Jazz-Funk

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The Stepkids – 17/10 @Botanique

“Once upon a time in Connecticut”… C’est ainsi que débute le nouvel album du groupe The Stepkids qui sont venus ce jeudi 17 octobre au botanique, nous présenter leur bijou, si je peux me le permettre, The Troubadour. Mais c’est aussi ainsi qu’est né ce groupe improbable alliant funk, jazz, soul et rock psychédélique des sixties, ce qui donne naissance à des morceaux de soul colorés dotés d’une touche discrète psychédélique, et des voix délicates.

the step kids

Vingt-cinq personnes dans la salle. Étonnant et quelque peu décevant pour un groupe ayant signé chez Stonesthrow, mais dés le retentissement de la première note, cette situation s’est soudain effondrée sous le chant du trio pour ainsi laisser place à un monde irisé de sons inattendus et uniques, celui des Stepkids. Le trio commence par nous jouer Memoirs of Grey, preuve qu’un morceau peut être accessible malgré des refrains presque pop, des sonorités vintage aux solos improvisés mêlant synthé et guitare sur des lignes de basses relativement funky. On en vient à oublier le peu de personnes présentes, imprégnées et transportées par ce son que l’on pourrait aisément qualifier d’inclassable. C’est alors qu’ils enchaînent avec Symmetry, morceau dans lequel le trio a réussi à incorporer de la trompette à de la pop moderne et où l’on pourrait confondre la voix du chanteur avec celle de David Guilmour.  Le troisième morceau présenté se dénomme Desert in the dark, morceau qu’ils ont eux mêmes qualifiés d’autobiographique. Ensuite vient Moving Pictures, qui est pour moi le parfait témoignage que des sons issus d’influences différentes peuvent donner naissance à un mélange tout à fait harmonieux.

Ensuite vient I feel free, reprise de leur groupe favori CREAM. Reprise traduite par la renaissance du funk et de la soul, à la manière stepkids faisant néanmoins passer leur véritable passion pour ce groupe par cette cover impressionnante.

the step kids 2

Se dandinant  toujours sur une chorégraphie très rétro, ils nous jouent The Lottery, exemple qu’un morceau peut être multi-facette sans jamais n’être surchargé. Fait de synthés chatoyants, de trompette dans le refrain ainsi que de voix scratchées, chaque élément trouve au final sa place dans la chanson. Le son demeure pure, et c’est ça qui fait  pour moi le charme flamboyant de The Stepkids.

 

Vient enfin Sweet Salvation, enfant des sixties dont le trip sous acides aurait pu durer des années. Dommage que l’on était que 25 à partager ce moment prolongé par des solos expérimentaux ainsi que de transitions inattendues mais qui restaient néanmoins mélodieuses. La guitare alternative se mariait parfaitement avec les lignes de basse plus funky sur un fond de batterie aux rythmes jazzy donnant une touche vintage très accrocheuse à l’écoute.

Sur les morceaux suivants, le trio s’amuse encore et encore, vient au milieu de la foule partager ce moment intemporel, fait des rappels sans fin et s’installe alors une complicité rare. Ils nous invitent même à partager ce que l’on a de commun avec eux après le concert car effectivement, sans cela, nous ne serions pas réunis ensemble dans cette salle. Une déception que seules 25 personnes n’étaient apte à partager cela… Bref, The Stepkids c’est une mine de connaissances musicales distillées en une variété de sons apparemment incompatibles filtrés par un funk réinterprété. Je ne peux que vous encourager à découvrir ce groupe !

 

the step kids 3


Cortex, entre histoire et légende

Aujourd’hui, je vous présente ce que je considère comme une perle ensevelie sous les sables du temps. Le genre de groupe dont on ne parle pas assez et que des grands comme MF doom ont samplé, le genre de groupe qui, si on à le malheur de l’entendre une fois, se fige dans la matière grise .. Cortex

La légende voudrait que ce groupe de jazz fusion n’ait sorti qu’un seul vynil dans les années 70, faisant un tabac monstre et que le groupe se soit ensuite séparé sans se retourner. Du moins c’est comme ca que Shungu, beatmaker de son Etat, m’en parlait lorsque nous étions sur le tournage d’un documentaire à Montréal (sur lequel nous travaillons d’ailleurs toujours, lentement , chillément mais surement). L’histoire avait de quoi charmer. Mais après quelques recherches, il s’est avéré que celle-ci était un peu différente.. Voyons ce qu’il en est.

Alain Mion,  pianiste, né à Casablanca évolue ensuite en banlieue parisienne dans les années soixante où il se découvre une passion pour le jazz, la soul et le funk. Comme pour toutes les histoires de groupes l’élément déclencheur est une rencontre, celle d’un autre Alain, Gandolfi, qui est batteur. Se forment alors autour d’eux le groupe Cortex qui ,rappelons le, est entre autre la partie du cerveau chargée de la perception.
Et << TROUPEAU BLEU >> sort en 1975.

Un concentré de Herbie Hancock sauce française saupoudré de funk accompagné par moment d’un soupçon de bossa nova. Les instrus claquent, groove et s’accompagne parfois de vocals unique en leur genre et transcendante que l’on doit à la douce Mireille Dalbray, en tout cas,en l’entendant chanter, j’ai envie de l’imaginer douce. Plutôt qu’une succession de mots tous aussi imprécis les uns que les autres, contenter vous d’un clic sur le morceau partageant le titre de l’album.

C’est ici que le bas blesse et divise, d’un côté les amoureux de cette voix de rêve qui élève .. Et de l’autre les frustrés qui la considère comme une cerise périmée venant ruiné un gâteau exquis. Toujours est-il qu’énormément de monde s’accorderont à considérer ce premier album comme un chef-d’œuvre qui rencontrera un vif succès. Lorsque ”jazz Magazine ” publiera leurs sélection des ”70 joyaux du groove ” il y’a 6 ans, il choisiront pour seul groupe français figurant dans la listele groupe Cortex! L’album se vendra a 7000 exemplaires puis a 10000 pour sa réédition .C’est à partir d’ici que l’histoire se transforme.

Nos 2 Alain continueront à collaborer et sortiront plus tard un deuxième album aussi coloré que le nom qui lui a été choisi ” Vol 2 ”. Suivra ensuite l’album ” Pourquoi ” Mais on n’y retrouvera plus la voix de Dalbray, la basse dynamique de Jean Grevet a disparue .. La qualité chute et le mojo semble s’en être allé. Il faut dire qu’après Troupeau Bleu il était plus facile de décevoir que de surprendre.

Donc Oui et Non .. Cortex a sorti d’autres vynils mais la sentence du temps et de la plupart des fans est irrévocable. Cortex, le groupe original n’a sorti qu’un album, un vrai, Troupeau Bleu.

Cortex-Gills

Et alors que vous pensiez que Cortex n’était qu’une machiavélique souris ou le pire ennemi de Crash Bandicoot
Doom savait bien de quoi il en retournait. Allez … time to grab one