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Chapelier Fou : la preuve par 4

Troisième album, troisième représentation au Botanique (dont une avec Third Eye Foundation), trois nouveaux musiciens sur scène : l’obsession mathématique de Louis Warynski alias Chapelier Fou a, une fois de plus, frappé. Retour sur l’équation mystérieuse de celui qui préfère les hautes formes de l’expérimentation musicale au haut-de-forme.

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L. Subramaniam : au coeur de la Musique Carnatique

Il existe de par le monde des artistes capables d’élever l’âme de leurs auditeurs en quelques notes. C’est le cas du violoniste Lakshminarayana Subramaniam, qui parvient à faire pénétrer à ceux qui l’osent leur propre conscience et y entrevoir cette essence universelle qui nous relie tous.

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Série « un artiste – un concerto », no. 4 : Respighi ranime le violon

En simplifiant les choses au maximum, on peut dire qu’il existe deux approches distinctes mais d’égales importances, deux angles possibles, quand un compositeur écrit un morceau pour violon. On parlera, vulgairement, d’une méthode “harmonique” et d’une méthode “virtuose”; la première utilise l’instrument pour ses qualités en combinaisons presque constantes avec d’autres (nombreux ou limités), la seconde va plutôt en explorer les infinies possibilités techniques avec un style de composition extrêmement complexe de façon à mettre en exergue la science du musicien, ce qui transforme le concert en véritable événement sportif. La plupart des écoles en matière de violon gravitent autour de ces deux notions. Dans l’oeuvre qui nous sert d’exemple aujourd’hui, le compositeur italien Ottorino Respighi (1879-1936) procède plus de la démarche harmonique, l’enrichissant de son originalité. En effet, ce musicologue est un personnage fascinant à étudier car son approche englobe un niveau supplémentaire de réflexion intellectuelle et artistique. Il fait partie de ce qu’on pourrait appeler un courant nostalgique, une vision de l’art qui se perpétue sans cesse puisque, par définition, elle s’attarde sur le passé (et si le futur est une chose abstraite et incertaine, ce qui nous précède existe factuellement par essence). Selon cette optique particulière, l’artiste utilise sa connaissance des techniques antérieures ou des concepts archaïques pour les remettre au goût du jour en y insufflant sa propre identité. Respighi était, lui, un passionné des 16e, 17e et 18e siècles, autrement dit de la renaissance, du baroque et de la période classique. Pour son concerto gregoriano pour violon, P. 135, écrit en 1921, l’inspiration choisie par l’artiste fut celle des chants grégoriens (comme le suggère le titre de l’oeuvre) dont la structure spécifique devait être exploitée de façon novatrice, une tâche difficile. Ainsi, pour comprendre le langage musical de Respighi et mieux réaliser concrètement ce que signifie son idéologie culturelle en termes de sons, il est crucial de connaître les multiples spécificités du chant grégorien. Déjà répandu au 11e siècle A.D., cette musique lithurgique était sous le contrôle absolu de l’église et devait soutenir les textes sacrés selon une procédure stricte : un choeur et (parfois) un soliste déclament des versets en latin sans autre accompagnement musical, à l’unisson. Le but visé par une telle pratique, c’est l’harmonie avec dieu, la sérénité confessionnelle avec l’entremise d’un art construit méthodiquement. La fabrication d’un chant grégorien est fondée sur deux concepts : la modalité et le rythme, chacun offrant une clef de compréhension de l’oeuvre étudiée ici. Une première spécificité dérive d’une pratique qui existait déjà en Grèce Antique, la modalité désigne en quelque sorte le décor mélodique général appliqué au morceau qui suit un chemin en huit étapes ou modes; ces derniers reflètent tous une émotion particulière s’enchaînant comme suit : grave, triste, mystique, harmonieux, joyeux, dévot, angélique et parfait. Ensuite le rythme caractéristique du style grégorien évolue selon une esthétique des mots, de la juxtaposition des syllabes comme le ferait un poème; cette manière de procéder n’entre pas dans le champ d’action de l’écriture musicale moderne d’où la difficulté pour l’auteur de traduire ce qu’il imagine sur le papier. Voici donc les deux axes par lesquels il est bon d’aborder le concerto du jour. D’abord il faudra garder en tête que, plus qu’un découpage en mouvements, on écoute une séquence continue avec une évolution dans les ambiances et les ressentis. Ensuite, il faut imaginer que chaque note est un mot, chaque thème une phrase, chaque mélodie une strophe. L’auteur nous parle. Il utilise d’ailleurs, pour ce faire, des thèmes traditionnels du chant grégorien, précisant les rôles sur la partition, le violon est un chanteur soliste qui dirige l’orchestre (qui joue le choeur) dans une homélie “rustique”. Voici ma lecture personnelle de l’oeuvre, libre à vous d’en effectuer une autre, séparée de la mienne, sans guide. Tout commence par un appel lancinant (les  bois) au milieu du brouillard (les cordes); le violon surgit en quelques courbes, sorte de lumière pâle effectuant des allers et venues délicats et sérieux. Le morceau prend de l’altitude, le rythme accélère, peu de brumes à l’horizon. C’est un train courant d’une vallée d’herbes folles à une autre avec impétuosité. Quelques changements de texture, le calme retrouvé en alternance avec des vagues plus nerveuses offre une palette originale de sons contrastés, oxymores judicieuses. Cette impression de campagne persiste, plus tendre avec des incertitudes, des larmes ou de la rosée, c’est plus rêveur. Soudain, l’intensité se fait plus forte, retombe, le violon est dans un monologue ému, imprégné de passion, de rigueur, il nous dit ses visions, ses doutes, ses joies, ses profondeurs. L’orchestre suit doucement, pas à pas, mesure après mesure; une montée progressive, un pèlerinage culminant avec majesté vers un lyrisme déchirant, on nous crie de la beauté, on explose d’un romantisme exacerbé où tout est mélange, richesse, envolée. Retour sur terre, parmi les hommes simples où maître violon articule des ondulations caressantes, des cascades et des sentiments plus durs, plus violents (soutenus par des coups saccadés en arrière-fond). On sonne une retraite, un recueillement bizarre qui s’escarmouche en nouvel assaut romantique, moins grandiloquent peut-être, mais toujours aussi superbe. C’est comme un lierre inexorable qui sussure des mots doux, des sagesses ? Après une courte communion, la joie déferle avec une puissance incroyable et une mélodie délicieuse (basée sur un Alléluia). Il s’ensuit de l’héroïsme musical entrecoupé de sections intimes, lunaires, le tout élaboré comme une poésie exhaltante sans discontinuer grâce à des harmonies sensationnelles. Et, avec un retour constant de la mélodie de départ, le mouvement se lance d’un immeuble et vole vers des infinités suprêmes d’expressionnisme, voyant les seules parties complexes (virtuoses) du violon qui, après son périple multiforme arrive à une  sorte de perfection, un paragraphe magistral. C’était l’ambition d’Ottorino Respighi d’exprimer son tempérament, sa personnalité, via une combinaison houleuse mais réussie, celle de l’ancien et du nouveau, du grégorien et du moderniste, cette dualité s’exprime avec un langage particulièrement complexe qui, décodé, ouvre à des sens, à des hauteurs, à des immensités vastes, inconnues, délectables, inexplorées… A bientôt.

Opus Cosmique

Pyotr Ilyitch Tchaikovsky (1840-1893) avait une personnalité complexe et fragile. Prompt à la colère, au désespoir, à l’extase, ses changements d’avis répétés et son tempérament impulsif lui ont valu de nombreuses querelles avec ses collègues; habité par l’angoisse, son comportement, parfois irrationnel, a participé, sans doute, au développement de sa musique. Eternel insatisfait, terrorisé par la désaprobation de ses pairs, Tchaikovsky s’est souvent tourné, pendant la seconde partie de sa carrière, vers Nadezhda von Meck (1831-1894), pour soulager son insécurité naturelle. Leur relation est incroyablement passionnante à étudier, von Meck était une grande admiratrice de son oeuvre; et par l’entremise d’un ami commun, le compositeur et pianiste Nikolai Rubinstein (1835-1881), elle entama une correspondance assidue avec Tchaikovsky et lui procura également une aide financière cruciale pour la liberté artistique de ce dernier; leur association dura, en tout, plus de 17 ans. Une bienfaitrice donc, une confidante, Pyotr Ilyitch avait trouvé quelqu’un à qui parler de son travail sans appréhension. Pourtant, malgré leur amitié sincère, très tôt dans leur correspondance, les deux parties décidèrent, d’un commun accord, de ne jamais se rencontrer; veuve, Nadezhda craignait pour sa réputation et n’osait pas se lancer dans une relation aussi intense*; Tchaikovsky, lui, en idéaliste, avait peur d’altérer leurs rapports en faisant le contraire. Si je m’attarde à ce point sur Madame von Meck, c’est en raison du rôle majeur qu’elle occupa dans l’écriture du morceau dont je traite aujourd’hui, le trio pour piano op. 50, composé à Rome entre Décembre 1881 et Avril 1882.  Il est dédié “à la mémoire d’un grand artiste”, à savoir Nikolai Rubinstein, emporté par la tuberculose le 23 Mars 1881. Mais la véritable prémisse de ce morceau remonte encore à l’année précédente. Nadezhda écrivait alors à son protégé : “pourquoi n’écririez-vous pas un trio prochainement ?”. Dans sa réponse, le compositeur soutenait que, pour lui, la combinaison acoustique du violon, du piano et du violoncelle, sans autre accompagnement, était parfaitement incompatible, une véritable torture pour ses oreilles. En dépit de cette impression, l’idée d’un pareil travail s’accrocha à son esprit, et le conduisit progressivement à un volte-face caractéristique de sa nature contradictoire, comme le prouve une autre lettre adressée à von Meck qu’il rédigea le 27 Décembre 1881. Tchaikovsky explique : “Malgré mon antipathie pour une telle association d’instruments, je pense expérimenter ce style musical auquel je n’ai encore jamais touché. J’ai déjà écrit le début d’un trio. Si je compte le finir et s’il s’avérera, par la suite, être un succès, je n’en sais rien mais j’aimerais beaucoup conduire ce que j’ai commencé vers une conclusion heureuse… Je ne vous cacherai pas le grand effort de volonté qu’il m’a fallu pour poser mes idées dans cette forme nouvelle et inhabituelle. Mais je voudrais sincèrement dépasser toutes ces difficultés.”; il devint, peu à peu, complètement absorbé par cet opus, y travaillant sans relâche, avec passion, peaufinant les moindres détails pendant des mois avec l’aide d’autres musiciens et toujours encouragé par l’enthousiasme de Nadezhda von Meck. Une série de performances privées s’enchaînèrent par la suite, notamment lors d’une commémoration au Conservatoire de Moscou, un an après la mort de Rubinstein. Précisons encore, pour l’anecdote, que le morceau fut choisi en 1891 par l’ambassade russe à Washington D.C. (USA) pour une réception en l’honneur de Tchaikovsky qui visitait le continent. Aujourd’hui, ce trio est considéré comme une pièce maîtresse de la musique de chambre et fait l’objet d’incalculables performances extrêmement prestigieuses partout dans le monde. C’est une oeuvre résolument tragique, traditionnellement jouée d’une seule traite ou avec une courte pause, selon les spécifications de l’auteur, ce qui exige de l’endurance et une formidable virtuosité de la part des musiciens. Il n’y a que deux mouvement : le premier s’ouvre sur une mélodie affligée qui croît avec beaucoup de subtilité, de force, et subit toutes sortes de développements le long de vifs échanges entre le piano, le violon et le violoncelle; le second consiste en un thème décliné sur 12 variations originales et poignantes qui culminent avec un final déchirant et lugubre, celui-ci laisse les spectateurs les plus sensibles littéralement anéantis; dans la version live que j’ai choisie, on peut apprécier tout l’effet de ce final dans le silence estomaqué du public, prélude d’une ovation inévitable. Le morceau est pourvu d’une qualité presque symphonique tant le compositeur est parvenu à tirer le maximum des possibiltés sonores de chaque instrument. Il s’étire, se cabre, se métamorphose à l’infini, une transposition musicale de la détresse et de ses nombreux visages. Entre la peine face à l’absence, les souvenirs attendris, la rage envers la fatalité, on s’égare d’un ressenti à l’autre, on est tantôt dévasté, tantôt sous le charme, c’est une cascade de surprises. Les harmonies sont divines, elle offrent une saveur supplémentaire à ce déballage vibrant de sons merveilleux. Ce trio frénétique se distingue enfin par son ambiance intime couplée, par je ne sais quel miracle, à une exploration cosmique de l’imaginaire. Délicat, inspiré, émouvant, les adjectifs s’accumulent et se mélangent pour décrire cette danse féérique, une preuve magistrale parmi d’autres du génie créatif d’un homme qui fut hanté toute sa vie par le doute…
A très vite !
* Petite information complémentaire quant à la nature des relations entre P.I. Tchaikovsky et N. von Meck : aucune ambiguïté ne subsiste à propos d’un amour platonique ou d’un rapport charnel entre les deux correspondants, le compositeur était homosexuel et ce malgré un mariage catastrophique consenti pour éviter les préjudices et surtout les menaces qui pesaient lourdement sur la communauté homosexuelle au 19e siècle en Russie et partout ailleurs.

 

WebChronic #One

Qu’est ce que c’est le WebChronic ? En quelques mots, c’est une sélection de vidéos insolites qui tournent sur le web ayant au moins un rapport musical. Nous avons décidé d’arrêter de faire des playlists et d’explorer un concept beaucoup plus intéressant, original et léger.

Un WebChronic sera mis en place chaque semaine, tous les samedis, avec un top 5 des vidéos récoltées. Des vidéos déjà postées sur la page facebook peuvent réapparaître.

Enjoy 🙂

Prestation des célébres JabbaWockeez au America Best Dance Crew dont ils sont les gagnants de la première saison 


Bryson Andres, violiniste de rue nous fait redécouvrir la pureté d’un instrument vieux comme le monde.


R16, Tournoi de BreakDance qui se déroule en Corée du Sud. Voici leur Trailer ! (Music : Justice – Water Of Nazareth)


YakFilm encore et toujours (Music “Voodoo” by soFly & Vicelow)


Madeon, très jeunes beatmakeurs français nous proposent un remix de 30 sons Pop.

Une promesse non tenue

Tout est noir autour de vous. Vous entendez les grincements incertains d’un archet malhabile glissant sur les filins désaccordées d’un violon qui semble tout près, puis, tout d’un coup le soleil perce la ligne d’horizon alors qu’au même moment, des notes plus claires parviennent à vos oreilles.

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