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Le “gratin” de la scène belge à Red Bull Elektropedia

Dans deux semaines, auront lieu les Red Bull Elektropedia Awards. Vous avez 8 jours pour voter pour vos artistes favoris et leur donner la chance de remporter une ou plusieurs des 23 catégories. 

Red Bull Elektropedia, qu’est-ce que c’est exactement? Il ne faut pas confondre l’institution avec la Red Bull Music Academy. L’organisation a été fondée en 2009 et se dit “archiviste de la vie nocturne belge” depuis lors. Vous l’aurez compris, le but de cette compétition est de valoriser les activistes de la musique en Belgique. Mais pas seulement, on retrouve aussi des catégories telles que : “Best Clip” ou encore “Best Party Photographer”. Parmi la foule d’artistes à l’honneur cette année, nous pouvons citer : Netsky, LGTL, Kolombo et Oscar and the Wolf.

On vous donne rendez-vous le 25 novembre pour connaître le nom des gagnants au Wild Gallery.

On a refait le monde avec Soul’Art.

On les a découverts il y a un an avec le clip de Love & Politics, il y a un mois le groupe sortait son premier projet : une tape intitulée Soul Park.

Aux origines on les appelait “les soulards”,  en référence à leur appétit pour les breuvages alcoolisés. Ils sont devenus Soul’Art : un mélange de mauvaises habitudes pour le foie et d’un goût particulier pour un art sorti tout droit de leur âme. Dans le paysage musical belge on compte peu, voir aucun groupe, qui s’aventure vers le bilinguisme. Soul’Art va plus loin: il joue le jeu du trilinguisme (anglais/français/néerlandais). Le mélange est osé et le résultat est à la hauteur du pari. 

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Album : Soft Parade, un retour vers le passé pour Woodie Smalls

C’est en plein cœur de la Flandre Orientale qu’un talent émergent de 19 ans fait parler de lui depuis un bon bout de temps déjà. À peine a-t-il quitté les jupons de sa mère qu’il sort un EP digne des plus grands. Certains, l’auront compris, on parle ici de Woodie Smalls et de sa Soft Parade qui en a déjà conquis plus d’un. Parade que l’on fera accompagnés de son cousin Grey et de son meilleur ami K1D qui sont assez présents sur l’album. Attardons-nous sur cet opus à 10 titres disponible en écoute sur spotify.

D’entrée, l’influence « old school » se fait remarquer avec une instru qui rappelle un peu Beautiful Struggle d’un certain Talib Kweli. On continue sur cette lancée avec le 2e morceau qui débute sur un synthé en reverb. On y ajoute une construction rythmique boom bap classique pour avoir finalement l’impression de retrouver le jumeau de Nikes On My Feet (1’42) de Mac Miller. L’indétrônable sample est issu de l’intro de Sweetest Pain de Dexter Wansel. Un classique qu’il vous sera impossible de bouder.

Pour en revenir à la Soft Parade, rien ne change quasiment jusqu’à la 5e track qui est également le 2e single de l’album: About the dutch. Ce son est certainement le plus dynamique de l’album pour la simple et bonne raison que c’est le tube par excellence. Le flow de Woodie que l’on peut juger mollasson par moment se retrouve ici accéléré et surtout dynamisant. Puis on arrive sur le refrain : 2 phrases répétées à 4 reprises (voire 8 à la fin du son), comment ne pas s’en souvenir ? 

Comme on le soupçonne, le 6e son, What if, finit de marquer la transition amenée par le morceau précédent. On arrive sur des tendances plus modernes, on pense à Ta-Ku notamment. En effet, la rythmique semble être une version remaniée de celle que l’on retrouve sur l’EP Songs to break up to de l’australien. Sur le titre Moving on par exemple.

Déception sur le 7e morceau, on pensait la partie hip-hop golden age terminée mais nous y revoilà avec Night Slugs. Et sans surprise, les tracks suivantes s’acheminent sur le même mode. Mention spéciale pour le dernier titre, Champion Sound, qui reproduit à merveille la recette des sons d’antan, autant l’instru, le flow de Smalls que le refrain.

Rien de bien innovant dans ce nouvel EP donc. Ne nous méprenons cependant pas, ce projet reste très impressionnant pour une entrée en matière. À vrai dire, cet EP est à ajouter à l’inventaire des projets convenables du hip hop belge. Il n’y a donc rien à dire de négatif là-dessus, si ce n’est qu’on a l’impression d’écouter un artiste d’il y a 15-20 ans que l’on n’aurait pas encore découvert. En réalité, tout au long de l’écoute on est confronté à ce sentiment de déjà-vu sans pouvoir dire avec précision le pourquoi du comment. C’est peut-être là l’originalité du bonhomme : la simplicité et la propreté. Sa force est très certainement qu’il ne semble pas être de chez nous mais peut-être des Pays-Bas ou du Royaume-Uni voire même des États-Unis. Cet opus, signé chez Sony Music, n’a rien de surprenant mais n’en est pas moins appréciable pour autant. 

La Jhouzz de Senga

Hier, Senga a droppé un projet. Qui est-il? Il s’agit tout simplement de l’alias de Shungu. Certains diront que la maladie de l’alter ego qui frappe de nombreux artistes aura eu raison de lui. En réalité, si Shungu a décidé de changer de blaze, c’est parce que cet opus est différent de ce qu’il fait habituellement. Sumwhere In The Atmosphere est un album House, donc bien loin mais quelque peu proche du Hip Hop que l’on connaît de lui. Ajoutons que sur beaucoup de tracks, on retrouve des samples rappelant les contrées africaines comme sur Oh na me. Ce n’est pas tout, on croise aussi un intru en milieu d’écoute : Cause you going blind. Ce son n’a clairement rien de la House Music et est plutôt un retour aux sources beats de Shungu. Cela étant dit, l’album est disponible sur Bandcamp pour ceux que ça aurait intrigué.

JeanJass : la drogue, fléau des festivals ou aubaine des fêtards

Nul n’est censé ignorer les sévères contrôles à l’entrée du festival hennuyer de mi-juillet. Après cette offensive policière, une question se pose : Tantine Marie-Jeanne et Tonton Jack sont-ils les invités incontournables des festivals?  Afin de ne pas être auto-suffisants, nous ne vous transmettrons pas notre avis mais celui de JeanJass sur la qustion. Le jeune rappeur/producteur carolo s’est mis à table pour nous livrer ses pensées plus que nuancées… Avant tout, pour ceux qui auraient manqué la vague carolorégienne du rap francophone, voici un extrait de son dernier projet en date : Goldman.

Consommes-tu de la Weed lorsque tu te trouves dans un contexte musical (concert, phase de prod, d’écriture,…) ? – Pourquoi ?

Çà arrive très souvent, la fumette est très présente dans notre milieu. Personnellement j’aime fumer de l’herbe, ce n’est pas forcément lié à la musique. Je n’en ai pas besoin pour créer. Fumer me relaxe, c’est une question de détente !

Cela te donne-t-il l’impression d’être plus performant, plus confiant, plus inventif  – Est-ce indispensable pour toi ? 

Non, pas vraiment. Comme je disais plus haut, l’aspect créatif n’en dépend pas. Si j’ai fumé, je serai juste plus détendu, donc parfois ça me permet de me focaliser sur mon processus créatif. C’est comme si j’étais enfermé dans une bulle de fumée qui me coupe du reste du monde. Mais ce n’est pas du tout systématique, bien au contraire.

Dans quel contexte as-tu commencé à consommer ?

Avec les copains, après les cours. Je ne saurais pas vraiment expliquer ce qui m’a attiré, c’était la dynamique de l’équipe. J’ai rencontré certains de mes meilleurs amis autour d’un joint. C’était peut-être juste un prétexte pour se réunir.

Quelle influence cette pratique a-t-elle sur ton quotidien aujourd’hui?

En fait, j’essaye de minimiser au maximum cette influence. Je fume quand je n’ai rien d’important à faire. Je ne fume pas le matin par exemple, chose que je faisais étant plus jeune, je suis essentiellement un fumeur nocturne. La weed me détend mais dans certaines situations, beaucoup même, il faut être vif à 100% ! Je ne fume pas (ou très peu) avant de jouer sur scène. La scène c’est du sport, c’est mon boulot. Et on ne se défonce pas au boulot !

Je suis assez simple : j’aime rouler mes joints. Avec le temps, je met de moins en moins de tabac.

La drogue et l’alcool en festival, c’est comme les mecs torses nus, c’est inévitable. Qu’est-ce que tu en penses ?

Plus généralement, je pense que l’alcool et la drogue sont indissociables de la fête. Et les festivals sont des fêtes géantes qui durent plusieurs jours. Voilà.

Selon toi, que serait la différence d’ambiance en concert face à un public sobre et face à un public de consommateurs avérés ?

Je pense clairement que certaines musiques, dont la mienne, s’apprécient différemment avec un petit verre ou un petit pétard. Mais c’est juste mon avis ! Et aussi, un public sobre est beaucoup plus mou, beaucoup plus timide. Mais ça ne veut pas dire non plus qu’ils faut se retourner la tête pour kiffer un concert, c’est chacun son truc. Pour comprendre toutes les subtilités des rimes il faut rester un minimum attentif !

JeanJass

Photo: Durand Guillaume

Comme tu le sais, il y a plusieurs façon de consommer la weed (bang, tabac,…), quelle est celle que tu utilises – Celle que tu déconseilles ?

Je suis assez simple : j’aime rouler mes joints. Avec le temps, je met de moins en moins de tabac. Le bang et tout ça je n’ai jamais kiffé, c’est du gaspillage !

Quelles sont ta pire et ta meilleure expérience de consommation ?

Je n’ai jamais vécu de bad trip avec la weed, c’est plus le mélange avec l’alcool qui peut parfois te faire dire ou faire de la merde. Mon meilleur souvenir ? J’ai déjà eu la chance de goûter certaines des meilleures herbes du monde, et ce serait difficile de te dire laquelle j’ai préférée !

Faut-il légaliser le cannabis en Belgique – Comment le vois-tu en pratique ?

Je sais pas trop… Je suis assez partagé sur la question. Ce serait bien sûr beaucoup mieux si on ne nous faisais plus chier avec ça, je veux parler des flics évidemment. Mais d’un autre côté, si des associations légales en vendaient librement, je me dis que les tarifs augmenteraient et qu’il faudrait suivre certaines règles contraignantes. A voir donc.

RueduShizzle

Photo: Yaël Hasch

Notre ami casse un mythe que certains artistes tentent de véhiculer aujourd’hui.  Mythe selon lequel drogue et alcool seraient primordiaux lorsque l’on se trouve dans un processus créatif. Il n’empêche que, bien qu’insolites et souvent illicites, ces substances restent des compagnons de fête hors pair.

Esperanzah! : des festivaliers engagés

Cette année, le festival Esperanzah nous offrait son plus beau slogan : « En route vers tout autre chose mais pas n’importe quoi ». Nous sommes partis à la découverte de son public très particulier. Un public touchant, propre au festival de l’abbaye de Floreffe.

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Boddhi Satva sort le premier clip de Transition : Mama Kosa

Il s’est écoulé 3 mois depuis que Boddhi Satva a sorti le premier extrait de son album à venir: Mama Kosa en featuring avec le zoukeur congolais Kaysha. Le titre a quasiment fait le tour de la planète pour arriver en Angola, où le récent clip a été diffusé sur la première chaîne de télévision privée (TV Zimbo). Il est en quelque sorte la consécration de la relation entre les deux musiciens. Par ailleurs, Kaysha y chante en Lingala pour la première fois. Transition, le prochain album, est dédié à son père, décédé l’année dernière. Il sortira à la rentrée prochaine, le 18 septembre plus exactement. Il nous faut donc patienter encore quelques semaines avant de découvrir les nouvelles pépites que Boddhi Satva conserve dans sa mine dorée. En espérant qu’il nous proposera d’autres sons comme celui-ci pour calmer l’attente. 

Yellowstraps : le Top 5 de Dour 2015

YellowStraps, le groupe originaire de Braine l’Alleud, nous a fait part de sa sélection sur la line-up de Dour 2015. Demain, le festival ouvrira ses portes pour la 27e fois et nous présentera plus de 220 artistes parmi lesquels nous trouverons YellowStraps, mais aussi Lauryn Hill, Flume, Danny Brown, Nneka, Lefto, Tiken Jah Fakoly, Black Milk,… Dans ce flux sans fin, le groupe a choisi 5 artistes à ne râter sous aucun prétexte. Ils nous en ont dit un peu plus sur les raisons de ces choix en partageant leur chanson préférée pour chaque artiste. Nous allons de ce pas vous en faire part :

5. REJJIE SNOW – DIMANCHE 19 @ BOOMBOX | 16:10-17:00

Le jeune Irlandais se retrouve en dernière position mais cela ne signifie pas qu’il est en reste! En effet, il a su susciter l’intérêt du groupe grâce à son morceau Lost in Empathy. ” Ce qui nous marque chez lui c’est son flow et sa voix basse et nonchalante. Le fait qu’il utilise pas mal de beats hip-hop jazz nous interpelle aussi vu qu’on s’intéresse beaucoup à ce genre de musique. De plus, nous savons qu’il est un ami de djjdsports (Archy Marshall de King Krule), ce qui a d’autant plus poussé notre intérêt pour lui et ses influences “.

4. KAYTRANADA – JEUDI 16 @ BOOMBOX | 02:30-04:00

C’est grâce à l’une de ses nombreuses Boiler Room que Kaytranada  a attiré l’attention de YellowStraps : “C’est un des artistes les plus drôles à regarder en live! Il faut faire attention à ses moves, il s’ambiance à fond sur ses sons et c’est ça qui est bien! Définitivement un artiste à voir!”. Le groove sans précédant du beatmaker canadien n’aura pas laissé notre groupe insensible : ” Il peut tout autant être dans la house ou dans la trap, on entendra toujours cette sonorité particulière chez lui, c’est ça qui le rend unique “.

3. LTGL – SAMEDI 18 @ BOOMBOX | 14:45-15:35

C’est à l’occasion de la Democrazy, organisée au Vooruit par Lefto que le groupe a fait la connaissance du belge signé chez Tangram Records. De là, s’en sont suivies de nombreuses rencontres qui leur ont permis de découvrir en LTGL une “grande maturité” malgré son très jeune âge” et un caractère n’allant pas réellement de pair avec sa couleur musicale : “il a l’air tout doux alors qu’il ne passe que des sons ultra dangereux en live”. Peut-être retrouvera-t-on une influence “inconsciente” de ce dernier sur le prochain projet de YellowStraps dont “les morceaux seront beaucoup « percutants » et bougeront plus“.

2. GLASS ANIMALS – VENDREDI 17  @ JUPILER DANCE HALL | 21:30-22:30

C’est le son Goey qui a marqué YellowStraps : “Il a vraiment une vrai signature et un univers propre à lui”. ” Leur (Glass Animals) capacité à mélanger plusieurs sons atypiques pour créer un mélange qui sonne harmonieusement bien” a également marqué nos Brainois. Cela a donc été une “chance” pour eux de faire la première partie du groupe anglais :  “On a ouvert leur concert à Gand avec un public de feu et on a eu de superbes retours dont ceux d’un des gars de Glass Animals avec qui on a un peu discuté“.

1. DREAM KOALA – JEUDI 16 @  LE LABO | 16:50-17:30

C’est maintenant l’heure de vous parler du “coup de foudre” de YellowStraps : “On l’a découvert grâce à la chaine Youtube de Majestic et on a directement accroché avec l’univers onirique de cet artiste dans lequel on se retrouvait fortement.  Il a une manière d’apporter les choses assez simplement, avec plein de sincérité. Ce qui nous marque aussi est son très jeune âge et la douceur de ces sons”. Il faut croire que le coup de foudre a été réciproque car Dream Koala fait partie des premiers à avoir partagé Pollen, le titre du groupe sorti en 2013 : “il a été une des premières personnes à partager notre morceau « Pollen » sur sa page Facebook en le mettant vraiment en avant! Ca nous a vraiment boosté et fait plaisir d’avoir un si bon retour venant d’un artiste comme lui. Les attentions de Dream Koala envers YellowStraps ne se sont pas arrêtées là : ” il est venu jouer à Bruxelles au Bazaar il y a 2 ans et il nous a fait un petit Big Up pour au micro! Ce qui nous a fait bien plaisir aussi!”.

Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas encore choisi quels artistes aller voir à Dour, ce top 5 vous aidera peut-être à prendre une décision. Pour les autres, il ne vous reste plus qu’à actionner Youtube et faire fonctionner votre imagination.

Dour Festival aux airs de Gargamel face aux Stoemps

Ce Mercredi, vers les 17h3o, le magasin streetwear Stoemp a annoncé via un post Facebook qu’il ne serait pas présent sur Dour Festival 2015 qui aura lieu dans moins d’une semaine. Les commentaires manifestant l’incompréhension totale ne se sont pas fait attendre. Mais les Stoemps ne comptent pas en rester là, ils contre-attaquent avec une pétition qui leur permettra peut-être de revenir sur leurs plates-bandes l’année prochaine. Pour la petite histoire, le stand Stoemp a fait son entrée à Dour en 2011 en vendant les produits du magasin. Progressivement, il est devenu une sorte de QG avec des Open-Mic et des DJ sets afin d’animer le retour des festivaliers au camping mais aussi de proposer un vrai endroit de rencontre avec les artistes“. Alors qu’ils proposaient une collaboration à Dour pour “élargir les possibilités de cette petite scène parallèle qui plait beaucoup aux festivaliers “, les organisateurs du Festival ont littéralement claqué la porte au nez des Stoemps. Sonnés par cette nouvelle, ils ont décidé de ne pas se laisser abattre et de prendre la chose avec humour. Ils ont également annoncé leur présence sur les Francofolies de Spa dont ils jugent l’ambiance plus familiale. Comme ils le disent si bien : “la vie continue sans Dour“. Nous avons cependant souhaité avoir plus d’informations sur l’opinion et le ressenti des Stoemps face à cela. C’est avec un grand plaisir que Jonathan Scorier, un des gérants du Stoemp a répondu à nos questions : 

« Si tu rentres dans ta tente, t’es une tant’ »

Pourquoi avoir choisi Dour en 2011?

Nous étions des habitués du festival étant donné que nous y allions entre amis depuis 2001. En 2010, nous avons repris le magasin et nous avions comme objectif d’être le plus présent possible auprès de notre public cible qui était les amateurs d’évènements liés à la musique alternative. Déjà à l’époque des débuts de Dour, le patron du Stoemp, Charles, allait vendre ses produits avec une camionnette. Nous trouvions ça cool de recommencer le concept. D’autant plus que nous étions dans une logique de stand lors des concerts et/ou soirées avec lesquelles nous collaborions. Nous avons donc directement pensé qu’être implantés là-bas pouvait représenter l’esprit du shop à merveille : délire, fête, second degré…. Max, mon associé, et moi étions convaincus qu’être à Dour était une bonne chose pour le Stoemp parce que même si nous ne vendions pas, le fait d’être présent et de proposer des animations était une super idée.

Comment s’est passée la première année (ambiance, accueil des festivaliers et des organisateurs, contact avec les organisateurs)?

Les contacts avec les organisateurs se limitaient aux mails envoyés par l’organisation Non-Food, la personne de contact était extrêmement accueillante. Mis à part les dimensions du stand, nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre. Nous avions prévu des transats pour les festivaliers, une petite installation musicale et de la marchandise. La veille, notre stand était monté et en attendant le début du festival, nous avons assisté à une première soirée déjà très festive (rencontre avec les autres commerçants, quizz musical,…). Nous étions dans une logique de rencontre avec les gens en faisant la fête et notre job. À l’ouverture du festival, nous avons immédiatement été surpris par le monde au stand, si bien que nous avons du retourner au magasin en urgence pour chercher d’autres produits à vendre, principalement des casquettes. En ce qui concerne la musique, nous étions les seuls ou presque du village Non-Food à en mettre et les gens étaient très réactifs à cela. Nous varions entre du Britney Spears, du rap belge, de l’electro ou des génériques de dessins animés. Le principal était de faire rire et réagir positivement. Pour l’anecdote, le micro que nous utilisions était destiné à l’organisation de concours pour gagner des goodies. Mais assez vite et par hasard les gens sont venus le demander pour s’exprimer sur la musique. C’est donc ce jour-là que le concept de l’Open Mic de Dour est né. Au fil des années, nous avons développé cela en proposant aux artistes qui venaient au festival d’animer le stand. Nous avons eu la chance d’avoir : La Smala, Lomepal, Caballero, L’Or du Commun, Le Reggaebus, un collectif Dubstep, DJ Turtle, Eskondo, Dave Luxe, Swatt’s et pleins d’autres sans oublier les anonymes qui venaient délirer avec nous que ce soit une bande de filles pour un enterrement de vie de jeune fille ou un rockeur qui fait du metal sur une instrumentale rap. Les soirées after ont aussi émergé spontanément parce que lorsque les festivaliers quittaient le site, ils étaient obligés de passer devant notre stand.  Nous y faisions donc la fête jusque 5h du matin, ce n’était plus du tout en endroit de vente mais vraiment une mini-scène. Je me souviens d’un moment où j’ai pris du recul pour regarder cette foule devant le stand: je me suis dit que nous étions en train de faire quelque chose de fou.

Aviez-vous déjà senti une animosité à votre égard de la part des organisateurs de Dour?

Dès la première année nos voisins se plaignaient de la musique trop forte de midi à 5h du matin. A la fin du festival, nous avons donc demandé au responsable du village Non-Food si le fait que l’on mette de la musique était gênant. Il nous a répondu avec un grand sourire que pas du tout en ajoutant que cela faisait partie de l’ambiance du festival.  Nous étions donc totalement convaincus que les organisateurs de Dour trouvaient notre initiative positive. L’année dernière, nous avons carrément mis en place une programmation alternant Dj sets, showcase et musique libre. Cela a déplu à l’un de nos voisins qui a menacé de contacter les organisateurs. On nous a demandé de diminuer le volume l’après-midi mais jamais personne n’est venu nous voir en nous disant que nous devions arrêter ceci ou cela parce que ça perturbait le festival. Dans nos esprits, même si les commerçants les moins festifs étaient embêtés, nous étions soutenus, aussi bien par les autres voisins que par Dour.

 Quelles sont les raisons avancées par Dour pour ce rejet de Stoemp? Quelles sont, selon vous, les raisons qui n’auraient pas été dites?

Dans un premier temps, notre candidature pour un stand sur Dour 2015 a été acceptée à condition de ne pas « organiser des concerts, représentations ou animations sur le stand ». C’est là que j’ai voulu tenter ma chance en demandant une collaboration plus étendue entre le stand Stoemp qui commençait à devenir un endroit à voir à Dour et le festival officiel. Les responsables du festival nous ont répondu qu’en réalité, nous n’aurions pas dû être autorisés à installer notre stand, ni cette année, ni l’année d’avant.  Ils estimaient que nous avions causé trop de tort les années précédentes et que nous n’avions pas respecté les règles établies. J’ai insisté sur le fait que nous n’avions jamais été avertis que notre activité posait problème et j’ai ajouté que nous nous engagions à tenir notre stand sans musique. Mais leur décision était sans appel, selon eux, la « confiance était rompue ». Nous ne comprenons pas bien cet argument car il n’y a pas eu de réel dialogue à l’origine. En fait nous pensons que le réel problème se situe dans l’émergence d’une scène parallèle sur laquelle les organisateurs n’avaient aucun contrôle. Par ailleurs, ce stand était pour nous un tremplin publicitaire à un coût certainement moins élevé que celui des sponsors officiels, peut-être cela aura-t-il ébranlé les organisateurs.

« La vie continue sans Dour », c’est vrai mais on croit déceler un brin de tristesse en vous malgré tout, est-ce le cas? Pourquoi?

Bien sûr que nous sommes déçus car nous avions un tas d’idées pour le futur pour animer ce stand (comme l’idée de proposer un slam musical). Nous avions déjà des accords avec un bon nombre d’artistes pour cette année et nous aurions vraiment voulu pouvoir collaborer avec le festival pour faire quelque chose de plus grand encore. L’ambiance était folle, c’était vraiment un super moment pour l’équipe du shop et le partage de ce bon moment avec les gens était juste ouf. C’était pour nous une vraie réussite et devoir stopper l’aventure net à cause d’organisateurs qui ne sont plus suffisamment au contact des festivaliers et de la réalité du terrain nous rend tristes. Mais la vie continue, nous avons réussi à avoir un stand aux Francofolies au dernier moment. L’ambiance sera plus proche du festival Inc’Rock, mais c’est super. Nous avons des rapports très professionnels avec tous nos interlocuteurs, le fait que cela se passe ainsi avec Dour ne fait que confirmer ce que l’on raconte sur leur manière de bosser en haut lieu. Je dois avouer que c’est un crève-cœur de ne pas y être cette année mais au Stoemp il n’y a que des solutions, d’ailleurs nous avons déjà une tonne d’autres projets.

 Que pensez-vous de l’organisation Dour, et de leurs affiches? Y a-t-il eu un changement entre 2011 et 2015 selon vous?

 Comme je l’ai dit, je pense que le festival a perdu le contact avec ses visiteurs. Au niveau de la programation je ne m’y connais pas assez pour critiquer mais c’est vrai tout est devenu plus cadenassé. Le festival conserve son succès fou malgré tout donc le problème vient peut-être de nous…

 Quel est le meilleur souvenir que vous retiendrez de vos cyphers?

 Je dirais les fins de soirée, quand je prenais le micro pour improviser des conneries et faire rire les gens, ça créait une vraie osmose. Et puis, même si ça reste un peu vulgaire le « Si tu rentre dans ta tente, t’es une tant’ » qui est devenu un classique du stand Stoemp nous rappellera toujours de bons souvenirs. C’est le bon vieux temps pouvons-nous dire maintenant.

Faisiez-vous d’autres festivals mis à part Dour?

Vu le succès de Dour, nous avions décidé d’essayer d’être présents sur d’autres festivals. Chaque année, nous faisons l’Inc’Rock, c’est un succès aussi mais l’ambiance est très différente et beaucoup plus familiale qu’à Dour donc nous adaptons aussi notre manière de gérer le stand. Par exemple, cette année il n’y avait pas de musique mais nous avons accueilli La Smala pour une séance de dédicace après leur concert. Nous sommes aussi à La Smala Festival et au Rock System Festival.

 Comment envisagez-vous votre présence sur les festivals belges à l’avenir (toujours des Open Mic, Dj set comme avec Bass Addict…)?

En ce qui concerne la musique, la majorité des Festivals sur lesquels nous avons un stand en sont demandeurs, comme La Smala Festival qui voulait que l’on organise un Open Mic. Mais il est vrai que sur certains autres festivals, il n’est pas nécessaire d’en mettre. En réalité, nous adaptons toujours notre stand aux possibilités. Si l’on nous demande de venir sans musique, nous venons sans musique.  Nous souhaitons avant tout continuer à essayer de contenter le mieux possible les gens qui ont envie que le Stoemp soit présent en élargissant notre liste de festival pour l’année prochaine : Les Ardentes, Ronquières Festival,…

Qui vivra verra