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L’étape bruxelloise du périple d’Oddisee

All Eyes On Hip Hop, l’association dont le but est de “créer une bonne vibe pour tous les amoureux de la musique Hip-Hop sous tous ses aspects”, a organisé un concert à trois têtes il y a quelques jours au VK*. Nous avons pu assister aux prestations de Grey, Pink Oculus et Oddisee dans la salle du quartier de Molenbeek.

C’est aux alentours de 19h10 qu’une mini foule très éclectique s’est précipitée aux abords de la salle de concert du VK*. Cette foule semble perdue au milieu de nulle part dans le quartier Ribaucourt qui est loin d’être le symbole de diversité. On peut même apercevoir 2 jeunes imberbes, très certainement encore mineurs dans cette petite file. Comme quoi rien n’est encore perdu, ils ne sont pas tous fans de Gradur ou de Kaaris. La musique retentit au loin et la frustration de ne pas pouvoir entrer pour en profiter se fait ressentir dans la foule un peu plus volumineuse. Pas moins d’un quart d’heure plus tard, les portes s’ouvrent enfin et ceux qui semblent être les gérants nous laissent entrer après un détour pour aller chercher de quoi se sustenter au snack d’en face, un durum poulet sans aucun doute. Bref, passons directement au début des hostilités…

Grey

Il est maintenant 20h00 et la salle se remplit très timidement sous le son du DJ chargé de l’ambiance de la soirée. Il faut dire qu’Oddisee est annoncé pour 21h15. Cela n’empêche pas aux 3 jeunes hommes de se poser sur scène: un guitariste, un MC et un DJ. Grey se présente sommairement en anglais avec un accent qui paraît natif. Il ne faut pas se laisser avoir, ce producteur/rappeur/chanteur est bien de chez nous : la région d’Anvers.  Il enchaîne directement et fait résonner son flow dans la salle un peu plus remplie. Et c’est sur Who you are que le guitariste nous offre son premier solo, solo dont nous ne profiterons pas dans son entièreté à cause d’un problème sonore. Ils enchaînent ensuite sur une demi-dizaine de sons qui ne sont pas tous sur les plates-formes du rappeur.

Cet Anversois est un artiste à conseiller vivement à tous les amateurs de Hip Hop new school et aux autres aussi. Il ne faut pas se fier à ses 400 followers sur Soundcloud, comme on le sait tous, la qualité ne fait pas la quantité. Et Grey a très certainement des tonnes de pastilles de qualité à nous refiler. Malgré les quelques problèmes techniques, nous étions contents de voir un instrument de musique sur scène, ce qui fait souvent défaut aux producteurs de musique électronique d’aujourd’hui, surtout quand ils sont en début de carrière. C’est assez brutalement que la partie de Grey se termine, ce qui reflète assez bien sa manière d’échanger avec le public tout au long du concert : brut de décoffrage. Sans que l’on s’en soit réellement rendu compte, le peuple s’est condensé à l’arrière de la salle. On entend maintenant son bruit au-dessus de la musique du premier DJ revenu nous faire patienter. Patienter ? C’est vite dit ! En réalité, il nous a passé 2,3 sons et nous a laissés bredouilles (What’s the point man???). 

Photo: Ton Desmar

Photo: Ton Desar

Nous avons donc attendu 10 minutes de plus avant que l’Hollandaise Pink Oculus débarque en mode attaque, rappant a cappella avec une puissance vocale sans nom. Une fois la musique lancée par ses compagnons de scène, un au synthé et un autre à la batterie – ressemblant fortement à Taboo des Black Eyed Peas au passage – elle se met à chanter et on ne perçoit plus cette puissance dans sa voix. Les instruments ont pris le dessus sur elle, mais elle compense en dansant très énergiquement. Elle paraît même en transe. Elle prend une sorte de maracas et nous fait un son hybride entre de l’Afro et du Grime façon Lady Leshuur. Quand vient la fin du concert, on peut penser qu’elle a un peu trop de manières, ce qui peut être quelque peu agaçant. Mais le fait qu’elle semble possédée et son énergie auront vite fait oublier ce constat très vite. C’est assez impressionnant toutes ces personnes dans un seul corps, surtout si menu.

Pendant sa prestation, un des musiciens de Good Compny, le live band d’Oddisee sort discrètement sa tête pour admirer le public qui l’attend. Il a surement hâte d’être sur scène, faut dire que c’est une véritable boule d’énergie. Il nous le prouvera plus tard derrière son synthé. Vient alors la fin du live de Pink Oculus, le DJ revient pour nous mettre du Action Bronson pendant que le staff monte le matos pour Oddisee et son crew. A cette heure de la soirée, les odeurs de transpiration se font sentir. Qu’à cela ne tienne, Good Compny commence avec un petit son d’intro assez groovy. Puis c’est au tour d’Oddisee d’arriver tranquillement sur scène, en mode «posé avec sa tasse de thé» . 

Il entame Ready to rock, choix assez interpellant étant donné que ce morceau est extrait de l’album People Hear What They See qui date de 2012. Sur la track suivante, le guitariste rencontre un problème technique, il semblerait que sa guitare ne fonctionne plus. Il sort carrément de scène pour demander de l’aide. Ses efforts seront néanmoins vains, impossible de régler le problème. Oddisee tente de noyer le poisson en plaisantant à son sujet : «He is unprofessional» , il se place derrière son micro pour singer son acolyte, il se met même à raconter une anecdote pour faire oublier l’attente. Ils se résolvent finalement à continuer sans la guitare sur The goings on.

Mais le guitariste insiste, il sort de scène une nouvelle fois, sans qu’on ne sache réellement pourquoi cette fois-ci. What’s going on really ? Quand, coup de théâtre, le guitariste de Grey offre son instrument. Après quelques recâblages, Good Compny et Oddisee reprennent sur That’s love, on sent une réelle connexion entre tous ses hommes présents sur scène. Ça suinte d’amour au beau milieu de toute cette testostérone. La cohésion est le maître-mot, Oddisee évoque même leur nouvelle recrue absente: Olivier Saint-Louis aussi connu sous le nom d’Olivier Daysoul. Ils poursuivent en mode marathon sur First choice, Book covers, Contradiction’s Maze et les solos expéditifs des musiciens se multiplient. On a même droit à une petite session beatbox tout en harmonie.

Après ce bombardement de sons, il est difficile d’identifier LE moment fort du concert, ce moment où les esprits convergent, où le MC semble perdre pied dans le flow de ces musiciens. Quoi qu’il en soit, le concert se poursuit sur Own Appeal et se termine en laissant une légère impression de «pas assez» . Il y avait un certain manque de conviction de la part de ces derniers artistes. On croirait qu’ils sont venus simplement pour assurer le minimum syndical. Aucun d’entre eux ne fait d’effort supplémentaire pour chauffer ou rebooster le public. Sauf peut-être le gars derrière le synthé qui, comme à son habitude, danse comme une furie. Les autres semblent essoufflés, un essoufflement surprenant, car The Good Fight Tour a officiellement débuté il y a moins d’un mois. Il est vrai qu’ils étaient présents à Couleur Café, peut-être auraient-ils enchaîné trop de lives, ce qui aurait pompé toute leur énergie ? En tout cas, on leur souhaite bien du courage pour arriver au bout de cette tournée qui s’achèvera en décembre.

G is for Giraffe ?!

Parfois, le destin fait en sorte que l’on rencontre les bonnes personnes au bon moment. Mais le hasard a pour habitude d’agir lorsque l’on s’y attend le moins. Laissez-moi donc vous conter l’histoire de ma rencontre avec deux des membres du groupe G is for Giraffe…

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