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Des bruits et une ex-SDF à la BOZAR Night

Tous les 2 ans, le Festival International des Arts Europalia met en valeur la culture d’un pays à travers divers concerts, expositions, conférences, spectacles,… Cette année, c’est la Turquie qui a été mise à l’honneur avec de nombreux shows incontournables tels que ceux des légendes turques des sixties Mustafa Ozkent et d’Okay Temiz ou encore le diggeur de musique psyché stambouliote Baris K.

Récit d’une nuit étoilée à l’allure d’un croissant de lune, on vous conte ici notre étrange et tumultueuse soirée au Bozar.  

C’est dans une pénombre quasi totale qu’on guide nos premiers pas à travers la somptueuse Salle Horta. Ambiancés par la quiétude du warm-up set de DJ Sofa, on a rapidement décidé d’aller faire un tour du côté de l’exposition consacrée aux vieux trésors de l’ancienne Anatolie. Écriteaux pré-cunéiformes, boussoles hand-made ou encore divers fragments de temples grecs, on y redécouvre une Turquie qui se présente comme un carrefour inévitable entre l’Orient et l’Occident.

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Débruit (Photo: Julien Vanden Bussche)

Suite à cet intermède culturel, Débruit prend les manettes pour nous servir le live le plus complet et le plus pertinent de toute la soirée. Jonglant entre samples de musique folk/psyché turque et nappes de synthés électroniques, il ne lui a pas fallu longtemps pour observer les premiers derviches tourner de manière hypnotique sur la piste de danse. Celui-ci nous quittera avec un timide “Merci Beaucoup” qui nous fera rapidement regretter la brièveté de sa performance.

S’en est suivi le live déjanté de Golden Teacher, un savant mélange disco/techno/dub de percussions et de machines analogiques sur lesquelles une bande de geeks se déchaînait. Un live fort surprenant mais légèrement gâché par les cordes vocales désarticulées de la chanteuse du groupe. Dans le même registre, le Fumoir accueillait The Space Lady aka Suzy Soundz aka la découverte totalement inattendue, incongrue, inexplicable de la soirée. La sexagénaire anciennement SDF ( au sens le plus doux du terme) a passé 20 ans de sa vie à jouer dans les rues de Boston et San Francisco pour s’offrir un respectable salaire de 80$/jour. Coiffée d’un couvre chef collection automne hiver griffé Astérix, elle nous a laissé bouche bée par sa prestation totalement WTF. Après 5 minutes de bug intense sur ses performances vocales, il était temps de retourner à la Salle Horta. Le temps de prendre une bouffée d’air frais et d’être témoins de la chute du premier “branchet” de la soirée emmené par l’ambulance, on retournera s’ambiancer sur le set techno du duo américain Blondes.

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The Space Lady (Photo: Julien Vanden Bussche)

La soirée se clôturera avec un vinyl set de 2 heures avec Julio Bashmore, l’une des plus belles prouesses que l’années 2015 nous a offert. Faute d’information de la part du Bozar, on s’attendait à virevolter sauvagement sur la version live de son projet Knockin’ Boots, mais c’est sur un set tech-house qu’il achèvera l’assemblée, notamment avec une gourmandise sortie sur le label Disco Halal.

En bref, on s’attendait à davantage de parallèles entre Europalia Turquie et la programmation du Bozar. La qualité du sound-system construit par Funktion-One était impeccable, quoi que mal optimisé par les ingénieurs du son lors de certains lives. Un goût de “trop peu” qui nous rappelle à quel point ce prestigieux édifice a le mérite d’être plus amplement exploité.