Le Colisée : portrait d’un monument en devenir
03 Avr 2013

Le Colisée : portrait d’un monument en devenir

Gagnant du concours « Du F. dans le

03 Avr 2013

Gagnant du concours « Du F. dans le texte » organisé par le Botanique, dans un univers fait de collages, aérien et presqu’empreint de naïveté, David nous envole l‘âme avec sa musique.

Un chocolat chaud pour lui, « parce que moi, je déconne pas », un fond musical coloré, et je suis partie pour quelques minutes en compagnie du Colisée. Je serais très mauvaise joueuse si je vous faisais un jeu de mot vaseux avec son nom de scène, alors je vais me contenter de vous parler de lui en toute modestie, celle-là même qui émane de lui.

Un monument en construction

De son nom complet David Nzeyimana, actuellement étudiant en philosophie, ce jeune homme chez qui l’humour rend toute conversation agréable, a plongé dans la musique assez tôt. Il fait partie d’un groupe, « The Hypothetical Continent », créé avec des comparses de son Lycée, il a brièvement prêté sa voix à « Super Like You », et il vole désormais de ses propres ailes. Ce n’est pas une décision qu’il a prise lui-même, mais le résultat d’un bouche-à-oreille qui a fini sa course à Paris, lieu de son tout premier concert solo. Du temps où il propulsait sa voix face aux jeunes du Lycée Martin V, il composait en parallèle sur son ordinateur, essayait des montages sur des logiciels musicaux, qu’il a récemment déposés sur internet, ce qui lui a valu sa récente notoriété.

En solo, il a commencé par fouler la moquette de la médiathèque de Louvain-la-Neuve, il est monté sur la capitale française, puis il a exploré l’Atelier 210 et les Ateliers Claus à Bruxelles. Et bien sûr, le Botanique où il a remporté le concours « du F. dans le texte ». En dehors de ça, il a également accompagné un artiste au Cirque Royal en première partie, dans d’étranges circonstances, puisqu’il correspondait à l’époque avec Témé Tan par internet : « en fait, on ne s’était jamais vus, on s’était juste parlé sur internet et on voulait répéter ce soir-là. Puis il m’a appelé pour me dire que ce n’était pas possible parce qu’il avait un concert. Et deux heures plus tard, il m’a rappelé en me proposant de jouer avec lui. Il devait vraiment avoir confiance, parce qu’on n’avait jamais joué ensemble… ».

Pourtant « Le Colisée » en tant que tel, lui, reste seul : « Je ne suis pas contre le fait de jouer avec quelqu’un d’autre, mais tout seul c’est plus facile de se diriger, faire ce que tu veux ». Ce nom lui vient d’ailleurs d’un livre qu’il a lu plusieurs fois en secondaires, « Tempo di Roma ». Dans celui-ci, l’auteur fait deux descriptions différentes du Colisée, qui ont particulièrement inspiré David par les images qu’elles évoquent. Outre cela, ce nom peut faire vibrer d’autres cordes chez son public ; ce n’est pas sa propre représentation qu’il veut imposer.

 Session acoustique pour “Bruxelles ma belle”

La musique comme témoin du temps présent

Dans ses chansons, les principales musiques qui l’ont influencé viennent de l’univers pop indé : il s’agit de groupes américains tels que Dirty Projectors, Grizzly Bear, Animal Collective. La musique des années 70 laisse aussi sa trace quand on l’écoute, et il dit lui-même l’aimer, ainsi que d’autres groupes plus tardifs, comme « The Smiths ».

Au niveau des textes, il s’est trouvé des similitudes dans la structure de composition avec le monument qu’est Bob Dylan : « Il a tendance à construire ses refrains avec les mêmes phrases, dans lesquelles il change un mot, un petit truc… Et je me suis rendu compte que je faisais la même chose ». Son écriture quant à elle, est un témoignage du temps présent. Il écrit ce qu’il se passe au moment où il est en train de chanter, part d’un fait banal, mentionne l’heure qu’il est, et essaie de le relier à un sujet qui le touche plus profondément. Il échafaude ses morceaux petit à petit, toujours dans le même espace-temps.

Et si ses morceaux ont parfois été conçus d’un jet, ce n’est désormais plus le cas : ayant trouvé un label qui va enregistrer son premier EP, il prend plus de temps pour les composer, et parvenir à ce qu’il désire vraiment.

Finalement, si vous voulez le voir sur scène, tenez-vous au courant via sa page Facebook. Sa prochaine date, c’est le samedi 9 avril au Boonefooi Brussels. Il sera assurément content de s’y produire, car il admet aimer, tant les petites scènes où il est proche du public (et les apprécie tout autant quand lui-même fait partie dudit public), que les plus grandes. Mais pour lui, ce qui importe le plus n’est pas la scène, c’est surtout d’arriver à composer avec le lieu : « généralement, j’essaie de me laisser surprendre par l’endroit, que souvent je découvre en faisant le soundcheck ; j’essaie de construire avec ».

« Je n’aime pas les ports, ni les gares, ces antichambres du néant. Le partir n’implique pas la distance. Le partir c’est de l’imagination. » (Léo Ferré)

N’hésitez plus, vos oreilles n’attendent qu’à vibrer : http://lecolisee.bandcamp.com

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  1. Primus avril 8th, 2013 5:39

    Excellent! Super découverte, c’est justement mon kiff depuis un petit temps, travailler avec une station de loop, guitare et autres instruments, controleur midi et tout mais c’est super chaud à gérer. Lui, il se débrouille à merveille!

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