Perle du Japon : Osamu Kitajima
20 Déc 2014

Perle du Japon : Osamu Kitajima

Des risières d’Hirosaki au mont Fuji, le

20 Déc 2014

Des risières d’Hirosaki au mont Fuji, le Japon recèle des joyaux d’une valeur inestimable. On s’étonne d’y croiser des vieilles dames de 100 ans entrain de danser sans aucune gêne, mais aussi d’y voir des centrales nucléaires exploser après des Tsunamis. C’est au beau milieu de ce chaos organisé que se trouve la perle musicale que je vous présente aujourd’hui : Osamu Kitajima.

Justin_HeathcliffAussi connu sous le pseudonyme Justin Heathcliff, il n’aura sorti qu’un seul album sous cette identité, pour ensuite revenir à son nom japonais, comme une sorte de retour aux sources. Le résultat aura fait naître un véritable chef d’oeuvre : son deuxième album, Benzaiten (que je mettrai en avant plus bas), est d’une qualité et d’une profondeur rares dans le monde de la musique.

Pour en arriver là, notre homme a tout d’abord étudié la guitare et le piano dans son enfance, et en 1971, aura voyagé au Royaume-Uni où il aura été mis en contact avec le Rock psychédélique et la Folk avec des influences telles que les Beatles ou Pink Floyd. Associé à des sonorités asiatiques, le mélange est particulier et nous propose une ambiance nous plongeant au cœur d’une chevauchée dans plaines japonaises s’étendant à perte de vue, avec une étrange pointe de Jazz. Comme on dit en japonais, 良い音楽 :

Quel ne fut pas mon étonnement après avoir cliqué pour la première fois sur “Play” pour écouter cet artiste… Le sentiment que j’ai ressenti se rapproche d’un état méditatif où des images viennent se mêler à des couleurs aux accents multilingues. Osamu_Kitajima_KotoOn identifie une multitude d’influences et d’harmonies très différentes, avec un tout cohérent qui s’enchaîne à merveille. Je conseillerais à des artistes comme Madlib, le défunt J Dilla ou encore feu Nujabes  d’aller y chercher des samples, tant les sonorités qu’il nous propose sont une mine d’or.

Sur l’album Benzaiten, sorti en 1974, l’artiste a expérimenté ce qui allait faire de lui un des plus célèbres Jazzmen du pays du soleil levant. Avec des instruments comme le Koto (voir image) ou le Shakuhachi, associés à la flûte, la guitare électrique, la basse ou les percussions africaines et occidentales, l’éclectisme est à son paroxysme. Voici par exemple le titre qui introduit l’album, où l’on perçoit déjà bien l’étendue du talent proposé :

S’insérant parfaitement dans la vague du rock expérimental de la fin des années 70, Osamu parvient à faire un pont entre l’orient et l’occident de la plus belle manière. Le 2e titre de Benzaiten nous plonge dans une ambiance contemplative, où chaque instrument arrive l’un après l’autre, comme si des acteurs entraient un à un sur scène, déclamant leur texte avec prestance. Le ton du morceau étant beaucoup plus méditatif que l’autre, l’album gagne en intensité minute après minute. Les voix japonaises qui apparaissent peu après font basculer le morceau dans une dimension très étrange, où seuls les plus braves pourront supporter écouter le morceau jusqu’au bout :

Inventif, psychédélique, osé, les adjectifs caractérisant cet album sont tellement nombreux qu’il faudrait un second article pour tous les énumérer. Et pour ce qui est du style proposé, on est partagés entre le rock, le jazz et le traditionnel, ce qui prouve la diversité de l’oeuvre. Comme pour des morceaux de musique classique, je conseillerais à chacun d’écouter l’album de bout en bout, car il semble nous raconter une histoire épique, dans une époque révolue, peuplée de créatures magiques.

Si l’envie vous prend de vous envoler vers des contrées lointaines à dos de dragon ailé, Osamu Kitajima est l’homme de la situation. Une musique figurative et splendide vous attend, si vous osez franchir le pas…

Serez-vous prêt à partir pour ce long voyage ?

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