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Une séance d’aérobics avec DJ Spinn et Danny Brown

Danny Brown est ce rappeur-aventurier en recherche constante d’horizons musicaux tous plus improbables que les autres. Voscillant habituellement entre des influences dubstep & trap, le rappeur alien de Detroit ne cesse de conquérir le monde entier à l’aide d’une extravagance à la hauteur de sa dentition. On le retrouvera cette fois-ci, à poser ses verses sur une production footwork des deux producteurs légendaires DJ Rashad (R.I.P.) et DJ Spinn.  Une grande première qui surprend nos oreilles, mais avec une réelle satisfaction tout de même.

DJ Spinn fignole actuellement son prochain album Off That Loud qui sortira le 2 octobre 2015 sur le label Hyperdub. Pour les amoureux du footwork, il est impératif de vous mettre ce projet sous la main. Il n’y a nul doute là-dessus, les expérimentations de DJ Spinn ouvriront certainement la voie aux générations futures de ce courant musical issu de Chicago. Cette vidéo sera la parfaite occasion de vous plonger dans l’univers de ces danseurs virevoltant au rythme rapide d’un drum-kick effréné.

Le mois de Février en musique : Le top 5

L’équipe n’est pas prête de laisser de côté son constant besoin de vous offrir les plus grosses fraîcheurs mensuelles à travers un “Top 5” retraçant les morceaux qui ont soulevé le plus d’attention durant ce mois de février. Voici un mix qui vous fera oublier le blizzard hivernal qui règne au-delà de nos murs. Prenez le temps de vous détendre, on vous offre le plateau d’argent sur lequel déguster les perles du mois.

Le décryptage du top 5 en quelques lignes:

1) Shuko – Nothing Changed (feat. Masta Ace, Nekfeu & Kidaf)

Mainz, une petite bourgade allemande est en pleine effervescence et se fait même valoir au niveau international. On y trouve tout le collectif “SichtExot” avec des Luk&Fil, Johnny Moto,… Ici, un extrait du nouvel album “For The Love Of It” du producteur Shuko sur lequel il invite une myriade d’artistes tels que Masta Ace, Nekfeu, 20SYL, Talib Kweli, Blu et bien d’autres encore.

2) Mumdance x Novelist – 1 Sec

Le producteur Mumdance s’est associé le temps d’approximativement une seconde avec le rappeur grime Novelist. Le label XL Recordings ont décidé d’immortaliser ce moment intense sur une belle galette. Un morceau parfait pour les gros avides de bass et de darkness si caractéristique au grime anglais.

3) Mild High Club – Windowpane

Une vague psychédélique sévit dans les studios du label Stones Throw avec le club californien d’Alexander Brettin. Vous entendrez surement bientôt parler de lui dans les prochains mois à l’occasion de la sortie de leur LP.

4) Atjazz & OVEOUS – Soldiers (Jullian Gomes Remix)

L’un des meilleurs labels de deep-house, Atjazz Recordings (tenu par Martin Atjazz lui-même), nous a délivré un magnifique remix de son compère sud-africain Jullian Gomes. Une track qui vous enverra directement sur une plage croate en pleine rave festivalière.

5) BadBadNotGood & Ghostface Killah – Six Degrees (feat. Danny Brown)

Un trio de musiciens (batteur-bassiste-pianiste) tout droit sorti du conservatoire de Toronto aka BadBadNotGood s’est lié d’amitié avec Ghostface Killah il y a 3 ans de cela. Ils travaillent depuis tout ce temps sur le projet Sour Soul qui vient de voir le jour. Le free-jazz lyrical à son apogée en somme, vérifiez par vous même.

Mixage: Kreshik

Image & Montage: Jean-Philippe Kets

Danny Brown & Vic Mensa @ Botanique : 28/02

Danny Brown

L’incontestable pluie belge nous a ramené des tréfonds de Detroit un homme revendiquant une excentricité hors norme, devenue symbole de son authenticité. Daniel Dewan Sewell aka Danny Brown, est un rappeur au vécu plus que rebondissant. Dès son plus jeune âge, il alterna entre une vie de dealer de came dans les ruelles les plus sombres de la ville fantôme et une vie carcérale. Malgré ce passé dévastateur, une passion florissante pour le “hip-hop” baigna le quotidien de Daniel dès son plus jeune âge. Ce ne sera qu’en 2007 que la conscience de celui-ci reprit le dessus et l’amena à s’investir pleinement dans la pratique de ses lyrical skillz. Ce sera dans ce cadre-là qu’il sortira les 4 mixtapes “Detroit State Of Mind” où l’on peut remarquer la présence de producteurs tels qu’ Apollo Brown, J Dilla, Black Milk, Waajeed, DJ Babu et bien d’autres encore.

In kindergarten I’d say I wanted to be a rapper and people’d just laugh at me. ‘That’s a pretty funny job,’ they’d say.

2010 fut l’année “révélation” pour Danny, l’année où il découvrit sa nouvelle identité vocale (une voix pitchée rendant sa voix bien plus aiguë qu’à son habitude). Ce passage est caractérisé par sa track : “The Hybrid”. Une reconversion totale de rappeur thug addict aux blunts & instrumentales J-Dilla à un rappeur cyborg-addict aux substances chimiques & aux beats grime-electronic. A partir de ce moment-là, son ascension ne se fait plus attendre. Refusé sur le label G-Unit à cause de ses tenues vestimentaires trop “extravagantes” pour l’image du label, il se fait repêcher par le label Fool’s Gold du producteur DJ A-Trak. Dès lors, Danny enchaîne albums (“The Hybrid”, “XXX” et “Old”) et EPs (“The OD EP”, “The Bruiser Brigade” & “Black & Brown”) qui s’ensuivirent d’un succès international affolant.

La marque Carhartt WIP décida alors d’organiser la tournée européenne de Danny Brown afin de promouvoir son dernier album en date: “Old”. Celui-ci se réfère à l’expérimentation musicale à laquelle est sujet Danny Brown tel que sur son morceau “Dubstep”, sans oublier ses bonnes vieilles habitudes de rappeur du Michigan comme on peut le remarquer sur “The Return” avec le rappeur de Chicago Freddie Gibbs. C’est avec grande impatience que l’Orangerie s’apprêtait à nous dévoiler ses invités américains.[soundcloud id=’114413750′ width=’100%’]

Vic Mensa

Le rappeur Vic Mensa fit alors irruption sur scène, tandis que le DJ essayait de chauffer la foule en vain. En effet, les américains n’ont pas l’habitude des publics européens qui ont cette caractéristique d’être moins excités qu’aux USA. C’est à travers des mouvements et gesticulation à tout va que notre jeune talent de Chicago a pu prouver à son public que même un lutin est largement capable d’assurer un show de qualité. En effet, ce rappeur a déjà parcouru un bout de chemin avec son ancien groupe Kids These Days et s’est lancé récemment dans une carrière solo avec une première mixtape gratuite “INNANETAPE” où apparaissent des artistes tels qu’Ab-soul, Thundercat, Jesse Boykins et bien d’autres encore. Il marqua tant bien que mal le public par son énergie débordante, sa manie d’arroser la foule d’eau et ses tatouages: “1993” et “Still Alive”. Mais ce n’est pas tout, mes yeux furent également témoins d’une scène portant une forte connotation symbolique: un fan n’ayant pas supporté l’idée de se faire arroser, a donc riposté en lançant à son tour de la bière sur Vic Mensa. Morale de l’histoire : on n’arrose pas le public belge d’eau minérale mais bien de bière !

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Une tension se fit sentir à l’intérieur de la salle de concert, tout le monde attendait avec impatience l’arrivée du porte-parole de cette nouvelle vague de hip-hop. Dès son arrivée sur scène, le public s’est rapidement plongé dans l’univers tordu de Danny en adoptant la “flexin’ attitude” tout en se bousculant d’un côté comme de l’autre de la salle à travers des pogos. Après quelques tracks, celui-ci énonça d’une voix nasillarde : “Hiiiiiiii, I’m Danny Brown and I’m happy to be here”  suivi d’une intervention portant sur son intention de finir rapidement son show pour profiter de la nightlife bruxelloise. On entendra lors de sa performance des sons tels que “Jealousy”, “Blunt After Blunt” ou encore “25 Bucks”. Hormis le caractère délirant de son show, une petite déception contamina l’assemblée. En effet, le public s’attendit à un rappel de l’artiste qui ne reviendra finalement pas, le concert se termina donc brutalement. C’est avec un goût amer que les fans partirent ce soir-là malgré l’euphorie provoqué par ces courts instants. La suite de cette soirée ne pouvait, selon nous, finir que d’une seule façon…

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Et pour les plus intéressés d’entre vous, voici un documentaire sur la ville de Detroit où Eddie Huang rencontre l’univers dans lequel baigne Danny Brown.