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Quelle est la formule magique du buzz musical?

Vous avez sans doute entendu parler du double buzz du moment. Adele et Drake se sont récemment imposés sur la toile, chacun à leur manière. Pourquoi leurs clips, sortis il y a deux semaines, sont toujours aussi présents sur nos écrans. BeatChronic décrypte ce séisme virtuel pour vous.

Drake nous a révélé son dernier clip Hotline Bling (le single est sorti en juillet 2015) via Apple Music, réalisé par Director X, lui-même inspiré de James Turrell. Clip musical pour lequel les réseaux sociaux se sont enflammés. La raison? La danse endiablée de Drizzy de 4 minutes qui a été qualifiée de mix entre bachata et salsa, de stanky leg, ou encore de danse à la Carlton. Certes, nous pouvons constater sa décontraction dans un décor minimaliste, mais peut-être un peu trop de freestyle sur le côté artistique. Nouvelle tendance? Probablement, vu les différents pranks qui ont déjà été réalisés par certains artistes, eux-mêmes amusés. Vous avez sans doute vu sur votre “newsfeed” pas mal (vraiment beaucoup, on se l’avoue) de gif, mèmes et parodies qui singent Drake en train de faire du basketball ou du ski. Il n’a effectivement pas fallu longtemps pour que les internautes détournent le clip. Enfin bref, le buzz est là ainsi que le son qui accompagne le fameux clip vidéo, car oui, notre canadien est avant tout un musicien et pas forcément un danseur. Toutefois, ces minis vidéos ont poussé Hotline Bling à la tête des charts. Mais est-ce un coup de génie ou tout simplement un flop? Ou peut-être qu’il essaie de se la jouer comme notre Stromae national, le king de la comm’?

Autre phénomène constaté: le Hello d’Adele. Vous n’avez certainement pas pu éviter son fameux clip, réalisé par Xavier Dolan. Depuis deux semaines également, elle atteint les sommets avec plus de 200 millions de vues. Ce clip nous raconte la fin de relation entre Adele et son ex. Tous les ingrédients y sont: l’amour, la séparation, le film réalisé en noir et blanc qui donne un côté dramatique mais romantique, les feuilles d’automne, les flashbacks, sa solitude, les larmes et bien sûr sa beauté incontestée (oui, elle a perdu du poids malgré son clash avec Karl Lagerfeld).

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Mais pourquoi avons-nous tous regardé ce clip? Car, on doit se le dire, tout le monde n’est probablement pas über fan d’Adele. Pourquoi tant de succès? Tout simplement parce que ça nous touche. La simplicité de cette vidéo nous ressemble. Elle est dénuée d’excentricité, pas de grosse voiture de luxe, pas de smartphone. Juste elle. Tout le monde a pu se reconnaitre, autant dans sa vidéo que dans ses paroles. Qui plus est, cette chanson colle parfaitement avec le “mood” actuel d’automne, un brin mélancolique, qui donne envie de s’emmitoufler juste un peu, avant l’hibernation. Mais encore, le clip raconte littéralement la chanson (ce n’est pas toujours le cas). Elle est torturée et pleine de remords, lui, ne répond pas, ou plus. Ce qui est reflété par les séquences où Adele pleure seule dans la cage d’escaliers, ou se retrouve face à elle même au bord du lac, le vent lui giflant le visage. Et enfin, on n’avait plus entendu Adele depuis 3 ans et son comeback était attendu au tournant. Même si elle est encore loin derrière les 2 milliards de vues du Gangnam Style de Psy, c’est déjà un retour très remarqué.

Pourquoi ces deux clips font alors un carton alors qu’ils n’ont rien en commun? On en parle toujours, on les voit toujours même après que 15 jours se soient écoulés depuis leur sortie.
Les styles musicaux sont bien différents, les styles artistiques également mais la formule reste la même et elle est simple. Primo, être attendu sur son premier single. Drake l’a bien compris en droppant d’abord la soundtrack pour faire mijoter son public sur le visuel. Secundo, personnaliser sa vidéo, étonner les fans tout en restant fidèle au personnage. En gros, montrer qu’on a évolué mais en mieux, vers l’imprévisible. Ensuite une dose de prouesse (que ce soit pour les dance moves ou au niveau vocal) qui fera sa magie lorsqu’on évoquera le buzz qui colle à l’artiste. Et pour finir, le timing joue beaucoup. On essaie tous de se délester de nos soundtracks d’été, et les hits tels que ceux de Drake et Adele nous permettent de faire la transition vers l’immersion des sorties en tous genres d’albums et compilations pour les fêtes de fin d’année. Pour un effet encore plus médiatique, ajoutez-y une chorégraphie endiablée comme pour le phénomène Whip Nae Nae, and that’s a wrap.

Vous connaissez désormais la recette pour une bonne et fructueuse couverture médiatique.

BeatChronic présente “Maybe Belgium” #7: Jazzawesz

Pour ce 7ème voyage musical de la thématique “Maybe Belgium”, nous avons invité “Jazzawesz” de Sint-Niklaas, près d’Anvers. La musique est selon lui le meilleur moyen de se relaxer et lui permet d’explorer pleinement sa créativité dans son domaine favori : la House music. Pour vous présenter le genre, il a préparé un beau cocktail d’artistes belges tels que Pat Lezizmo, Kraanwerk, Khillaudio, Furniture Crew, Lockwood mais également ses propres productions.

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Close encounters of the third kind

Plus qu’une nécessité, comprendre les enjeux d’un film pour saisir le sens de sa musique est une évidence et ce de manière véritablement critique lorsqu’il s’agit d’écouter le soundtrack sans contrepoint visuel. Certaines mélodies sont devenues tellement incorporées dans l’inconscient collectif qu’après quelques notes elles suggèrent un personnage, une scène, une ambiance et se passent facilement d’explications détaillées, tant le son participe parfois à créer l’identité d’une oeuvre cinématographique. En 1977, le compositeur, désormais culte, John Williams (1932) impregna de son talent hors normes deux projets tentaculaires pour lesquels il reçut une série de récompenses amplement méritées. Les films en question étaient “Star Wars” de Georges Lucas (1944) et “Close encounters of the third kind” de Steven Spielberg (1946). Pas la peine, il me semble, de vous décrire en long et en large la

rencontre du 3ieme type

musique du premier, oscar 1978 du meilleur soundtrack; la simple mention de Darth Vader ou de Yoda devrait suffire. A bien des égards, analyser “Close encounters” est beaucoup plus intéressant. Un petit résumé du synopsis s’impose peut-être pour ceux d’entre vous qui n’ont pas eu la chance de voir le film. Claude Lacombe, un scientifique français spécialisé dans le paranormal, son interprète et une équipe gouvernementale de chercheurs enquêtent dans le désert de Sonora au Mexique sur la découverte d’avions de guerre disaprus et retrouvés en parfait état sans le moindre signe des pilotes, leur attention se dirige ensuite vers une série d’autres phénomènes imputés à des OVNI; dans le même temps, en Indiana, Roy Neary, un réparateur de câbles voit un vaisseau spatial, tandis qu’à quelques kilomètres de là, un enfant est enlevé par une soucoupe volante sous les yeux de sa mère, Jillian; elle et Roy ont des intuitions, de plus en plus fortes et précises, à propos de l’existence d’un lieu énigmatique où est supposée se dérouler une rencontre du troisième type… Il faut savoir que l’écriture du projet s’est faite à l’envers, le réalisateur et son équipe ont commencé par la scène finale. Steven Spielberg précisait dans une interview : “Dés le début l’idée de communiquer musicalement était très présente. Les mathématiques semblaient un moyen logique pour contacter une nouvelle espèce venue d’une autre planète mais on s’est dit que ce serait génial d’avoir des maths plutôt musicales issues d’un ordinateur et que la communication se réaliserait du coup à l’aide de lumières, de couleurs, de sons”*. Il fut alors établi que les personnages utiliseraient une série de 5 notes, un court thème, la base de nombreuses variations modulables dans le climax du film et donc dans le soundtrack. Ce n’est pas une innovation au sens strict puisqu’un florilège de compositeurs classiques ont utilisé cette méthode à travers les âges, procédé qui permet entre autres d’établir un facteur d’unité mélodique dans l’écriture. Insistons, cependant, sur le fait que plus de 134 000 combinaisons étaient possibles, une seule fut choisie après de longues tergiversations, elle est à présent l’une des signatures musicales les plus instantanément reconnaissables du cinéma. Outre cet aspect technique, la musique d’un film doit aussi en soutenir le message. “Close encounters” est construit sur plusieurs thèmes : la curiosité, le génie scientifique, le développement humain, la candeur optimiste, les obsessions et, de façon plus significative encore, le pouvoir de la communication au service de la tolérance. Le résultat est spectaculaire. Entre le mystère, le suspens, la magie, les mélodies sont intenses et comportent une beauté céleste, renforcée par des harmonies subtiles, agréables, osées. Evidemment, toutes ces qualités s’additionnent pour donner au tout une dimension épique extraordinaire. Ajoutons encore qu’il se dégage par endroits, une impression aérienne, presque divine, d’osmose, d’accomplissement absolu comme la découverte d’une paisible splendeur; sentiment qu’exploite à merveille les cordes à l’unisson ou l’écho des choeurs qui flotte un peu partout. Un dernier détail croustillant qui m’arrache un sourire à chaque écoute, c’est l’utilisation, dans l’épilogue, de la fameuse chanson “When you wish upon a star” ou “Quand on prie la bonne étoile”, en français, tirée du classique de Walt Disney “Pinocchio” (1940), petit clein d’oeil ou métaphore, peu importe, c’est savoureux.espace 2 La musique de “Close encounters” n’est pas un simple support du film, c’est un personnage à part entière, une allégorie de ce qu’il se passe à l’écran, le véhicule parfait d’un dialogue vers l’inconnu, vers les étoiles. A plus tard, très chers lecteurs !
*Petite info triviale : le divorce de ses parents a profondément marqué Steven Spielberg. Son père était ingénieur informatique, sa mère, pianiste… Il semblerait que le réalisateur soit parvenu, consciemment ou non, à les réunir dans son film grâce aux deux éléments conjoints qui permettent de communiquer avec les aliens, la science et la musique.

ACCENT: THE UNKNOWN GEM.

« Accent ». Personne n’est à l’abri d’un coup de foudre musical intégral.  

Sous l’influence des grands noms de l’époque (tels que les « The Jam », « The Smiths ») et surfant sur la vague scélérate de la musique punk, c’est en 1981 que Mick Robison (-Bass-) et Bryan Rydell (-Vocals-) décident de former un groupe du côté de Londres. Suite à une annonce diffusée dans le « Melody Maker », Chris Munday (-Drums-) rejoint l’équipe en 1982 remplaçant ainsi Johnn Webb. Robin Yates (-Guitar-) reprendra la place de Dave Hounslow pourtant fraichement débarqué.

 

LET’S PLAY !

Répétant fermement dans le hall d’une école pendant plus d’un an, ils parvinrent néanmoins à enregistrer leur première démo dans les studios de Chalton Street (Euston, Londres) sous le regard soucieux du producteur Tony Clark.  Outre « We are lost » ils homologuèrent trois autres titres: « The northern British soldiers son », « The burning light » et « When we look back ».

La même année, le quatuor (Steve Flynn a alors remplacé Robin Yates à la guitare) enfonce les portes d’un des studios d’enregistrement les plus célèbres du monde -où défileront les Beatles, Pink Floyd et bien d’autres- pour y enregistrer deux tracks: « We are lost » et « A day of thought » seront joués dans les studios d’Abbey Road. Cependant, il faudra attendre 1984 pour pouvoir se procurer l’ultime vinyle pressé à leur nom publié par « Motion Records ».

Accent – We are Lost

Dans la foulée, « Accent » se produit dans des clubs réputés tels que The Grey Hound, The Rock Garden, The Kings Head (alentours de Fulham et Covent Garden) et particulièrement  au  ‘Casual beat club’.

MORE INFO:

Il est évidemment nécessaire d’évoquer le contexte particulier dans lequel baigne la bande. S’inscrivant dans le mouvement subculture en vogue à cette période (80’s Casuals), le football et la mode sont sans contestations liés à leur style musical. Pour preuve, à la suite de la sortie de leur unique single, le groupe obtient un contrat de sponsoring avec la boutique londonienne Stuarts Clothes Shop(Vêtements Sergio Tacchini et Fila).

En plus d’être mentionné dans certains ouvrages dédiés au mouvement, “Accent” apparaît -assez fièrement- dans le dernier film produit  par le très réputé Cass Penant: “Casuals: the story of”.

Pour les amateurs du genre, rendez-vous sur SoundCloud et entrez “Accent 84”. Enjoy ! (TRACKS)

 

 

Un grand merci à Chris Munday pour sa disponibilité et sa gentillesse, 



Robert Colard.