Mae McKenna

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Jamie Woon propose un cocon de chaleur avec Making Time

Depuis fin septembre, Jamie Woon nous tease des versions live de certains des titres de son nouvel album Making Time. Le chanteur né en Angleterre a baigné entre les racines sino-malaisiennes de son père et les racines irlando-écossaises de sa mère, qui n’est autre que la choriste Mae McKenna.

On commence sur les chapeaux de roues avec Message, un titre bien loin de ses succès Pop-House d’il y a 4-5 ans et dégageant un velouté chaleureux. On est clairement dans un groove jazzy qui suggère conjointement ceux des légendes Barry White, Bill Withers et Stevie Wonder. On y ajoute cette petite voix mielleuse à la tessiture large (la preuve avec Spirits) et le tour est joué. Le 2ème titre, Movment, surfe sur une vibe R&B avec une instru très proche du She wants to move de N.E.R.D. Sharpness, l’extrait suivant s’inscrit dans une lignée rythmique similaire. On a même parfois le sentiment d’écouter une co-production de Pharrell Williams. Arrivé au 4ème son, on tombe sur une voix rauque et gracieuse précieusement posée sur  la musique de ce qui semble être un ukulélé. On s’imagine alors immédiatement au coin d’un feu crépitant dans un chalet perché sur une montagne enneigée. Mais qui est donc cet homme qui apporte une nouvelle dynamique à l’album? C’est Willy Mason en personne. Et puis, il y a les kicks, aussi puissants et profonds que sur la demo 17 du groupe américain Abhi//Dijjon. Enfin, les trompettes et/ou les corps finissent de nous apaiser avant le début du prochain titre prénommé Lament.

https://twitter.com/jamiewoon/status/659173834763935744

Cette 5ème chanson est construite sur la base du crooning et c’est certainement la plus teintée de Jazz sur tout le projet. Elle rappelle également le titre de Justin Timberlake(Another Song) All Over Again. Après Forgiven et Little Wonder, le titre Thunder nous fait faire un virage à 180°. On se retrouve complètement retournés par ce son qui semble un peu brouillon. Des effets sonores arrivent de tous les côtés, le rythme est déformé quasiment tous les 16 temps, on décèle quelques sonorités ethniques par moment. Il est très difficile de distinguer les couplets des refrains à la première écoute et l’outro du son, encore complètement différente, finit de nous chambouler. On arrive enfin sur Dedication, le dernier extrait de Making Time, qui commence comme une petite chanson de fin d’album. En réalité, c’est la track la plus longue de l’album, c’est une sorte de cadeau que Jamie nous fait avant de clore le projet. Sa construction rappelle le déroulement du coït, oui le coït. On commence tout doucement, on monte en chaleur progressivement jusqu’à atteindre l’explosion au 7e ciel, on reste planer quelques temps là-haut avant de redescendre et reprendre tous ses esprits. Pour ceux qui n’auraient que 6 minutes pour conclure leur affaire, ce son est un métronome idéal.

Mélange entre instruments et technologies électroniques, cet album ne sera pas celui sur lequel vous sauterez dans tous les sens pour vous défouler. Par contre, il est un bon compagnon pour les nuits froides. Making Time vous injectera une bonne dose de chaleur et de velours directement en plein cœur. Le projet aura aussi le potentiel de vous réconforter en cas de déprime pré-hivernale ou de flemme aiguë congénitale. Enfin, une chose est sûre, vous ne pourrez pas résister à la grâce que dégage le deuxième album de Jamie Woon. Pour les sceptiques, le chanteur sera au Botanique le 10 novembre prochain, ce sera l’occasion de se faire un avis définitif sur le bonhomme.