Avez-vous déjà eu l’occasion d’entendre de la musique dite “concrète”? Avez-vous déjà eu l’occasion d’écouter en cours la célèbre oeuvre de Pierre Henry s’intitulant “variation pour une porte et un soupir”? Venez, je vais vous faire découvrir cela de plus près…
Un peu d’Histoire…
Concrètement (c’est le cas de le dire) cette musique est née d’une idée assez originale qui a germé dans l’esprit d’un français travaillant dans la radio dans les années 40 : Pierre Schaeffer. À l’époque, chaque ménage ne possédait pas de télévision et il était à la mode de raconter des histoires, des contes à la radio. Pour donner un rythme à ces histoires, les conteurs utilisaient divers bruits accompagnant les faits et gestes des héros. Notre ami Pierrot s’est alors posé la question de voir s’il n’était pas possible de les arranger de façon cohérente pour en faire de la musique… il le fit et donna naissance à l’art acousmatique, autrement dit : la musique concrète. Ce nouveau courant fut repris par plusieurs artistes renommés dans ce milieu et cela nous donna plusieurs oeuvres telles que “Psyché Rock” (qui fit la bande son de la série FUTURAMA) ou encore “variation pour une porte et un soupir” un classique du genre…
Et maintenant?
En fait pour être tout à fait honnête, si j’écris cet article c’est parce qu’il m’est arrivé une chose étrange le vendredi 15 mars 2013…
En effet j’avais été invité avec un ami par Musiqu’3 à venir voir un concert s’intitulant : “Laps ensemble” dans le cadre des “Ars Musica” à la raffinerie de Molenbeek. Quelle ne fut pas ma surprise quand, avant le début de la représentation, j’entendis parler dans l’assistance des oeuvres de Pierre Henry et Schaeffer et de musique concrète! Elle fut plus grande encore quand la représentation débuta : un mini orchestre composé d’un violoncelle, d’un violon, d’un trombone et d’un piano était entouré par 3 gaillards, l’air sérieux, branchés sur leurs Mac avec une table de mixage.
Lorsque la musique démarra ce fut indescriptible : une horde de son incohérents entre eux et complètements fous nous assailli les oreilles et il fallut plusieurs minutes à l’assistance pour distinguer de quoi il en allait être durant les 3 heures de concert.
Je pensais que j’allais sortir fou de là, m’ennuyer comme jamais dans une musique très intellectuelle. Mais au fur et à mesure que les mouvements passaient, la musique me transporta dans des mondes étranges et envoûtants. En fermant les yeux je me perdis dans un rêve éveillé dirigé par la musique qui passait sans aucun rythme “normal” comme on a l’habitude d’entendre. Une fois je me battais dans les tranchées de l’Yser, une autre fois je voyais un troupeau de baleine se faisant attaquer par un requin affamé… Bref pour tout vous dire j’étais emporté par cette musique comme jamais je ne l’avais été. Et cela sans avoir bu une gouttelette d’alcool avant!
Je sortit de là plus énergique que jamais, cette musique était tellement surprenante qu’il avait été impossible de s’en détacher, les instruments étaient utilisés de façon peu commode, comme si ces musiciens réinventaient devant nous une nouvelle manière de faire de la musique.
Mode d’emploi…
Le concert décrit ci-dessus était un concert de “laps music” qui est un style qui met l’échange en avant. En effet, chacun des trois hommes au Mac avait apporté une compo à eux. Lorsque celle-ci était lancée l’autre devait composer en live sur sa musique dans un subtil et sérieux échange de regards et de bruitages sortant de leurs logiciels “open-source”. Ce qui rendait cette musique encore plus intéressante, on n’était plus dans une battle ou duel mais bien dans un jeu de complémentarité musicale alliant subtilité et compréhension.
Morale de l’histoire
Rien ne sert de s’enfermer, toute expérience est bonne à prendre et qui sait peut-être Justin Bieber un jour sortira un album digne des Guns 😉
Très bon article jusqu’à la dernière phrase haha
Je dis pareil que Primus: ton article est génial!
“Mets un peu plus de niveau parce que je perçois quelque chose de mystérieux” Pierre Henry