G is for Giraffe ?!
06 Mai 2014

G is for Giraffe ?!

Parfois, le destin fait en sorte que

06 Mai 2014

Parfois, le destin fait en sorte que l’on rencontre les bonnes personnes au bon moment. Mais le hasard a pour habitude d’agir lorsque l’on s’y attend le moins. Laissez-moi donc vous conter l’histoire de ma rencontre avec deux des membres du groupe G is for Giraffe…

G IS FOR GIRAFFE

J’étais occupé à travailler chez le glacier Capoue – job d’étudiant pour payer mes études – quand deux géants hollandais pénétrèrent soudainement dans la salle, une guitare et un Melodica à la main. En face de moi se trouvaient Dennis et Cyrion (à gauche sur la photo), et après avoir vainement tenté de comprendre leur accent guttural, je compris grâce à l’Anglais qu’ils réalisaient un documentaire sur le fait de voyager sans argent en échange de musique. Ils m’ont alors proposé de jouer un de leurs morceau contre deux boules de glace. J’acceptai, sans trop savoir à quoi m’attendre…

C’est ainsi que je découvris le groupe G is for Giraffe, à travers la chanson John the Sugar Man interprétée sous mes yeux ébahis. J’en profitai pour leur poser des questions plus précises sur leur groupe, leur rencontre, leur parcours… Et me retrouvai à leur faire goûter les bières belges jusqu’au petit matin, moment où je leur posai ces quelques questions :  

L.A. : Comment vous-êtes vous rencontrés et pourquoi avoir fait de la musique ensemble ?

Dennis : On s’est rencontrés à l’école, vers 14 ans : au début on ne s’aimait pas trop car Cyrion m’appelait Jamaï (célèbre chanteur Hollandais) à cause de mes lunettes. Je ne l’aimais pas trop pour ça au début, mais la musique nous a vraiment rapprochés.

Cyrion : Dave, notre guitariste, était dans notre classe, et on a commencé à jouer à 3 pour le plaisir. Un jour, on s’est dit que “G is For Giraffe” était un chouette nom de groupe car on adorait les girafes. On a donc commencé à créer une page Facebook, à faire parler de nous. A présent, on est 5 dans le groupe, les deux autres étaient des collègues de travail qui sont devenus membres par la suite.

L.A. : Et qu’est-ce qui vous réunit ?

D : La Colle. 100% pure. La colle, ça adhère bien.

C : Je crois vraiment que ce qui nous unit est l’amitié entre Dennis et moi. C’est ce qui réunit tout le groupe. D : Et l’amour pour les girafes !

g is for giraffe 2

L.A. : Pourriez-vous m’en dire plus au sujet du documentaire que vous réalisez ?

C : Ce documentaire est à propos du fait de vivre sans argent avec la musique aujourd’hui. En à peine trois jours à Bruxelles, en jouant dans la rue et en partageant notre concept, on a déjà récolté plus de 40€… On est arrivés en stop, et les gens sont en général hyper sympas avec nous. Le but est simplement de partager notre musique avec le plus de gens possibles et avoir quelques fans un peu partout dans le monde.

D : Quand on était jeunes, on voulait être aventuriers et découvrir le monde ; désormais, on est assez grands pour être aventuriers. On n’est pas là pour voir l’Atomium, ou d’autres monuments. Certaines personnes payent une fortune pour louer un hôtel, taxi, etc. puis ils visitent, ils prennent le train et ils s’en vont. Nous, on veut aller dans les endroits où personne ne va, rencontrer des vrais gens de Molenbeek (lieu de l’interview), où les touristes ne vont jamais. Enfin, on ira peut-être voir le Mannekenpis quand même…

MUSIC-TRAVEL

L.A. : Pourquoi avoir choisi la musique comme “moyen de transport” ?

D : Tout le monde aime et connaît la musique. Peut-être qu’aujourd’hui, on n’est pas encore prêt à aimer la musique de l’autre sous toutes ses formes, mais un jour je suis sûr nous pourrons le faire. Tout le monde pourra s’exprimer comme il veut dans son art, et les autres aimeront ça…

C : Un jour j’ai rencontré un gars qui n’aimait pas la musique… Il aimait juste le son des trompettes… Mais bon, heureusement que tout le monde n’est pas comme ça. Je reste convaincu que la musique est le seul moyen pour unir efficacement tout le monde autour d’une idée, un projet ou un événement.

L.A. : Pour vous, quel est l’âge d’or de la musique ?

C : Question difficile… Je dirais tous les jours. Chaque jour, de la musique est créée, de la vraie bonne musique. La meilleure musique aujourd’hui n’est pas spécialement populaire, elle reste souvent masquée par les gros hits que l’on entend à la radio. Si ça se trouve, il y a 50ans, un bon artiste aurait pu être connu si il persévérait mais aujourd’hui, le surplus d’information auquel on assiste fait qu’il reste dans son coin.

L.A. Où vous voyez-vous dans 10 ans ? Le monde entier vous connaîtra-t-il ?

D : “All across the seven seas, they shall know my name.”

C : Du moment que les gens aiment notre musique, on s’en fout si le nombre de nos fans s’élève à 10 ou 100000. Du moment que les gens prennent de plaisir à nous écouter, c’est le principal. Beaucoup de gens disent qu’ils ne veulent pas attirer beaucoup de fans mais personne ne sait vraiment jusqu’où ça peut aller.

“Your hair is a face…” – Dennis à 4h du matin

L.A. : Pourquoi avoir choisi la Belgique pour tourner votre documentaire ?

C : Pour ça (dit-il en me prenant le PC des mains) :

C : Mes parents l’écoutaient quand j’étais petit et ils me l’ont transmise. Cette chanson parle d’un gars qui voyage dans tous les pays du monde et qui finalement, pense que le meilleur endroit où vivre est la Belgique.

D : Oui, vraiment, c’est pour ça qu’on est venus ici. C’est aussi parce que c’est pas loin, mais bon. La raison principale est la chanson.

L.A. : Un mot en français pour terminer ?

C : “Musique est un train dans la gare.”

D : “Maman était dans le salon et papa fumait une pipe.”

Par ailleurs, le groupe G is For Giraffe a participé à un concours de musique au Mixtream Festival en 2013 et l’a remporté, alors qu’ils n’avaient pas vraiment préparé leur spectacle à fond… Comme quoi, le talent et la simplicité priment parfois sur la méthode académique et conventionnelle. C’est ce qui leur a donné le déclic d’agrandir leur notoriété au-delà de leurs frontières. Et en parlant de frontières, voici la vidéo du documentaire qu’ils ont réalisé en visitant notre plat pays, pour ceux qui comprennent le néerlandais… :

Après les avoir raccompagnés jusqu’à la Gare Centrale, je leur promis que cet article allait sortir, et que si Beatchronic organisait un festival d’ici peu, on les inviterait avec grand plaisir… Après tout, pour se faire de nouveaux contacts dans le monde de la musique, il suffit simplement de se laisser aller, de s’ouvrir et d’aimer. Pas besoin d’argent donc pour être heureux, un peu de musique suffit amplement à nourrir l’âme de l’humanité. Pour conclure, quoi de mieux qu’une démonstration du folklore auto-dérisoire de nos voisins des Pays-Bas… A très bientôt ! :

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