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La formule LNZNDRF expérimente le Botanique

LNZNDRF est le tout nouveau prototype rock lancé par les frères Devendorf – tous deux membres fondateurs de The National – et Ben Lanz – membre de BeirutVous faites le lien pour le nom ? Lanz + Devendorf et vous prononcez Lanzendorf. On a assisté à leur démonstration ce dimanche 21 février au Botanique. Détails et étapes de l’expérience ici même.

Le groupe LNZNDRF prend forme fin de l’année 2015. Sans vraiment prévenir, 3 vidéos sont mises en ligne sur YouTube. Dès la présentation des membres, le public s’y intéresse de près. On tenait donc à être présents dimanche dernier pour découvrir le projet au cœur de la Rotonde du Botanique.

La soirée était lancée par Marcus Hamlett qui, accompagné de sa guitare électrique et ses nombreux effets, transportait le public dans un univers psyché/expérimental totalement inconnu. Malgré sa musique très inaccessible pour la masse populaire, on parvient à entrer dans son univers et on cerne vite la richesse de son jeu. L’artiste anglais remercie à plusieurs reprises le public pour son attention et sa discipline. Un remerciement est glissé également à LNZNDRF qui enchaine après 30 minutes de transition.

Marcus Hamblett © Joseph Havenne

Marcus Hamblett © Joseph Havenne

La salle est comble. Le public est silencieux. Les lumières s’éteignent. Quatre hommes investissent la scène, sans vraiment glisser un regard à la foule. On cale un moment sur leurs vêtements. Des salopettes javellisées qui les rendent particulièrement mystérieux au premier coup d’œil. Puis viennent les premières notes de Future You, premier morceau de l’unique album éponyme sorti ce 19 février.

L’expérience sonore s’articule autour d’un signal répété, tel un signal de radar de sous-marin. Le claviériste gère les signaux de fonds, effets et ouvre les morceaux par des introductions lentes, pesantes, presque dérangeantes. À la basse et à la batterie, ça sonne The National comme on l’aime. Très technique, créatif et original. Ben Lanz se charge de persécuter sa guitare pour les progrès de la science musicale. On s’immerge dans l’univers spatial 80’s et science fiction après les premières minutes. Le Krautrock est bien représenté. Ce jeune groupe impressionne par les talents individuels visibles ne serait-ce que par les positions scéniques des guitaristes. L’originalité des compositions rend les influences très difficiles à trouver. On citera tout de même le titre Idiothèque de Radiohead pour l’univers de science-fiction/psyché proposé par le groupe. Au niveau sonore, on retrouve du LCD Soundsystem plus rétro.

Après 3 morceaux, le groupe s’adresse enfin au public en le remerciant pour l’accueil et enchaîne sans broncher. Le projet est travaillé jusqu’à ce type de détail : une communication limitée avec le public, à la limite de la froideur, pour laisser planer le mystère et l’intérêt dans la rotonde pleine à craquer. Le morceau phare et énergique fait son effet au milieu du set. Beaneath The Black Sea est l’un des seuls morceaux non progressifs de la set list. Tout en gardant l’esprit expérimental, on se retrouve à danser sur le morceau. La batterie nous rappelle The National et ses morceaux phares tel que Don’t Swallow The Cap. L’heure de concert défile plus rapidement que l’on s’y attendait et le groupe quitte la scène aux alentours de 22h00 en remerciant le public et en se félicitant mutuellement pour la prestation réussie.

LNZNDRF © Joseph Havenne

LNZNDRF © Joseph Havenne

On ressort de la Rotonde complément conquis par LNZNDRF qui est parvenu à sortir un set très travaillé et maîtrisé, avec sa part de folie. Le style peut paraître à première vue inaccessible et particulier, mais le public, doté d’un esprit musical ouvert, n’éprouve pas de difficulté à se plonger dans cet univers. L’expérience sera probablement à rééditer cet été.