a serious show on the station, with lots of listeners, you gain credibility and organisations appreciate your help, I just wanted to help anyway, making sure to build a movement around me and local talent.

– Tell me one of your typical days as a DJ, what is your definition of the perfect “digger”?

I don’t have a daily structure, it all depends on what the mailbox says. But I think about ideas for great things to happen, parties, concerts with my partners, Democrazy, Dour Festival, Target and I communicate. On the other hand, I look for new releases, I listen to what my mailbox has to give me musicwise which might take me some time to listen to everything.

– If you were talking about your secret weapon to be aware of all music news, what would it be?

I don’t talk about these things, I know people want to know.

– What is the worst / best experience you ever happened to be as a DJ / artist?

I’ve had plenty, from meeting up artists to being friends with artists I’ve always admired and with whom I share great moments but I think that 2012 has been a particular year. One of my best experiences has been to jam with Thundercat on bass and Chris Dave on drums, two great artists world famous for their art and me playing records while they play, that was a special one.

 

– What is your opinion in relation to the majors in general? They are slot machines aside the sound quality?

Majors don’t think “art”, they think “money” and sometimes they think “image”. So, every now and then they come with something great just because it might give some extra exposure next to the big major crap they’re putting out. I can’t really say too much about majors as my world consists of smaller, more creative labels. Honestly, there wouldn’t be no majors if there wasn’t independent labels to show them the way to certain artists.

– What do you think of the role of musical culture in Belgium and particularly in the two largest communities (French and Dutch)? What are the differences related to music in these communities and what would be the efforts of the French community could do?

lefto1I think that Belgium is two different countries in one, that says enough. On the dutch, flemish side there has always been a pronounced cultural aspect, painting, music, and the flemish government puts money into art and culture because it is essential for attracting the world. I think that the walloon government needs to invest more in culture and needs to offer more options to everyone who’s involved in art and culture on that side of the country. The structures are bad in the south but it is slowly getting better, I can already see it. Partly because there’s people looking up to the north and want to create something equal in their area. I can only but support these guys.

– We also saw that you were interested in the documentary “Thrive”, what do you think of the world order in which it currently finds itself? Do you think humans still has a chance to flourish (perhaps through music)?

I think that everything on Earth is about a cycle. Every now and then there’s a switch in things. What I see now for example, the major shops selling music are closing down, thinking of HMV and I think it’s a good thing. From there we could maybe start it all over, opening little record shops again, if the big companies dissapear we will have room for smaller shops. But to be honest, as long as this world will be about money there’s no hope. Music won’t change anything it will only make you forget about it.

– I learned that you participated in the Worldwide Festival in Leysin (Switzerland) in its first edition, what do you think of skiing and mixing music? You bring a certain contribution for the organization of this festival and how?

Let’s say that I contribute undirectly to the Festival, I give my ideas, I play my favorites on the show and that’s what it is. I think it’s a challenge to have the WF in the mountains, I am curious to see how that will work out. I think that music and ski/snowboarding can work perfect just like it would work fine with skateboarding.

– Let the future now, what projects and events in which you participate / organized which you would like to share? We prepare yourself as line-up for the 25th edition of the Dour festival?

Lefto safariRight now I’m starting this residency in Paris at Nouveau Casino with Freshly Cut, an organisation from Montpellier. I curate the whole night and we just had a successful first night. Dour on the other hand is almost done, and I’ll have a beautiful mix between hiphop, live musicians and electronic music and a couple great deejays.

 

– Ultimate question, if you were typing a C-Walk on a rainbow sky, what a pair of sneakers would you put? And why this particular pair?

Maybe my Air Max 1 Safari… just because I only wear those when the weather is great.

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Pour clôturer cette petite interview, je vous propose d’écouter 2 édits/prod que Lefto a tapé car on oublie bien souvent qu’il lâche parfois des petites prods bien fraîches:

Suff Daddy – Come2ULive (Lefto Edit)

Lefto – Papapa

Et pour finir, je vous mets un live set qui s’est passé l’été passé au Worldwide festival à Sète : plage, soleil, maillots, cocktails, bonne vibes…

 

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