Charanjit Singh était ce gars sur-prolifique: jonglant entre bandes originales pour films bollywoodiens, groupes de musique pour mariages et expérimentations sonores atypiques.
En 1982, celui-ci va découvrir les possibilités des synthétiseurs et drum-machines. Suite à ses nombreux voyages à Singapour ou encore en Angleterre, il achètera la célèbre drum-machine Roland TR-808, le synthé Jupiter-8 et le synthé-bass TB-303. La même année il sortira l’album “Synthesizing: Ten Ragas To A Disco Beat” sur lequel il fusionnera mélodies électroniques et harmonies classiques indiennes raga. Un projet avant-gardiste qui ne gagnera jamais le coeur du public indien jugeant cette oeuvre trop expérimentale. En 2002, un collectionneur de disques nommé Edo Bouman le trouvera dans les tréfonds d’un disquaire de New Delhi. Charmé par cette ingéniosité avant-gardiste, il décida d’en faire une réédition mondiale.
Il n’y a nul doute là-dessus, l’homme est le précurseur de l’acid-house. Et ce, malgré l’inexistence de contact entre Charanjit Singh et la majorité de la scène se trouvant à Chicago. Cette coincidence tend à nous démontrer l’universalité de la création musicale.
Et pourtant, toutes les belles choses ont une fin. Dimanche matin, notre musicien s’est éteint paisiblement dans un sommeil bercé par les 120 battements par minute de son coeur électronique.