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Faux départ pour Bloc Party

Après quatre longues années d’absence depuis l’album Four (2012), Bloc Party revient vers son public avec Hymns. Tout nouvel album annoncé depuis 2014, qui sortira pour le début de 2016 seulement. On les attendait pour se régaler, mais force est de constater qu’on n’a pas été rassasié dans les règles de l’art.

Concert sold-out oblige, la fosse, les gradins, les balcons, le “coin paradis” du Cirque Royal sont remplis au maximum, ça promet. L’apparition du groupe semble dénuée de motivation, Kele nous gratifie d’un petit “Hello” (mais sans plus) à son arrivée puis le groupe enchaine sans tarder sur leurs nouvelles compositions. Celles-ci nous déçoivent, on doit l’admettre. En effet, ne sachant pas sur quel rythme danser ni sur quelles paroles chantonner, le public reste mou et inflexible. Probablement dû au fait que c’est un concert découverte, à l’aveugle. Mais au delà de notre ignorance, le concert était lent, un manque de peps apparent pour du rock alternatif UK. Même si on voulait tous être dans le coup en venant ce soir, on regrettait déjà l’achat onéreux du ticket.

Non, en somme nous étions tous des touristes devant du Bloc Party reformé avec deux nouveaux membres: une charmante batteuse (Louise Bartle) et un bassiste qui a du mal à se placer et à intégrer l’atmosphère concert (Justin Harris). Ils nous donnent certes du célebrissime Banquet (tout de même, c’est la moindre des choses), premier titre qui les a lancé sur l’album Silent Alarm (2005). Mais aussi du Flux (2007), So Here We Are (2005) ou Octopus issu de Four (2012). Cela dit, pour vraiment nous chauffer comme il se doit, il nous aurait fallu un bon petit The Prayer ou Two More Years (où la batterie de Matt Tong à l’époque nous faisait vibrer). En contrepartie, on découvre leur performance du single The Love Within issu du nouvel album, mais qui ne nous enchante pas plus que ça.

Le point culminant de la soirée, qui leur vaut une petite note au dessus de la moyenne, c’est lorsqu’un jeune fan au premier rang annonce grâce à sa pancarte géante qu’il voudrait fêter ses 21 ans en jouant One More Chance à la batterie. Voeu exaucé. Et c’est qu’en plus il a assuré le petit: c’était le seul gros moment où tout le public (majoritairement masculin) claque des mains, chante et danse. “Bloc Party make your dream come true” lance Kele Okereke… on repassera pour ce nouvel album assez décevant en live finalement. A découvrir toutefois lorsque Hymns sera sorti, on vous tiendra au courant, promis.

Le réveil de la force pour IAMX

L’Ancienne Belgique était en feu ce samedi 7 novembre aux alentours de 20h30. En effet “Metanoia”, sixième album d’IAMX (UK) sorti en octobre 2015, a réuni tous les fans inconditionnels autour de Chris Corner, chanteur emblématique. Son charisme sévit depuis 2004, année de sortie de son premier album Kiss + Swallow. Depuis lors, la sauce n’a fait que prendre de plus en plus grâce au second album, The Alternative (2006) dans lequel Spit it out et President ont fait l’unanimité quant au succès du style barré mais hypnotique d’IAMX qui arrive à mélanger de l’electro pointilleux avec du rock indie.

L’album sorti à peine une semaine après, “CCx” et ses trois musiciens (Janine Gezang, Sammi Doll et Jon Siren) tous aussi déjantés, annoncent leur Metanoia Tour qui débute des Etats-Unis jusqu’en Russie en passant par le Canada et autres grandes villes européennes. Autant dire que l’envie de se revoir est réciproque. La fosse, mais également les balcons et la tribune de l’AB étaient noirs de monde.

C’est évidemment sur l’arrivée sur scène de M. Corner qu’on se rend compte à quel point il nous avait manqué pendant deux ans. Et à chaque fois c’est la même émotion qui nous revient: l’extase. Tout simplement parce que ce n’est jamais “juste” un simple concert mais un show à lui tout seul. Toujours vêtu de noir, que ce soit pour un costume excentrique ou pour un sweatshirt “design-é” par ses soins (comme cette année), le personnage nous attire tel un aimant. Constamment accompagné d’un maquillage sombre ou de paillettes, avec un képi orné de plumes et de strass, il nous reflète le côté sombre de ses paroles mais aussi celui du showbiz dans lequel IAMX s’est vu être très vite confronté à ses débuts. Sa prestance et présence scénique nous animent à un tel point qu’on souhaite tous être ses fans préférés parmi ceux de sa tournée européenne. Toutefois, il aime se faire discret, jamais Ô grand jamais les spots ne lui éclaireront le visage couvert de paillettes. Mais on le lui pardonne puisqu’on sait que son excentricité légendaire représente le côté face du leader. En effet, il ne cesse de recentrer ses fans sur le fait que dans sa vraie vie (son côté pile), il n’est absolument pas ainsi, se promenant dans les rues comme tout le monde avec son chien blanc très poilu, sans maquillage ni paillettes et sans fans.

IAMX nous fait découvrir Happiness (premier single de Metanoia) mais également Mercy et Oh Cruel Darkness Embrace Me. Puis il nous gratifie des hits tels que I’m Terrified, I Come With Knives et entre autres After Every Party I die qui réjouissent les fans des toutes premières heures. Pour le rappel final, il fait monter une vingtaine de fans sur scène tout en buvant son champagne. Un vrai succès.

Cet album est nommé ainsi car “metanoia”venant du grec, désigne un processus de changement fondamental dans la personnalité, incluant la remise en question de l’ego et de l’ouverture d’esprit. Ce terme a été choisi car Chris Corner a confié récemment que durant plusieurs années, il s’était senti piégé et vide de sens, malgré la musique qu’il produisait. Il a ainsi été en thérapie pendant un long moment pour pouvoir se reconstruire et vaincre ses émotions dévastatrices : “And I realized that it wasn’t the music that was hurting me, it was just that I had to reprogram myself to approach things in a different way, and it became very clear to me that I still wanted to make music more than ever. C’est ainsi qu’avec ce dernier album, IAMX nous offre ses compositions les plus intenses et personnelles, un peu plus loin des thèmes de la décadence, de l’obsession et entre autres de la bisexualité dont on en avait l’habitude jusqu’ici. A déguster d’urgence.

 

Sleaford Mods: la voix fâchée des sans voie

Ere post Tatcher: “There is no such thing as society”.  La vieille sorcière n’a pas raté son coup. Aujourd’hui les mots d’ordre défilent dans ce sens. Matraquage idéologique: austérité, coupe budgétaire, misère, chômage, répression sourde, baisse des allocations, hausse des frais d’éducations. Les sans voie partout. Les sans voix nulle part. Invisibles parce qu’invibilisés. Musique de masse, divertissement prêt à consommer. La crise. Avenir… Avenir? Iggy pop fait de la pub pour Vodafone et soudain dans cette atmosphère dystopique Sleaford Mods déboule. Ca sent la bière plate, la pisse à l’odeur de bacon, la crasse. Des Clash d’émeutes urbaines, un cri de rage contre tout l’establishment. Un son du “ici et maintenant tout de suite”. Le gotha musical “so 2015” peut aller se faire foutre.

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