Un EP Peetiquement prometteur
22 Fév 2016

Un EP Peetiquement prometteur

Alors qu’il y a deux semaines nous

22 Fév 2016
Photo: Mathilde Nardone

Photo: Mathilde Nardone

Alors qu’il y a deux semaines nous vous faisions découvrir son freestyle avec Félé Flingue, Peet nous concoctait son premier EP composé de 8 titres, Peate. Au programme, une ambiance décontractée, de l’alcool, du Looza, ses proches, du travail et un esprit ouvert. Un cocktail alléchant.

Peet était un parfait inconnu pour nous il y a quelques semaines et en l’espace d’un freestyle, il a attisé notre curiosité. Pourtant, cela fait quelques années qu’il est dans milieu, sans jamais avoir sorti de projet solo. C’est avec son groupe Alma One, en trio avec ANYM et Morgan (Beatmaker/DJ), qu’il a fait ses armes et ses premières scènes. Ils ont fait l’album 8849M en 2014 mais c’est donc 2016 qui verra fleurir Peet en solo. Outre rapper, il réalise lui-même ses prods avec l’aide de Morgan, toujours à ses côtés. Un travail de producteur qu’ils font au quotidien et ce depuis plusieurs années. «La première fois, c’est quand j’étais chez Elvin, celui qui a fait la prod du fameux freestyle. Il avait un petit clavier, un MPK25, et là je me suis dit : C’est carrément stylé». Une casquette de producteur qui lui aura valu le surnom de Dr. Peet.

Aujourd’hui, c’est au nord de Bruxelles qu’il vit et fait sa musique. Avec son nouveau projet Peate, le docteur invite tout le monde dans sa salle d’opération. Nous entrons donc pour tâter le tranchant de son scalpel et de ses rimes.

Première prescription: du Looza. Si ça peut vous paraître étrange, Peet lui semble avoir un lien particulier avec cette boisson qu’on retrouve dans ses chansons et dans ses clips. “ Parfois le matin, je suis encore tout mal dans mon lit, et Morgan m’en jette un tout frais, ça c’est parfait”. Il a même décidé d’en faire un son. Sous forme d’une petite histoire, il nous emmène dans une de ses soirées improvisées. Tout ça sur une prod assez chill, qui donne envie de se poser autour d’un verre.

Peet

Photo: Mathilde Nardone

Après une bonne soirée, il faut assumer le lendemain. Toujours avec une histoire, il nous raconte cette journée de merde, à travailler et à comater à servir des potages. Peet apprécie l’art du Story-telling : «Ça me permet de me lâcher beaucoup plus. Tu peux délirer, tu peux partir dans un monde complètement différent». Une technique qui sera très présente dans le projet en commun avec Félé Flingue, qui devrait sortir dans les mois à venir.

Autre collaboration, mais sur ce projet cette fois, un certain Roméo Elvis. Smooth, un morceau qui affiche pleinement leurs ambitions, leurs rêves, dont personne ne pourra les détourner. Cette rencontre n’est encore une fois pas calculée. “J’ai sorti mon son Frer, et il a kiffé ce son. Avant ça même,  il devait venir au studio parce que Morgan et moi avons un crew qui s’appelle Mathematics,  on voulait faire un album Mathematics où on invitait plein de rappeurs différents, et il y avait Roméo dessus.” Deux jours après avoir reçu la prod, Roméo Elvis lui envoyait déjà un freestyle. Une réactivité qui n’a pas laissé Peet indifférentle poussant à écrire plus vite.

Une collaboration qui va au-delà de ce morceau, puisque Peet sera présent à sa Release Party le 4 mars. “C’est une scène en tant que 77, donc avec Félix et Morgan en tant que DJ. Ce sera la première scène en mode 77. Je vais envoyer quelques sons solos aussi”.

Une bonne occasion de se faire connaître d’un plus large public. Mais comme il le dit dans Wrap, second morceau clippé de l’EP, cette chance il l’a provoqué. En trois années de rap, Peet fait tout par lui-même. “C’est mieux quand tu fais le taff toi-même, tu te sens bien plus fier. Le seul truc qu’on a pas fait nous-mêmes sur l’album, c’est Phasm qui l’a masterisé.”

Outre son ambition et son autonomie, un autre thème est récurrent tout au long du projet: son entourage et ses “frers». Que ce soit sa famille ou ses potes, ça l’a beaucoup influencé et il ne serait pas le rappeur qu’il est aujourd’hui sans eux. “Quand j’étais petit, la musique était toujours dans l’ambiance de la pièce. Quant à mon frère, c’est lui qui m’a fait découvrir le hip hop. La façon dont je vois les choses, c’est grâce à eux et tous les gens qui m’entourent en général». Et cette vision des choses, c’est un positivisme et une grande ouverture d’esprit. “Tu ne peux pas convaincre tout le monde de vivre de la même manière. Comme je dis : on n’a pas grandi dans les mêmes jeans.  Si tu captes déjà ça, tu peux te dire : Voilà, il est comme ça parce qu’il vient de tel, tel milieu, au lieu de te dire qu’il craint ce type». Dans son morceau Frer, et même Peate, il semble désabusé des gens plus fermés. “ J’ai voulu faire un son sur ces gens qui se prennent la tête pour de la merde. A côté d’eux, t’as des gens qui ont des merdes dans leurs vies et qui arrivent à toujours être positif». Dans ses textes, il dit clairement qu’il est bien au-dessus de tout ça et laisse transparaître un esprit de partage à travers sa musique.

Finalement cet EP, c’est un peu ça: une discussion au calme avec Peet. Il nous raconte ses histoires, ses ambitions, parle des gens qu’il aime, de ce qui l’énerve. C’est une ambiance très conviviale, sur des beats toujours assez planants, l’EP est très chill, agréable à écouter. Pour un premier 8 titres en solo, c’est une vraie réussite. On sent qu’il y a encore une marge de progression mais on aura l’occasion de suivre cet artiste toute l’année. “J’ai déjà fait 10 sons avec Félix, c’est ça qui est bien, je viens de balancer mon EP que j’ai déjà un mini album de prêt. Un EP de 5 titres avec Morgan est déjà bouclé aussi, c’est un  double vinyle qui s’appelle Funky Chicken. Qu’ils le veuillent ou non, je vais continuer mes enroules (rires)». On est prévenu, les rendez-vous sont pris avec le docteur qui compte bien nous ausculter un petit bout de temps.

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