Godspeed You! Black Emperor @ Cirque royal 29/04/2015
Xylouris White faisait la première partie : deux espèces de bergers grecs (dont un est en fait australien) qui ont balancé du noise-folklorique comme des maniaques pendant une bonne heure. On aurait dit qu’ils jouaient pour l’âme de tous leurs potes bergers morts. C’était super triste et méga beau mais aussi complètement noise-mélancolique. Tout ce qu’on aime! Vraiment top cool comme plan!
Avec Godspeed, c’était un autre bazar. Ambiance cataclysme à mort. Bien rock, bien progressif, bien bruyant. La fanfare de l’apocalypse était composée de deux batteurs, trois guitaristes, deux bassistes, un contrebassiste et une violoniste, tous bien peinards à taper sur le clou de leur musique de shamans québecois.
De l’autre côté, Karl Lemieux, un projectionniste expérimental, faisait sa petite popote avec sa pellicule. Au-dessus de la musique dark-ténébreuse toujours totalement obsédante, le mec, il faisait passer des trucs barrés, darks eux aussi, des trucs dans le genre assassinats politiques, des images de ciels noirs et de bâtiments en déconstruction, puis il faisait brûler la pelloche. Bam! Ambiance assurée! Quand neufs mecs te saturent de transe musicale et d’images destroys, t’as pas peur de te faire chier, ça non !
La salle bondée, de la fosse aux derniers balcons, en a eu pour son investissement. Question musique obsédante, le contrat a été rempli en bonne et due forme. Rien à dire de ce côté là! 100 % pur jus de décibels stridents dans ta tronche ! Je pense vraiment pas me tromper en disant que les gens ont accroché à la symphonie hardcore.
Parce que quand on te parle d’un collectif musical québecois anti-capitaliste tu ne t’imagines pas ça. Dans ta tête, ce serait plutôt en mode bonnet péruvien et reggae joual chiant. Ceux qui se sont fait traîner là par leurs potes ont du être vachement content du coup quand ils ont compris qu’on leur voulait du bien. Ils ont du comprendre que l’anticapitalisme en musique, ça pouvait aussi donner quelque chose de total cool, du bon délire sonore bien trip.
Niveau scéno maintenant, c’était vachement sobre. Sans doute qu’ils ont voulu reproduire une sorte d’ambiance feu de camp – fin du monde, à jouer comme ça tous ensemble en cercle sans causer. Je ne suis pas du genre indulgent sur la paresse scénographique -on peut même dire que souvent ça m’emmerde- mais là ça allait. C’était cohérent. De nouveau rien à dire, respect man !