Burden In My Hand, du sable plein les oreilles…
13 Juil 2013

Burden In My Hand, du sable plein les oreilles…

Je vous emmène aujourd’hui en territoire sec…

13 Juil 2013

Je vous emmène aujourd’hui en territoire sec… Dans les sables où les mirages rendent fous, et où vous ne vous rapprochez jamais de l’oasis. 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, des présentations s’imposent. Cher lecteur, Soundgarden.

Formé en 1984 et l’un des plus fiers représentants de l’alternative rock, style propre à la décennie suivante, Soundgarden, mené par le chanteur/guitariste Chris Cornell propose à nos oreilles un son original, pas frais, mais efficace. Sans jamais craindre l’excès, le groupe crée des ambiances inquiétantes, sombres, mystiques notamment avec leur très renommée “Black Hole Sun”. La puissance de Mr. Cornell au chant parvient à entraîner les esprits, les envoûter, dans des morceaux parfois très mélancoliques et sombres, toujours puissants (“Fell On Black Days”). L’efficacité de leurs chansons augmente encore grâce à la puissance des paroles, en phase parfaite avec les tons utilisés.

C’est parce que le texte et la musique apportent tant l’un à l’autre que la suite est accompagnée du morceau, afin que votre découverte soit plus riche…

Sur le thème de la soif, tout d’abord, nous embarquons. La soif, bien sur d’eau, désert oblige, mise en avant par un riff très sec, direct, qui nous parvient pur aux oreilles, couplé d’une voix aux notes puissantes et assurées, qui font frémir dès la première perception.

C’est grâce aux sonorités produites par une chanson écrite en open C (accordage de la guitare) que l’on accède à cet univers dépourvu de pitié, car dépourvu aussi de gêne, de refoulement ; l’esprit du personnage principal. il nous conte l’histoire très simplement : J’ai emmené mon amour dans le désert, je l’ai tuée parce que j’ai encore un fois perdu l’esprit. Avec la folie, l’amour et la mort, les thèmes mystiques et indémodables de la musique sont de retour.

Cependant, ici, la manière de les traiter, au delà de la justesse avec laquelle ils sont exprimés, rend la composition exceptionnelle et originale.

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Assoiffé, donc, de découvrir les secrets de cette chanson, j’explore et m’interroge. Je trouve, sans devoir trop creuser une ligne de basse (marque de fabrique, mine de rien, de Soundgarden) absolument délicieuse, juste et innovante. Elle ne se contente pas de servir parfaitement la musique et son propos, elle amène de la profondeur et de la volupté, une vraie continuité à la musique ; du couplet sec et cruel, sans méchanceté, au refrain, littéralement transpirant. Suant, en effet, des sonorités légèrement arabes chéries par le groupe ainsi que d’une énergie sombre et puissante, sans toutefois sembler menaçante.

Une chanson qui, donc n’implique pas l’auditeur, qui n’incite ni n’entraîne à la folie ou au meurtre, qui expose simplement le résultat de celle de ce mystérieux personnage. Car il s’agit bien de mystère, voilà bien le mot qui définit l’ambiance générale de ce morceau, comme une brume mystique, légère tempête de sable, enveloppant le tout légèrement. Jamais gênante, toujours présente. Comment parler de meurtre sans souffrance dans la voix, avec tant de détachement? Comment évoquer l’amour perdu par sa faute? Le mystère n’apparaît pas clairement, en effet, rien n’est caché, voilé et au grand jour se dévoile la vérité. Ce procédé va créer cette brume mystique, non autour de l’histoire, mais du personnage lui-même : L’histoire d’un homme perdu racontée avec assurance et force, l’histoire d’un désert, pourtant si pleine et riche. Les contradictions subtiles laissent flotter le doute, nous emportent dans les tourbillons sablonneux d’un esprit tourmenté, nous spectateur impuissant et calme. Le flot tari de ce lieu asséché pousse alors notre esprit vers lui-même, vers une oasis de paix et une représentation personnelle de la scène, laquelle (pour moi) ne comporte aucune violence choquante, cette dernière étant filtrée et emportée par l’ensemble musical si bien agencé.

 

 

J’ai décidé qu’il était bon d’attribuer des couleurs aux morceaux et la couleur dominante de celui ci semble être l’orange. Un orange ocre, pur et clair entouré d’un gris blanc, tirant par moment vers un rougé orangé, dégoulinant.

Je vous laisse ici, mon travail est terminé, profitez du temps qu’il reste à votre esprit en communion avec cette oeuvre.

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