Les “girls groups”, ces chanteuses qui ont bercé les années 60
01 Juil 2012

Les “girls groups”, ces chanteuses qui ont bercé les années 60

A la fin des années 1950, la

01 Juil 2012

A la fin des années 1950, la musique américaine pour adolescente est marquée par le départ de deux grandes stars, Elvis Presley qui part pour l’armée et Little Richard qui décide d’arrêter sa carrière pour se consacrer à la vie religieuse. Un vide musical était donc à combler, c’est à ce moment qu’un grand nombre de groupes vocaux féminins ont commencé à produire des chansons qui mixent des harmonies “doo wop” sur un rythme de musique blues. Ces groupes étaient, pour la plupart, des trios ou des quatuors avec une vocaliste principale et deux ou trois choristes qui composent le background vocal. Parfois, mais cela reste rare, tous les membres du groupe étaient au même pied d’égalité et chantaient à la manière d’une chorale. Cette nouvelle sorte d’arrangement devint ce qu’on appelle aujourd’hui le “girl group”. Ces groupes vocaux féminins ont envahi le hit parade pendant tout le début des années 1960 et se sont considérablement ancrés dans la culture américaine.

The Bobbettes

Au commencement

Les historiens de la musique considèrent qu’il y a deux groupes précurseurs de ce genre musical.

Le premier, The Bobbettes, est composé de cinq jeunes filles qui sont âgées de 11 à 14 ans et qui sont originaires de Harlem, dans la banlieue New-Yorkaise. Elles se rendent célèbres en 1957 avec le titre “Mr. Lee”  qu’elles ont écrit et composé elles-mêmes, ce qui rend la performance encore plus remarquable étant donné le jeune âge de ses créatrices.

Le second, The Chantels, est un groupe composé de cinq filles menées par Arlène Smith et qui sont originaires du Bronx, toujours dans la banlieue New-Yorkaise. Le morceau qui les a rendu célèbres, “Maybe” (1958) est devenu un classique de la musique américaine, si bien qu’il a été classé 195ème du TOP 500 du célèbre magazine “Rolling Stone” et a été repris par de nombreux chanteurs notamment par la non moins célèbre Janis Joplin.

Les thèmes abordés

Le genre aborde les sujets propres à l’adolescence comme les déclarations d’amour (“Be my Baby” de The Ronettes en 1963, bien connu des fans de Dirty Dancing),

le mariage (“Chapel of Love” des Dixie Cups en 1964)

ou encore les garçons (“He’s a Rebel” de The Crystals en 1965)

Des thèmes un peu plus “durs” et moins naïfs sont aussi abordés comme la violence (“Nightmare” de The Whyte Boots en 1966)

ou le masochisme (“He hit me and it felt like a kiss” de The Crystals en 1962).

Et la testostérone dans tout ça ?

Il serait stupide de se demander pourquoi les “girl groups” étaient composés de filles. Et pourtant, quelques groupes qu’on peut ranger dans la catégorie “girl group” étaient un mélange de filles et de garçons. Un exemple classique est The Orlons, composé de trois filles et un garçon, qui ont enregistré “Wah-Watusi” (1962).

Certains groupes sont même majoritairement masculins mais dont le leader reste une fille. C’est le cas de The Essex, où trois U.S. Marines sont menés par Anita Humes, qui a enregistré le titre “Easier said than done“.

Dans ces groupes, les jeunes hommes apportent des basses, leur contribution consistait donc principalement à des “doo-wop” et des “she-lang”. Inclure des garçons dans les groupes augmentait la popularité de ceux-ci car les jeunes adolescents pouvaient désormais chanter avec les filles.

Une musique au delà des couleurs ?

Les années 1950-60 marquent aux Etats-Unis une période de combat en faveur des droits civiques pour les Afro-Américains. C’est donc dans ce climat de tensions interraciales que sont nés les girl groups. Ils étaient composés de jeunes filles noires, or le public cible était les adolescentes blanches car elles étaient plus touchées par les thèmes abordés et avaient les moyens d’acheter les produits musicaux. C’est pourquoi les producteurs, eux aussi blancs pour la plupart, décidèrent de rendre les chanteuses anonymes. Ils pensaient ainsi que si la fine fleur blanche américaine ignorait la couleur des chanteuses, elle serait plus enclin à acheter les albums. La plupart des chanteuses n’en tenait pas rigueur car elles gagnaient plus d’argent en enregistrant les chansons qu’en passant leurs temps en tournée ou en promotion.
Il faut attendre 1964 et l’apogée de The Supremes pour trouver un groupe avec une réelle image marketing.

The Supremes face au déclin du genre

A partir de 1966 les “girl groups” doivent faire face à l’apparition de nombreux concurrents qui visent le même public-cible. Le rock britannique et ses fabuleux Beatles, le psychédélisme et son incroyable Jimi Hendrix, le folk rock et son talentueux Bob Dylan mais aussi le funk avec son énergique James Brown.

Seules les Supremes arrivent à rivaliser avec ces nouvelles stars. Le groupe, mené par Diana Ross, devient LE girl group connu et reconnu grâce à un effort marketing inédit pour le genre. L’Amérique blanche étant enfin prête à accueillir des chanteuses noires dans sa discographie, les Supremes soignent leur image grâce à des perruques et des robes distinguées et font la promotion de leurs albums sur de nombreux plateaux télés et magazines.

Le départ de Diana Ross pour une carrière solo annonce la fin du groupe mais aussi la fin de l’ère des “girl groups”.
Pour les chanteuses afro-américaines, un nouveau chapitre va s’ouvrir, celui des Divas, mais ceci est une autre histoire…

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  1. Marie juillet 3rd, 2012 8:50

    Toute la bonne vieille musique que j’aime. 🙂

  2. lester octobre 11th, 2012 8:41

    merci pour cet article très instructif 🙂

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