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Maybe Belgium 14: Fatoo San

Nous nous sommes rendus à Schaerbeek, où Fatoo San nous a accueillis à son domicile. Plus habituée aux platines qu’à l’interview, elle s’est prêtée au jeu. Posés autour de la table, nous avons longuement discuté de multiples sujets. La DJ donne sa vision de la musique, la place de la femme dans celle-ci. Elle nous explique aussi comment elle jongle entre sa passion et son métier. Une entrevue enrichissante qui nous offre une autre facette de ce monde musical.

“Mes parents écoutaient beaucoup de musique, j’ai été bercée quotidiennement par leur sélection. J’ai ensuite fait 8 ans de piano et j’ai vécu ma jeunesse avec un groupe d’amis “mélomanes” avec qui j’ai découvert énormément de sons. Par après, j’ai chanté en tant que choriste pendant 10 ans et j’ai vécu une très belle expérience grâce à cela avant d’incorporer le collectif Supafly. La musique a toujours fait partie intégrante de ma vie et m’a aidée à supporter les moments durs, comme une meilleure amie. Je ne pourrais vivre sans !”

Est-ce que tu peux nous parler un peu de votre groupe Supafly Collective, sa genèse et ses objectifs ?

C’est un collectif qui date d’il y a 6 ans et demi. On s’est rencontrées via JoBee, qui nous connaissait toutes et qui avait compris qu’on avait une certaine passion pour le hip hop. On était 7 à l’époque. Aujourd’hui, nous sommes 4 à être actives au niveau du DJing: Mikigold, Vaneeshua,Young Mocro et moi. JoBee a son projet en tant que chanteuse. Il y a aussi Lizairo qui est photographe et la septième, Jee Nice, est retournée vivre en Allemagne il y a quelques années. Elle s’occupe du magazine Anattitude, qui est, en gros, l’un des seuls magazines sur le hip hop féminin. Il est vraiment complet et concerne toutes les disciplines, elle en sort un par an (version web et papier). C’est d’ailleurs autour de cette activité-là qu’on a fait notre première soirée au Tavernier en 2009. Le but premier était d’organiser des soirées qui mettaient en avant les artistes femmes.

Depuis 5 ans, nous avons également une émission de radio tous les jeudis sur FM Brussel. Avec les années, notre palette de mix s’est fort élargie. On a pris goût à jouer d’autres styles que nous avons toujours écoutés. On peut complètement sortir de la petite case rap/beats si on en a envie et jouer du reggae, du ragga, de la house, du funk, de la soul ou de la musique du monde.

Justement par rapport à cette diversité, tu as été plusieurs fois invitée aux soirées Groovalicious, ça fait quoi de devoir changer à chaque fois de style de musique ?

Oui, c’était vraiment bien, c’était avec Mikigold. On l’a déjà fait 3 fois. Tu peux jouer tout ce que tu aimes, les Groovalicious sont des soirées où on danse comme des dingues derrière nos platines. Le public n’a pas de petit esprit, il est là pour s’amuser, c’était un vrai plaisir de mixer là-bas. Je mets du son africain parce que mon père en écoutait beaucoup. Mikigold, elle, met du latino par exemple, tout ça se mélange bien avec le ragga et le rap. Ça nous permet de créer des sets différents. C’est un challenge de pouvoir mixer pour le public Groovalicious qui est habitué à une ambiance «musique monde», mais on le fait avec notre touche. Changer de styles dans mes mixes ne me dérange pas du tout car j’aime beaucoup de choses différentes et suis toujours heureuse de pouvoir les partager.

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Photo: David Widart

Est-ce que tu crois que la radio est un média musical qui a toujours autant d’impact qu’avant ?

Oui, et les radios du web aussi. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui allument la radio pour découvrir de nouvelles choses. Il y a des émissions de qualité pour ceux qui n’ont pas envie de juste écouter les mêmes hits 15 fois par jour. On a vu que quand FM Brussel a failli fermer, il y a eu une énorme mobilisation et elle ne comprenait pas que les gens qui travaillaient à FM Brussel, il y avait aussi ceux qui l’écoutaient. On a pu voir que beaucoup de gens tenaient encore à leur radio, ce n’est pas un média qu’ils ont envie de voir disparaître de si tôt.

Vous avez désormais une résidence au Beursschouwburg, peux-tu nous expliquer comment s’est fait le contact avec Ngoc Lan que vous avez invitée pour l’affiche ?

Nous étions très contentes quand ils nous ont demandé de commencer cette résidence d’un an. J’ai appris à connaître Ngoc Lan en partant en Suisse quand mon homme –Lefto– avait été mixer. Elle faisait encore partie du collectif Food For Ya Soul. On s’est super bien entendues. Nous respectons énormément son travail, elle est très talentueuse ! On avait fait venir Food For Ya Soul au Tavernier, il y a 5 ans, mais la soirée avait été interrompue par la police juste avant qu’ils ne commencent leur set. Du coup,on a directement pensé à elle pour notre première invitée au Beurs.

Vous pensez afficher un line up exclusivement féminin à l’avenir ?

On compte faire ça oui, c’est l’idée du collectif. Nous voulons être originales et surtout faire découvrir des artistes au public. Car il n’y a rien à faire, les artistes femmes, autres que chanteuses, sont toujours moins mises en avant sauf dans les évènements spéciaux. C’est un peu ce qu’on fait nous aussi mais c’est peut-être grâce à cela que certains ont découvert Ngoc Lan la semaine passée.

Est-ce que le fait d’être un crew 100% féminin apporte une fierté quelque part dans le milieu hip hop, très masculin ?

Fierté pas spécialement, parce que depuis le début on trouve qu’on a autant de chances de réussir que les hommes. On avait décidé de ne pas mettre cela constamment en avant. On n’a pas pensé non plus qu’on devait travailler trois fois plus parce qu’on était des femmes, on ne nous a pas mis trop de bâtons dans les roues. Par contre, il y a parfois des gens qui viennent et qui disent “ Ah, en fait vous mixez vraiment !” -“Ben oui!“. Il y a peut-être une certaine image de la femme DJ véhiculée sur internet qui fait que les gens sont étonnés qu’on ait un minimum de technique. Nous sommes contentes d’avoir toujours travaillé un maximum comme tous pour qu’on ne nous dise pas un jour que nous en sommes arrivées là juste parce que nous « portons des jupes ». Nous mettons en avant le métier qu’il y a derrière, on n’est pas là pour faire « les belles plantes »…

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Tu penses qu’être une femme dans le milieu de la musique peut être une valeur ajoutée, vu qu’elles sont peu nombreuses?

Oui, cela, on ne peut pas le nier. Comme nous sommes le seul collectif féminin de DJ en Belgique, quand les gens pensent à booker des filles pour une soirée hip hop, ils pensent souvent à nous. Ca nous a servi et on en est complètement conscientes. On aime le dire dans notre bio, bien sûr, mais on n’en a jamais fait des tonnes.  Par contre, quand nous sommes sur scène et que l’ambiance est bonne, on danse dans tous les sens et on fait vraiment la fête avec le public. Ça, c’est peut-être une différence avec nos collègues masculins, j’ai l’impression qu’ils sont plus dans leurs bulles et parfois moins connectés avec les gens.

Qu’est-ce qu’en tant que femme tu n’aimes pas dans le milieu du hip hop ?

Le trop-plein de testostérone ! Je trouve que c’est un milieu où il y a beaucoup trop d’égo, et où certains jouent la carte du « je suis meilleur que toi » à tout va sans même que cela ne fasse référence à l’esprit compétitif des disciplines du hip hop. Il y a des artistes qui ne sont jamais intéressés par ce que font les autres parce qu’ils sont trop nombrilistes et qu’ils ne veulent pas reconnaître le talent d’autrui. Je ne suis pas spécialiste des autres milieux, bien sûr, mais je ne me souviens pas de cette ambiance-là lorsque je chantais en tant que choriste dans des groupes de genres musicaux différents. Nous, on ne joue pas là-dedans et c’est peut-être parce qu’on est des femmes justement.


Il y a des artistes belges en 2016 que vous appréciez particulièrement ?

En parlant de mon mix,j’aime vraiment beaucoup le projet de Cassandre, elle est très talentueuse et sa flûtiste Esinam Dogbaste l’est également. Souvent, quand on chante en français et qu’on est belge, on doit attendre d’être reconnu en France, en dehors de notre petit pays, pour pouvoir développer un plus gros projet et je le lui souhaite vraiment. Le Motel également, Roméo Elvis, Oyster Node En fait, toutes les personnes que j’ai choisies dans mon mix sont des artistes dont le travail me touche et j’attends de bonnes choses d’elles en 2016. J’aime aussi énormément le travail de Noza, c’est mon producteur belge préféré.

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Photo: Gautier Houba

Quelles différences ressens-tu entre le Nord et le Sud de la Belgique pour l’appréciation de la musique?

Comme la culture flamande est une culture fort influencée par le monde anglo-saxon, ils ont forcément plus de facilité avec l’anglais. En ce qui concerne la rap américain, par exemple, ils comprennent directement les paroles, contrairement à nous, francophones, qui de temps en temps baragouinons du « franglais ». Quand à l’époque, nous pensions que KRS-ONE scandait« Assassin de la police », eux savaient bien que c’était  « That’s the sound of da police! ». On ne sait parfois pas tout ce que les rappeurs disent à la première écoute, en tout cas, moi j’ai besoin de lire les paroles pour bien comprendre les détails (merci Rap Genius !). Du coup, il y a plus de néerlandophones qui savent rapper en anglais, et on n’entend pas leur accent. Cela s’applique à tous les genres musicaux d’ailleurs… Pour le reste, à Bruxelles en tout cas, je trouve que la jeunesse flamande est beaucoup plus présente dans les concerts de musique alternative que les jeunes francophones.

Tu es professeure sur le côté, est-ce qu’il y a des valeurs dans la musique que tu essayes de faire passer à tes élèves ?

Je sépare bien les deux mondes, je n’assume pas trop que mes élèves soient au courant. J’ai d’ailleurs parfois peur d’en croiser la nuit, ça m’est arrivé et ça m’a complètement bloquée. Ils savent que j’aime la musique, je le dis dès le départ et je l’incorpore parfois à mes cours mais ça s’arrête là. J’adore ce boulot mais si des élèves de l’école apprennent que je suis DJ de rap, ça ne va pas le faire du tout, ils vont penser que je joue le rap commercial qu’ils écoutent.

Vous ne leur faites jamais de commentaires sur leurs choix musicaux ?

Non, j’essaye de ne pas trop les juger, c’est un âge délicat. Moi quand j’étais ado j’écoutais peut-être des choses qui étaient moins bien vues par d’autres. C’est très personnel, des fois on a envie de suivre la mode ou de faire partie du groupe, du moment que ça nous fait du bien. J’essaie néanmoins de les sensibiliser à cette industrie musicale qui les nourrit avec un son qui manque d’«âme». Par contre, je suis plus critique envers les adultes qui me demandent de mixer des choses qui n’ont absolument rien à voir avec ce que je fais. J’aime jouer des artistes qui ne passent pas à la radio 10 fois par jour et j’aime faire découvrir de la musique faite par des gens passionnés et non pas par des businessmen assoiffés d’audience.

D’autres projets de prévus en 2016 ?

Continuer avec mon collectif Supafly ! Continuer ce petit chemin merveilleux de « passeuse » de son.

 

PLAYLIST:

Ultime Indigo — Noza
Lovebites (LTGL Remix) — Kassett / Margo
Roses — A/T/O/S
SlowlyDriftin’   — MoodprintfeatYellowStraps
CruisinComets — Cometeers
Wolf –Losco
Fragma Deus  — Up High Collective
Selecta (MisterTweeks Remix) — MzBratt
Dobbermanwav — Stikstoffeat Romeo Elvis
La Danse De La Pluie —  Le Motel
No use for a name — Monkeyrobot
Douce — Shungu
OeIst? — Brihang
Triste Bahia — Mocambo
Les géants — Casssandre
InmostDepths — Oyster Node
Ca, Et Puis L’Avion — VeenceHanao
Foume ça — Caballero
Muggsy Bogues — Ypsos
Bill Bile (instru) —  Zomb.
Expertise – Eigen Makkelij
Mindbreaks —  Eskondo x JeanJass
Griseville (Prod. Tenkapi)  — L’Or Du Commun
Autour d’un verre (cuts : Deejay Odilon, prod. Dul) — Frades&SiKa featSeriak
Dis-moi d’où tu viens   — CrapulaxfeatMasta Pi, Prezy-H& Fakir (prod de Mambele)
ChildrenOfTheWest — FreddyBracker
Mic Pro — Tar-One
For H.E.R.’sSake — Hurufeat Tonino
Rice! — Turtle Master
Searchin’ — LeftO

Maybe Belgium #13: STR

A quelques pas de la place Flagey, nous retrouvons Sami Tha Ripou alias STR. Pas pour jouer dans un de ses clips non, mais pour se poser au Tigre autour d’une bière et d’un café. L’artiste, travaillant aujourd’hui avec Ronin Records, est calme et décontracté, loin de l’image qu’on peut s’en faire dans ses freestyles pourris. Habituellement acharné sur les layers de son studio, il prend de son temps pour nous, se livre et donne sa vision du monde musical avec beaucoup de lucidité.

Tu as un style assez particulier, assez déjanté, comment définirais-tu ton univers ?

J’ai un univers tordu et bizarre qui est inspiré de la culture des années 90, de mon enfance, de façon plus “LSDifiée” pour parler à tous mes drogués préférés.

Tu as pas mal tourné avec les loups de MAH Records, mais tu as récemment annoncé que tu ne tafferais plus avec eux. Est-ce que tu pourrais expliquer ton choix ? Est-ce que ton style un peu spécifique ne correspond plus à l’image du label ?

Non, ça n’a rien avoir avec ça, c’est plus personnel. C’est-à-dire qu’à la base on a fondé ce truc à trois avec Sham et Yogen, après, sur un an de taf avec MAH Records, j’ai remarqué que j’avais vraiment fourni un maximum d’efforts, je me suis donné à 200%, j’ai fait vraiment beaucoup de clips et tout. Alors qu’eux, ils ne se sont pas donnés à fond. Je me suis dit : « écoute, ça sert à rien de te mettre la pression. Eux, ils ont une autre approche que toi. Ne continue pas à travailler avec eux s’ils préfèrent se la jouer chill.» Moi je suis plus impatient, et ça ne leur correspondait pas donc finalement on a décidé d’arrêter de travailler ensemble.

T’inspires-tu d’autres rappeurs, films ou livres ?

Au niveau rap, mes inspirations c’est surtout mes potes. Donc notamment les gars de MAH Records, comme ça on ne dira pas que j’ai dit du mal d’eux. Parce qu’à force de rapper avec des gens dans la rue, n’importe qui, même des clochards sur la station essence juste à côté, t’apprends plein de trucs et ça ouvre un peu l’esprit à un rap autre que celui qu’on te propose à la télé. C’est ma principale inspiration. Sinon, comme je te disais tantôt, la culture des années 90, de quand j’étais petit. Tout ce qui est jeux vidéos, films, de quand on avait plein de tunes et qu’on pouvait se lâcher et faire n’importe quoi. C’est vraiment ce que je kiffe.

Qu’est-ce que tu penses  de toute cette hype autour du rap belge dans les médias?

J’en parlais l’autre jour avec un pote, et lui il me disait que ça fait longtemps qu’il y a des fausses hypes qui se créent comme ça tous les X temps, à chaque fois qu’il y a un nouveau groupe qui apparaît. Avant il y avait eu ça avec La Smala, puis avec Caballero et Jeanjass, et là maintenant ils parlent de Hamza et Damso. C’est bien, parce que c’est tous des artistes que je kiffe, enfin pas tous mais la nouvelle génération ça va, c’est des délires qui me parlent encore. Je comprends que les gens aiment bien mais je ne comprends pas l’engouement des médias, ils sont là en train de dire « le rap ça se passe bien en France, ça se passe bien en Belgique, les gens commencent à manger » alors qu’en vérité tous les gens qui font du rap, ils se passent rien pour eux. Oui ils font des trucs parce qu’ils donnent sang et sueur pour que les choses se passent, mais ils ne commencent pas à voir des opportunités de faire de vrais concerts, de vrais projets, de vraies collaborations, et vraiment pouvoir vivre de ça. Alors on parle d’eux comme si c’était des gens importants alors qu’il ne se passe rien.

Photo: BVBEL

Que penses-tu du fait que c’est la France qui identifie ce qui passe ou passe pas dans leur sélection ou leur préférence du milieu belge ?

Ça, ça n’existe pas, parce qu’il n’y a pas assez de public en Belgique. Même moi je le constate, j’ai vraiment pas beaucoup de public et je vois que j’ai autant de public en Belgique qu’en France. Alors qu’ici j’essaye de toucher tous les gens que je connais. Mais en France je vois des mecs qui m’envoient des mails et qui kiffent tous les jours, parce que les mecs ils sont comme ça, ils ont été élevés comme ça. Ici la mentalité est pas encore prête pour ça. Aussi, le problème est que, maintenant, ce phénomène là est encore plus présent depuis que Booba commence à avoir la mainmise ici avec Oklm Radio et Oklm en général. Maintenant il dit « tel rappeur belge, je vais le prendre sous mon aile », Damso, Shay, Jones Cruipy ou plein d’autres, c’est bien pour eux mais le problème c’est que Booba, c’est le seul mec qui va prendre cette initiative. Alors qu’il pourrait y avoir plein d’autres mecs en France qui pourraient faire ça, mais on laisse que ce gars-là. Moi je comprends pas pourquoi il n’y a pas Kaaris ou Lacrim qui viendrait et qui dirait « voilà ça c’est mon poulain belge » et au final tout le monde en Belgique pourrait avoir sa place.

Est-ce que tu pourrais nous raconter l’histoire de cette fameuse photo pour Word Magazine ?

C’est un pote, Caramel Dur, il a un tumblr. Il voulait faire des photos un peu chocs, tout sur fond blanc et basé sur les liquides. Il m’a contacté alors que je ne le connaissais pas parce qu’on avait plusieurs potes en commun. Il m’a dit « j’veux faire un truc avec toi, avec un cul de meuf et du lean qui coule dessus ». J’ai fait « Ouais, à l’aise » directement. Je suis venu, la meuf était là, « Bonjour », on a fait la photo, et voilà.

Tu aimes la musique Punk,  est-ce que tu y retrouves quelque chose dans le milieu de la Trap?

Oui, je trouve que la même énergie se dégage des deux musiques, c’est quelque chose qui me parle. Je regarde les concerts de punks auxquels j’allais avant, les gens pogotaient, ils se tapaient, ils se poussaient, sautaient les uns sur les autres et maintenant avec la trap c’est la même chose qui se passe. Et ça c’est ce que je kiffe, je trouve que c’est ça la vocation de ma musique.

Pour financer ton matériel, tu as créé un projet Kisskiss Bank Bank, est-ce que le manque de moyen t’a freiné pour le premier volet de ta mixtape ?

Non, car à l’époque les choses étaient différentes, j’avais un pote qui avait un studio chez lui où je pouvais aller enregistrer tout ce que je voulais. Aujourd’hui ce n’est plus le cas parce qu’il a eu des galères, sans rapport avec la musique, et j’ai dû me débrouiller tout seul. Au début j’avais rencontré un gars qui m’avait proposé d’aller enregistrer chez lui mais il n’était pas assez disponible pour moi. Je me suis dit que ce qu’il me fallait pour travailler à mon rythme, c’était vraiment que je me lance dans mes propres enregistrements. Et c’est pour ça que j’ai financé un studio. Je suis super étonné que ça ait marché d’ailleurs.

Quels étaient les retours sur cette mixtape Wonderland 1 ?

Les gens ont adoré la pochette (rires). Sinon je ne sais pas si beaucoup de gens l’ont écouté. Pour moi les retours les plus intéressants que j’ai eu c’était des retours de potes qui sont ingés son, qui m’ont dit que ça sonnait comme de la merde. Là je me suis dit « il y a un problème, je comprends pas pourquoi tout le monde aime bien ».

Tu as un titre dans cette tape qui est « Dans le décor », il est plus introspectif que les autres, c’est quelque chose dans lequel on n’a pas l’habitude de te voir. Est-ce que c’est des morceaux que tu appréhendes ou apprécies et que tu vas rééditer à l’avenir ?

C’est une énergie que j’ai eu à ce moment-là j’ai voulu faire un morceau sur le décès d’une amie, je voulais à tout prix lui faire un hommage un jour dans ma vie, d’une manière ou d’une autre. Je me suis dit que ce que je voulais dans ma première mixtape c’était exploiter un maximum de thèmes, je voulais faire au moins un morceau conscient qui avait cette espèce de thème « rap français, piano triste, ouin ouin ». Je voulais en faire au moins un pour montrer « vous avez vu les gars, moi aussi je sais faire ça, je vous encule ». C’est pas parce que je suis un rigolo qu’il m’est pas arrivé des couilles dans la vie. Si je ressens l’énergie de refaire un truc comme ça aussi, oui pourquoi pas.

STR avec les femmes, c’est plutôt comme dans Alizée ou c’est un grand romantique ?

T’aimerais bien savoir hein ? (rires) C’est un peu les deux. Mais le morceau Alizée est un morceau de grand romantique (rires). Je t’avoue que ce morceau, je l’ai écrit, j’avais tous les couplets mais je n’avais aucun refrain. Je m’étais dit : « je vais parler de toutes les meufs qui m’ont fait du mal », et après ça a mis vraiment un mois ou deux pour trouver ce refrain qui est vraiment de la merde, qui est juste un mot, parce que je ne voulais viser personne. Voilà, je suis plutôt comme ça, si t’as écouté et que t’as compris, t’as compris.

Il y a un mois tu as balancé un morceau qui s’appelle Lean et que tu n’as pas mis dans ton album. Est-ce que tu te fixes des limites ou te dis parfois que tu vas trop loin ?

Écoute, ma mixtape Wonderland 1 était finie quand on a enregistré encore deux morceaux au stud’ avec Yogen qui s’appelaient Lean et Finish Him. Les deux je les trouvais exceptionnels, on les a vraiment faits en une traite. On les a enregistrés à 1H du mat’, déchirés après une bouteille de rhum, vraiment un délire à la con. Les deux morceaux de dingue et je me suis dit : « le projet est fini, peut-être que là je suis à fond dedans parce qu’on vient de les enregistrer. Je sais pas si ces morceaux sont vraiment bons, je ne sais pas si je peux les incorporer au projet ». Donc j’ai choisi de mettre juste Finish him et Lean je l’ai gardé, je ne devais pas la sortir mais finalement j’ai balancé ce truc pour tripper.

Est-ce qu’il y a des collaborations, tous styles confondus, que tu voudrais faire ? Des artistes particuliers ?

Pleins d’artistes en particuliers, c’est juste que je n’ai pas les moyens. J’aimerais beaucoup faire des collaborations avec des artistes américains que j’écoute qui viennent d’Atlanta. C’est compliqué parce qu’ils en ont rien à foutre, mais ça c’est vraiment le gros truc que j’aimerais bien faire.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de toi en 2016 ?

Déjà le 20 février, il y a la compilation 2808 qui va sortir en collaboration avec BVBEL qui a fait toutes les prods et est un pote que je connais depuis très longtemps. On a invité blindé de gens à poser dessus mais c’est vraiment moi qui ai orchestré ce truc, dans le sens où on a tout enregistré avec mon stud’. Ca m’a permis de me familiariser pour apprendre à maîtriser le matos pour sortir mon prochain projet Wonderland 2, qui sortira en août, un an après le premier. J’espère en sortir un tous les ans en août, et en plus de ça faire d’autres trucs.

Photo: BVBEL

Tracklist ID:

Tommy Kruise – Smokin Sippin Drippin

So Pretty – Fucc to tha cash

Cashy Kesh Dolla – Playa Pimpin’

Pouya – Energy

Goth Money Records – Movie

MADEINTYO – I Want (Skr Skr)

Nedarb Nagrom – Die Any Day (feat. J.Trauma)

Curtis Heron & Cat Soup – Descarinate (feat. Bones)

STR – Smoked Out Loced Out Remix

Playboy Carti – Broke Boy

Curtis Williams – Drip (feat. Riff Raff)

littlegirl420 – y they dnt frown emoticon

Maxo Kream – Cell Boomin (feat. Father)

Asap Rocky – Electric Body (feat. Schoolboy Q)

STR – Kiss Kiss Bank Bank

Father – Read Her Lips (STR Remix)

Oh Rare & Myth Syzer – TSB (feat. Jeune LC)

Bones – FunnyToSeeYouHere

Dexter Dukarus – Free my Jack (feat. Lord Narf)

Slug Christ – Walked away inspirational message version

Yung Lean – Damn Gud Shawty

Yung Hurn – Nein

Uzi – Blue

Casisdead – 6PM

Joebillylouis – Escape

Dthclw – Midna

https://soundcloud.com/strbxl
https://www.facebook.com/STR-1566775733568761/?fref=ts
https://www.youtube.com/channel/UC6tnIOjEUrckIJxcMW4l0rQ
https://www.youtube.com/channel/UCU2s804VjLOLnqYvvwp8u8g

Artwork par Sébastien Collet

Maybe Belgium #11 : rencontre avec SMODBT

Vous commencez à connaître le principe : un DJ et/ou producteur belge, une track list hybride et une mixtape inspirée, on parle ici de Maybe Belgium. Et c’est SMODBT A.K.A. Some Ol’Dirty Beats qui s’y colle pour la 11e édition. En accompagnement de cette mixtape, nous vous offrons une interview pour découvrir un peu plus le bonhomme qui se cache derrière cette bande sonore.

« La Musique est l’élément qui me connecte aux gens, à la ville où je vis, à la Mère Nature et à tous les éléments du Cosmos, du plus petit au plus large. La Musique a cette habilité à nous connecter en tant qu’Etres Humains, plus que n’importe quelle confession ou croyance du Monde. Quand je mets l’aiguille sur le disque et laisse le son caresser mes oreilles, je n’ai besoin de rien d’autre. Je suis debout, je ne bouge pas, j’écoute et me laisse envahir. Je pense que c’est une sorte de code acoustique de notre psyché. Il y a toujours une musique pour un moment que tu vis, pour l’état d’esprit dans lequel tu es, cette sorte de lumière qui traverse la fenêtre. La Musique m’apporte du positif et de la bonne énergie, je n’ai jamais essayé la méditation mais c’est un peu pareil, définitivement. »

BeatChronic presents “Maybe Belgium” #11 : Someol’Dirty Beats by Beatchronic on Mixcloud

INTERVIEW

D’où viens-tu, quel est ton parcours, depuis quand est-ce que tu mixes ?

Je suis né et j’ai grandi à Tunis dans une famille de mélomanes. Mon père est musicien amateur, il jouait du luth. Aujourd’hui il a une très bonne collection de vinyles et de cassettes, surtout de la musique arabe, orientale et jazz. J’étais donc baigné dans la musique depuis ma naissance. Et j’ai continué sur cette lancée en étudiant la musicologie, le piano classique et les techniques du son pour le cinéma et la musique. J’ai commencé à faire des sélections et les enregistrer sur des bandes magnétiques au milieu des années 90 avec une platine et deux magnétophones de mon père. J’avais aussi une vieille table de mixage empruntée à un ami qui ne s’en servait pas toujours. 

Qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Mon père m’a fait aimer la musique mais il ne m’a jamais encouragé à faire un parcours musical. Il m’a toujours dit qu’on ne peut pas gagner sa vie en faisant seulement de la musique.

On se doute que ton blase fait principalement référence aux sons hip hop d’antan mais quelles sont tes 3 influences principales, les musts selon toi ?
Oui, j’étais un grand fan de Old Dirty Bastard (the craziest Mc of all time RIP !!!). Mais c’est aussi en opposition aux sons qui « brillent tellement ». Je m’explique : des sons qui sont traités et retraités au millimètre près, bourrés d’effets embellissants. De telle sorte qu’il n’y a plus aucune chaleur humaine dans la production finale. Moi ce que j’aime dans le travail artistique, c’est les petits accidents et les petites imperfections. Je trouve que ça rajoute de la valeur humaine, on sent que ce n’est pas une machine qui a fait le travail. Pour répondre à la question, le hip hop, le jazz et la musique orientale, sont mes 3 influences principales.

Je crois savoir que tu produis aussi, quelle a été l’impulsion qui t’a lancé là-dedans ?
En fait, je ne suis pas vraiment dans la production. J’ai essayé de faire quelques beats, oui, mais je n’aime pas ce que je fais, je préfère les productions des autres. En plus, je pense qu’il faut être dans un style ou genre musical bien précis pour produire. Ce qui n’est pas mon cas, j’aime plusieurs styles tellement différents. Le jour ou j’aurai fait le tour de toute la musique qui existe dans ce monde, peut-être que je pourrai y voir plus clair et me relancer dans mes propres productions!
  
Quel est, selon toi, le meilleur artiste belge de tous les temps ? 

Marc Moulin parce que je trouve que c’est un architecte de la musique. Il arrive à synthétiser énormément d’influences différentes pour faire un travail très abouti et esthétique, tout en gardant toujours une touche expérimentale. Ce qui est de l’ordre du génie musical selon moi. En plus, il est à l’aise aussi bien en jazz qu’en électro ou encore en pop.

Quel est, selon toi, le meilleur artiste belge du moment, celui qu’il faut suivre absolument ? C’est difficile à dire, il y en a un tas qui sont vraiment bons. J’aime beaucoup ce que fait Shungu, il vient de sortir un nouveau projet bien jazzy, il est jeune et je pense qu’il peut aller encore très loin. Après il y en a plein d’autres, l’Or du Commun, MonkeyRobot, LTGL ou encore Stuff qui est un band de jazz fusion. Je trouve que ce groupe est vraiment la continuation du travail de Placebo (le groupe de Marc Moulin). ll y a aussi Oyster Node, un nouveau groupe de Bruxelles, ils viennent de sortir leur premier EP, YEARN, un mélange de hip hop, de soul et d’électro qu’ils appellent la Cosmic R’n’b.

Quelle est le meilleur festival belge ou la meilleure salle/boite belge selon toi?
Il y a le Dour Festival, l’AB, le FUSE, Het Depot, le Vooruit. C’est surement parce que ce sont aussi les endroits où je sors souvent !

Et à quel endroit rêves-tu de te produire ?

C’est l’énergie du public et leur amour pour la musique qui compte le plus pour moi, peu importe le lieu. Ce qui compte c’est un bon sound system et de la bonne énergie humaine!! J’ai fait des sets dans des petits lieux pas connus du tout, mais qui m’ont inspiré et m’ont marqué par leur chaleur et l’énergie positive qu’ils dégageaient.

Est-ce qu’aujourd’hui ton activité musicale suffit à subvenir à tous tes besoins ? Si non, comment fais-tu pour joindre les 2 bouts ?
Non, la musique ça ne me suffit pas pour le moment, je gagne ma vie en tant qu’ingénieur du son sur les tournages de films.

Peux-tu nous dire 2 mots sur ton mood et tes intentions lorsque tu as fait cette mixtape ?
Je voulais provoquer une émotion chez l’auditeur, construire une atmosphère dans laquelle il peut voyager!

Quel est ton avis concernant la polémique sur les réfugiés qui retourne une bonne partie de l’Europe depuis quelques semaines déjà ?
Il y a quelques jours j’ai vu un dessin d’Ulystrations qui met en scène une discussion entre un demandeur d’asile et un politicien européen sur le bord de la frontière. Je pense que si l’être-humain réussit un jour à se débarrasser de sa peur animale, qui a été très utile pour sa survie au début de l’évolution, on pourra faire avancer beaucoup de choses et ce sera le début de la civilisation, à mon avis!    

Tracklist ID :

John Lee & Gerry Brown – Talkin’ ‘Bout The Right One
Bill Withers – Don’t You Want To Stay
The Main Ingredient – Summer Breeze
The Bar Kays – Attitude
Wale feat. Hit Boy – The Right One
TK – Alright [for E]
Ta-Ku – Trust Me
Trance Farmers – Lone Star
The Internet feat. Janelle Monáe – Gabby
Bizarre Ride – Double LieF
Lion Babe – Wonder Woman (Suff Daddy’s Remix)
MRR ADM – 013
Kamasi Washington – Miss Understanding
Poncho Sanchez – A Night In Tunisia
Joe Williams –  Get Out Of My Life Woman
JeanJass –  Mes Jambes
Inspectah Deck – Elevation
Notorious B.I.G. – Warning
Maayan Nidam – Merry Go Round
AME – I hope that I
James Asher – Robottom
J Dilla – Give Them What They Want
Aillacara 274323 – Cumbia Yerba Buena
Unreleased
L’Or du Commun – Trèfle d’Or
Michal Urbaniak feat. Urszula Dudziak – A Day In The Park
Noza – Routine Alexandra
Anderson  Paak – Miss Right
Bilal – Satellites
Ernie Hines – Our Generation
Sly And The Family Stone – Sing A Simple Song
Unreleased
Dego & Kaidi – Black is Key
SoulParlor – Ejectronic
Leon Vynehall – It’s Just (House of Dupree)

Toutes les transitions sont réalisées par SMODBT

Artwork par Sebastien Collet

 

BeatChronic presents “Maybe Belgium” #10 : Lee Davon

Nous célébrons encore l’Eté sur de la dance et pensons que Lee Davon est le candidat idéal pour vous assurer des vibes ensoleillées! Adepte du vinyle depuis 1999, fondateur et moitié d’Umlaut, notre invité nous emmène dans un voyage rempli de rythmes hypnotiques, de vocalises séduisantes et de lignes de basses profondes, flirtant constamment entre house et techno. Successivement promoteur, agent et directeur artistique du FUSE de 2003 à 2013, Lee Davon est désormais résident aux soirées concept KULT! et B-EATS.

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BeatChronic présente “Worldwide Tour” #9 : Jamma-Dee (USA)

Pour débuter l’été, voici notre 9ème édition du Worldwide Tour. Nous vous proposons un mix chaud, sensuel et plein d’âme en accord avec le beau temps de ces derniers jours. Notre invité est Mr Jamma–Dee, nous l’avons découvert sur le mix “Stamp The Wax City Guide: Mndsgn presents L.A”, nous ne pouvions qu’être éblouis. Il a 27 ans, est né et a grandi dans la Cité des Anges en Californie. Son amour du Hip-Hop a débuté à l’école secondaire où il a commencé à creuser le genre avec un énorme attrait pour la Funk, la Soul et le R&B.

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BeatChronic presents “Maybe Belgium” #8: Russel Clay

Musicien accompli, Russel Clay nous emmène dans un univers onirique à la fois ténébreux et lumineux. Les sons qu’il compose au moyen d’un appareillage analogique sur mesure vous transporteront entre compositions classiques et techno machinale, avec des influences électroniques tels que le breakcore ou encore l’acid.Russel Clay fait partie de FTRSND, une initiative bruxelloise qui rassemble les producteurs de musique électronique “fait maison”.

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BeatChronic présente “Maybe Belgium” #7: Jazzawesz

Pour ce 7ème voyage musical de la thématique “Maybe Belgium”, nous avons invité “Jazzawesz” de Sint-Niklaas, près d’Anvers. La musique est selon lui le meilleur moyen de se relaxer et lui permet d’explorer pleinement sa créativité dans son domaine favori : la House music. Pour vous présenter le genre, il a préparé un beau cocktail d’artistes belges tels que Pat Lezizmo, Kraanwerk, Khillaudio, Furniture Crew, Lockwood mais également ses propres productions.

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BeatChronic Worldwide Mix #8: LTF (RUSSIA)

D’après les publications récentes de l’Université de Londres, le hip-hop est le genre musical le plus influent à travers le monde depuis le son pop-rock des Beatles. Alors pour illustrer ce phénomène mondial nous avons demandé une mixtape au prodigieux LTF – Light The Fuse – qui nous vient d’Omsk, en Russie; un pays où règne encore une certaine censure de ce qui provient des Etats-Unis, mis à part la musique qui est parvenue à atteindre la jeunesse post-soviétique. Le résultat est stupéfiant ! Laissez vous emporter par le rythme d’une doublebass surplombant magnifiquement un régal de breakbeats, en harmonie avec des samples soulful de l’ère de la Motown, le tout synthétisé sur un appareillage “made in the USSR”.

Suite à la sortie du premier album de celui-ci sur le label français “Black Milk Music” le 26 janvier dernier, nous avons décidé d’inviter LTF à réaliser un mix pour notre série “Worldwide Show”. Ceci constitue une pièce d’histoire peu commune qu’il est nécessaire d’ajouter à sa culture générale. Et ne croyez surtout pas que c’est fini, nous vous réservons une petite surprise avec notre ami LTF très prochainement.

BeatChronic presents “Worldwide Tour” #8 : LTF by Beatchronic on Mixcloud

Tracklist ID:

The Great Revivers – Reaction Psychotique
The East Coast Connection – Summer In The Parks
Charly Antolini – Handicraft
Booker T. & The MG’s – The Horse
Respect – Soul Entertainer
Nina Simone – Funkier Than A Mosquito’s Tweeter
Freddy Hubbard – Red Clay
Roots Manuva – Witness (Walworth Road Rockers Dub)
Paul Nice – Break It Down
Pete Rock & C.L. Smooth – Worldwide (Instrumental)
Kurt Edelhagen Big Band – Suburbia
Arkady Shilkloper, Mikhail Karetnikov – Big Blues
Volkmar Schmidt – Episode
Gustav Brom – U Jazu Pod Mostem
LTF – Can’t Hide It
Dapdown – Dap Payback
AJ – High & Heavy
Dapdown – It’s Gotta Swing
LTF – Sun Shower
The NCY Milky Band – Can’t Be Serious (AJ Remix)
LTF – Groove Habits
The NCY Milky Band – Nuit A La Sante (AJ Remix)
Dapdown – Dapdown Is Dead

Toutes les transitions réalisées par LTF

facebook.com/groovehabits/info?tab=page_info
mixcloud.com/JnksDJ
soundcloud.com/aj1
blackmilkmusic.fr/artists/ltf
sabboy@yandex.ru

Artwork réalisé par Tzar